L'entraînement n'était jamais une corvée pour St-Louis parce qu'il voyait ça comme une occasion de s'améliorer.
« Même à mes meilleures années, je n'ai jamais eu le sentiment que j'étais le meilleur patineur, que j'avais les meilleures mains, que j'avais le meilleur tir, a déclaré St-Louis. Il y avait toujours des joueurs qui pouvaient faire certaines choses mieux que moi, mais je me sentais bien parce que j'étais bon pour trouver des façons de m'améliorer. »
Il passait toujours son temps à travailler sur son bâton, ses patins, ses techniques.
« Je n'étais pas le genre à me dire, "Oh, ça va finir par revenir", a fait remarquer St-Louis. Pour maintenir ce niveau-là et jouer aussi longtemps que je l'ai fait, et connaître autant de succès, pour me faire considérer comme un membre du Temple de la renommée, je savais que ça n'avait rien à voir avec la chance. Il fallait travailler pour y arriver. »
L'attitude et les habitudes de travail de St-Louis lui ont donné confiance, si bien qu'il a commencé à croire qu'il pouvait et devait être l'homme à qui on pouvait faire confiance quand l'issue du match était à l'enjeu.
Stamkos a fait savoir que St-Louis et lui avaient l'habitude de blaguer à propos de la façon dont St-Louis, quand il était au banc des siens, fixait l'entraîneur du regard - une façon de demander qu'on l'envoie de nouveau sur la patinoire.
« Il a toujours été convaincu qu'il pouvait faire la différence dans un match, a dit Stamkos. Martin n'avait pas d'interrupteur. Il n'avait qu'une seule vitesse, à fond la caisse. »
L'attitude de St-Louis représentait parfois un défi pour les entraîneurs.
John Tortorella, qui a dirigé St-Louis à Tampa Bay de 2001 à 2008, a dit qu'il le trouvait parfois agaçant parce qu'il lui posait toujours des questions et il exigeait des réponses. Si la réponse ne le satisfaisait pas, St-Louis posait d'autres questions.
Tortorella, l'entraîneur des Blue Jackets de Columbus, a déclaré qu'il a dû dire plusieurs fois à St-Louis d'arrêter de lui taper sur les nerfs. Sans surprise, St-Louis l'écoutait rarement.
« Il te prenait parfois à rebrousse-poil, mais le but ultime, c'était de gagner, a indiqué Tortorella. J'ai vraiment apprécié cet aspect de sa personnalité. »
En cours de route, St-Louis est devenu un mentor.
Derek Stepan, le joueur de centre des Coyotes de l'Arizona qui a joué avec St-Louis à New York, a déclaré qu'il communique avec St-Louis pour lui demander conseil.
« Comme la saison dernière par exemple, en début de saison quand nous n'avions pas beaucoup de victoires, je l'ai appelé et je lui ai demandé quelque chose comme, "Qu'est-ce que tu peux me dire de bon? Aide-moi un peu" », a raconté Stepan.
Il n'y avait personne que St-Louis pouvait appeler quand il a commencé sa carrière. Il n'y avait pas de recette à suivre ou de mentor pour l'épauler.
St-Louis a dû tout faire par lui-même, à la dure.
« Quand tu réussis des choses alors que personne ne s'attendait à ce que tu réussisses, je pense que tu te sens deux fois mieux quand tu réussis, a noté St-Louis. Moi, c'est ce qui m'a motivé. Tu penses que je ne suis pas capable? Je vais te le montrer. C'était ce qui m'animait quand je jouais - le goût de leur montrer. »