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BOSTON – Il y a des cicatrices qui ne se referment jamais. Pour Connor McDavid, la défaite lors du septième match de la finale de la Coupe Stanley contre les Panthers de la Floride reste encore bien fraîche.

Près de huit mois après ce revers de 2-1 face aux Panthers, le 24 juin à Sunrise, McDavid grince des dents en replongeant dans les sentiments qui l’habitaient à la conclusion de cette rencontre.

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« Pourquoi cette question ? », a lancé le capitaine des Oilers d’Edmonton à la veille de la finale entre le Canada et les États-Unis à la Confrontation des 4 nations.

Jeudi soir au TD Garden de Boston, McDavid n’endossera pas l’uniforme des Oilers. Il portera la feuille d’érable sur sa poitrine. Il jouera pour la fierté d’un pays entier. Si la scène n’a rien d’identique à celle d’une finale de la Coupe Stanley, une victoire contre les Américains pourrait lui permettre d’apaiser un peu sa douleur.

Relancé à savoir s’il percevait la finale contre les États-Unis comme une forme de rédemption, le numéro 97 a approfondi sa pensée plus longuement.

« Évidemment, j’étais extrêmement déçu de perdre ce match en Floride, a-t-il rappelé. Je sentais que c’était la plus grande scène possible du hockey. Que ce soit un match pour la médaille d’or pour les Jeux olympiques, un septième match d’une finale de la Coupe Stanley ou la rencontre de jeudi soir, c’est tout aussi gros comme scène. Je jouerai l’un des plus grands matchs de ma vie. Je retirerai des expériences de ce septième match de la finale. Il y a quelques mois seulement, j’y étais. Nous aimons tous jouer de grands matchs. Et celui de demain rentre dans cette catégorie.

« Oui, je vois des ressemblances entre le match de demain (jeudi) et un match no 7. Mais nous avons joué l’équivalent d’un match no 7 lundi contre la Finlande. C’était une situation où le gagnant poursuivait sa route et le perdant rentrait à la maison. Nous avons réussi à gagner. Je crois que cette expérience nous aidera pour notre prochain match. »

Encerclé par une dizaine de micros sur le podium numéro un de cette petite salle de conférence au TD Garden, McDavid avait le sourire dans le visage en décrivant l’enjeu de cette finale.

« Je suis vraiment excité, a-t-il dit. Il s’agit d’une occasion unique de rendre notre pays fier. Nous avons parlé souvent du fait que nous avons attendu pratiquement dix ans avant de revoir un tournoi réunissant les meilleurs contre les meilleurs. J’ai hâte de jouer ce match en territoire hostile dans un amphithéâtre que j’aime bien. »

Une rencontre au sommet

À la fin de l’entraînement de l’équipe canadienne, McDavid a discuté pendant quelques minutes avec Sidney Crosby, Nathan MacKinnon, Mark Stone et Sam Reinhart. C’était une forme de rencontre au sommet entre les gros canons canadiens. Les cinq attaquants échangeaient des stratégies en compagnie de Rick Tocchet, l’un des adjoints à Jon Cooper.

« Pour moi, c’est un autre signe que tous les joueurs de notre équipe ont laissé leur ego à la porte du vestiaire », a noté Cooper pour décrire cette scène. « Les grands meneurs ont cette capacité à le faire. Je suis impressionné par cette réalité depuis le début du tournoi. Comme entraîneur, je suis émerveillé par ça. Il y a des joueurs qui ont un talent immense et qui ont toujours les réflecteurs dirigés vers eux, mais ils veulent juste gagner. C’est ce qu’ils démontrent. »

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À 37 ans, Crosby a plus d’expérience qu’un McDavid, mais il veut également apprendre de son jeune dauphin.

« Je ne m’arrête pas pour penser au fait que je suis un meneur dans cette équipe en compagnie de Connor, a affirmé Crosby. Je le vois plus comme un coéquipier et un joueur vraiment spécial. Je suis heureux de me retrouver sur la glace avec lui. Je veux apprendre de lui, voir ce qui le rend aussi efficace et apprendre à le connaître. Ça fait partie de l’aspect aussi unique d’un tel tournoi. Tu construis des relations avec d’autres joueurs. »

À son tour, McDavid a souligné l’influence qu’exerce Crosby sur lui.

« Il est tellement un professionnel et il reste toujours calme. Il a aussi une présence rassurante pour ses coéquipiers. Il a joué dans tous les grands matchs possibles : des matchs pour la médaille d’or aux Jeux olympiques, des matchs no 7 en séries et des finales de la Coupe Stanley. Je peux apprendre énormément d’un joueur comme lui. »

Après trois matchs, Crosby et McDavid trônent au sommet des pointeurs de l’équipe canadienne. Le numéro 87 a amassé cinq points (un but, quatre passes), alors que le 97 a obtenu quatre points (deux buts, deux passes).

Les deux enfants prodiges auront des rôles cruciaux dans cette finale contre les Américains.

« C’est un match avec une grande symbolique, nous sommes un pays fier du hockey et nous avons énormément de fierté, a expliqué Crosby. Nous voudrons bien représenter nos couleurs et trouver une façon de gagner. »