MONTRÉAL – Si l’on ne fait que regarder la feuille de match, on pourrait facilement croire que les Canadiens de Montréal ont joué un match presque parfait.
Une victoire de 3-0 contre les Predators de Nashville, un gardien en plein contrôle de ses moyens, un but en avantage numérique, un autre lors d’un désavantage… La liste des points positifs est longue. Martin St-Louis n’a toutefois pas aimé voir son équipe se compliquer la tâche et jouer avec le feu.
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« L’histoire du match se divise en deux », a-t-il dit après le deuxième gain de suite des siens. « La première moitié a été excellente. En fin de deuxième période, on a commencé à se faire mal. On s’est fait mal. »
Ce que le pilote entend par là, c’est que son équipe a fait preuve d’indiscipline. Le Tricolore a été puni à quatre occasions en deuxième moitié de match, ouvrant la porte aux Predators à trois reprises au dernier engagement – dont une fois sur un 5-contre-3 – alors qu’elle n’avait que deux buts d’avance.
Avec la force de frappe qui se retrouve sur la première vague du jeu de puissance de l’adversaire, la soirée aurait pu rapidement tourner au vinaigre. Le désavantage numérique montréalais a toutefois effectué le travail en étant parfait en cinq déploiements.
« Cette unité a toujours la volonté de s’améliorer », a commenté Jake Evans, qui a justement touché la cible en désavantage en première. « Même si on avait bien fait au dernier match, nous n’étions pas satisfaits de notre façon de travailler. On avait donné des chances et on avait été mous par moment. »
Ça n’a pas vraiment été le cas contre les visiteurs de la ville du country. Ceux-ci ont mal paru la plupart du temps et ont eu l’air complètement désorganisés à leur dernière occasion du match. C’était peut-être le résultat d’un mélange de l’efficacité du Tricolore et du manque de confiance d’un adversaire en perdition.
Quand la rondelle a fini par se rendre jusqu’au filet de Samuel Montembeault, le gardien veillait au grain pour signer, déjà, son troisième jeu blanc de la saison. Il est à noter que neuf des 29 tirs auxquels il a fait face sont survenus avec un homme en moins.
« Ton meilleur atout en infériorité numérique, c’est ton gardien, a souligné St-Louis. Ce soir, on a réussi à garder notre mince avance grâce à l’infériorité, et beaucoup grâce à notre gardien. Notre désavantage est l’un des gros points positifs. On affiche une belle constance et on peut généralement compter dessus. »
Après 26 matchs, le CH occupe d’ailleurs le troisième rang dans la LNH dans cette colonne avec une efficacité de 83,5%. Les hommes de St-Louis ont réussi à écouler leurs 10 dernières pénalités, et ils l’ont fait sans l’aide de leur pilier Kaiden Guhle, jeudi, qui a dû déclarer forfait en raison d’un virus.
En son absence, Mike Matheson a joué pas moins de 8:52 en infériorité – une bonne manière d’équilibrer son temps de jeu après qu’il eut perdu ses responsabilités sur la première vague du jeu de puissance. Il a conclu la rencontre avec 28:17 d’utilisation, sept minutes de plus que son plus proche poursuivant David Savard.
« Ç’aurait été bien de pouvoir compter sur Guhle avec toutes ces punitions, a reconnu St-Louis. Mike a une bonne anticipation, il est capable de bloquer des rondelles et il est rapide sur les rondelles libres. Il est calculé dans ses décisions. Avec Savard de l’autre côté, je suis très à l'aise avec ces deux-là. »
Laine, encore
Signe que cette rencontre a été l’histoire des unités spéciales, c’est lors d’un 5-contre-3 que Patrik Laine a inscrit le deuxième but de la rencontre. L’attaquant finlandais a décoché un tir des poignets aussi foudroyant que précis pour amasser son deuxième en autant de matchs.
Comme ce fut le cas mardi contre les Islanders de New York, Lane Hutson et Nick Suzuki ont été complices de sa réussite.
« J’essaie simplement de tirer quand j’en ai la chance, a fait valoir le franc-tireur. J’avais plus d’espace avec deux hommes en moins, et un de leurs gars avait perdu son bâton. Ce n’est pas juste moi. Toute l’unité travaille bien ensemble. C’est seulement notre deuxième match, mais on bâtit quelque chose de bon. »
Justus Annunen n’a rien pu faire, et il y a fort à parier que ç’aurait été le cas pour la grande majorité des gardiens de la grande ligue. C’est comme si la rondelle avait eu des yeux.
« Il a décoché très lentement, c’est presque comme s’il avait un silencieux sur son bâton, a analysé Montembeault. Ça n’a fait aucun bruit, c’était tout un lancer. Il a une grande portée, il est capable de mettre la rondelle loin de lui, de changer d’angle et de trouver les trous. »
Joel Armia n’aura pas eu besoin de viser aussi bien que son compatriote. Il a complété la marque dans un filet désert avec 46 secondes à écouler au cadran.