Struble Marchessault badge Chaumont

MONTRÉAL – Il y a un an, Jonathan Marchessault jouait à l’aile du premier trio des Golden Knights de Vegas avec Jack Eichel et Ivan Barbashev. À 33 ans, il a marqué 42 buts, un sommet personnel. Mais cette saison productive marquait aussi la fin de son association avec Vegas.

Marchessault ne vit pas exactement des jours heureux à ses débuts avec les Predators de Nashville. Et le mot est faible.

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À Nashville, Marchessault cherche encore son rôle au sein de sa nouvelle équipe. Depuis le début de l’année, le numéro 81 a patiné avec une multitude de partenaires différents. Il n’a pas un trio stable comme il pouvait l’avoir avec les Golden Knights. Avant Eichel et Barbashev en 2023-24, il avait souvent joué avec William Karlsson et Reilly Smith.

« Je change de partenaires au sein de mon trio souvent depuis le début de la saison », avait dit Marchessault à moins de trois heures du match contre les Canadiens de Montréal, jeudi. « Je pense que j’ai joué avec un peu tout le monde. Je ne prends pas mon envol. L’adaptation n’est pas un peu difficile, elle est difficile. Mais ça fait partie du hockey. Je dois prendre mes responsabilités pour m’en sortir. Je sais que je suis capable. C’est plus de savoir quand j’y arriverai. J’espère que ça arrivera le plus rapidement possible. »

Le déclic n’est pas survenu sur la glace du Centre Bell. Les Predators ont encaissé un autre revers en se faisant blanchir 3-0 contre le CH. Andrew Brunette n’a rien fait pour rassurer son ailier en le déplaçant constamment de trio dans cette défaite.

À cinq contre cinq, il s’est retrouvé avec Fedor Svechkov et Mark Jankowski, mais aussi avec Colton Sissons et Zachary L’Heureux. Juuso Parssinen a aussi obtenu de rares présences au centre avec Marchessault.

« Oui, ça devient difficile », a-t-il répondu au sujet des nombreux changements de trios. « Je pars d’un endroit (Vegas) où j’avais une place. Je m’en viens ici et je tente de faire ma place. Mais c’est difficile de la trouver. Je n’ai pas vraiment de mots.

« Je suis un soldat. Tu me dis d’être là, je vais être là. Tu me dis quoi faire, je vais le faire. Ils semblent vouloir m’utiliser de cette manière. Je donnerai tout ce que je peux. »

Ce jeu de la chaise musicale à l’attaque pèse lourd sur ses épaules.

« Oui, c’est difficile, a ajouté Marchessault. À chacune des présences, je me demande avec qui je saute sur la glace. J’avais un trio pendant l’échauffement et j’ai commencé le match avec d’autres gars. J’ai changé de trio environ trois fois ce soir. Mais en réalité, je dois me regarder dans le miroir et donner mon 100%. C’est ça l’affaire. Quand tu joues avec certains joueurs, tu finis par essayer de trop en faire. Quand ça ne va pas bien, ça tombe sur les épaules d’un gars comme moi. J’ai besoin de produire. Je m’en place probablement beaucoup sur les épaules. Je veux trop en faire. J’aurai besoin de simplifier mon jeu. »

À la défense de Brunette, les Predators ont appris la perte de leur centre numéro un, Ryan O’Reilly, avant la rencontre. L’entraîneur en chef ne pouvait donc miser sur le trio d’O’Reilly avec Filip Forsberg et Gustav Nyquist.

S’il n’était pas heureux de son sort avec les nombreux changements à l’attaque, Marchessault a également reconnu l’une de ses erreurs.

« Je suis le responsable du premier but (Jake Evans), a-t-il dit. J’ai commis un revirement lors d’un avantage numérique. Plus tard dans le match, les Canadiens ont marqué lors d’un cinq contre trois et nous n’avons pas marqué lors de notre cinq contre trois. Ça fait une différence dans un match. »

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Un contrat de cinq ans

Marchessault a écrit son nom au bas d’un pacte de cinq ans et 27,5 millions $ (5,5 millions $ en moyenne) avec les Predators. Le 1er juillet dernier, le directeur général Barry Trotz croyait également avoir frappé un grand coup avec l’embauche de Steven Stamkos (4 ans et 32 millions $).

Les deux vétérans ont des statistiques à l’image de leur équipe en ce début de saison. Marchessault a 13 points (cinq buts, huit passes) en 27 matchs, alors que Stamkos a 13 points (sept buts, six passes) en 27 rencontres.

« On se parle beaucoup, on se retrouve dans la même situation, avait affirmé Marchessault avant la rencontre. Nous avons produit dans le passé, mais nous avons de la misère à produire cette année. On s’en parle, on cherche des solutions. On a joué un petit bout de temps ensemble, on voulait que ça débloque. C’est difficile d’obtenir de la stabilité quand ton trio ne roule pas. »

Avant de fouler la patinoire du Centre Bell, Marchessault gardait un discours assez positif.

« J’ai signé un contrat de cinq ans à Nashville, pas juste d’une saison. Je pense que c’est une question de temps. L’équipe croit en moi et je crois aussi en l’équipe. Mais j’ai besoin de temps. Parfois, on aimerait que ce soit aussi simple qu’un interrupteur pour une lumière. Ce n’est pas le cas. On trouvera des solutions. »