QUÉBEC – Jonathan Marchessault et Steven Stamkos n’ont qu’une envie : tourner la page sur la décevante saison des Predators de Nashville et prouver qu’il ne s’agissait que d’un accident de parcours.
Les deux attaquants, qui étaient de passage au Centre Vidéotron de Québec jeudi afin de prendre part au Pro Am Sun Life, sont d’avis que les choses seront bien différentes à leur deuxième campagne dans la capitale du country.
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« Ce sera un peu différent cette année, car il y aura moins d’attentes, a avancé Marchessault. Parfois, quand tu as moins d'attentes, tu es capable de surprendre. Nous allons peut-être pouvoir tirer avantage de ça. »
« Les gens à l’extérieur de l’équipe ne nous accordent probablement pas de grandes chances de rebondir, et c’est très bien comme ça, a corroboré Stamkos. Nous comprenons que nous devons faire mieux en tant que groupe, oublier ce qui s’est passé l’an dernier, et apprendre de ça. »
Il s’agit d’une approche qui contraste énormément avec l’enthousiasme qui avait marqué la dernière saison morte à Nashville.
Les attentes étaient effectivement très élevées envers les Predators à pareille date l’an dernier. L’équipe venait d’embaucher Stamkos et Marchessault, deux des attaquants les plus prisés sur le marché des joueurs autonomes, ainsi que le défenseur Brady Skjei.
Les Predators n’ont toutefois remporté que sept de leurs 25 premiers matchs de la saison (7-12-6), se creusant ainsi un trou duquel ils ont été incapables de s’extraire. Nashville a conclu la saison avec un dossier de 30-44-8, bon pour le 30e rang du classement général de la LNH.
Stamkos est bien conscient qu’un faux départ de la sorte ne doit pas se reproduire cette saison.
« Il faudra vraiment chercher à connaître un bien meilleur départ », a reconnu l’ancien capitaine du Lightning de Tampa Bay. « Je crois que ça a eu un effet boule de neige l’an dernier. J’espère donc que nous pourrons mieux amorcer la campagne, et on ne sait jamais ce qui peut se produire par la suite.
« C’était difficile, surtout pour les joueurs un peu plus âgés qui avaient de grandes attentes l’an dernier. D’être exclus de la course pour une place en séries dès Noël, c’était un scénario inédit pour plusieurs d’entre nous, et ça a eu une incidence sur le reste de notre saison. »
Les deux vétérans promettent maintenant de se retrousser les manches afin d’aider l’équipe à redresser la barre. Leur production offensive – 56 points (21 buts, 35 passes) en 78 matchs pour Marchessault et 53 points (27 buts, 26 passes) en 82 parties pour Stamkos – n’a pas été à la hauteur de leur talent, tout comme leur rendement en défensive, alors qu’ils ont tous deux terminé parmi les 10 derniers de toute la LNH au chapitre du différentiel.
« Je veux donner une chance à mon équipe de gagner, mais pas juste de gagner en saison, a souligné le Québécois. Je suis un gars qui veut jouer des matchs de séries, et je pense que cette année, avec moins d'attentes, et avec la formation que nous avons, nous allons être capables de surprendre. »
Si le directeur général des Predators Barry Trotz n’a pas été aussi actif que l’été dernier, il a tout de même cherché à améliorer sa formation en faisant l’acquisition du défenseur Nicolas Hague des Golden Knights de Vegas le 30 juin. Hague a été acquis en retour de l’arrière québécois Jérémy Lauzon, de l’attaquant Colton Sissons et d’un choix de troisième ronde au repêchage 2027, et a ensuite accepté une entente de quatre ans d’une valeur annuelle de 5,5 millions $ avec Nashville.
Marchessault se réjouit de l’arrivée de l’imposant défenseur de 6 pieds 6 pouces et 245 livres, qui a été son coéquipier pendant cinq saisons à Vegas.
« Il est un gars capable d’être très physique et qui est reconnu pour être un excellent défenseur défensif, a-t-il expliqué. Je pense que dans la Ligue nationale aujourd’hui, tu as besoin de défenseurs numéro un ou numéro deux, des gars offensifs, mais tes autres défenseurs doivent être bons partout sur la patinoire. Nic représente ça, il est un gars qui est bon sur les 200 pieds de la patinoire.
« Je me souviens qu’à Vegas, beaucoup de nos défenseurs voulaient jouer avec lui parce qu’il est un bon joueur de hockey qui rend la game plus facile pour tout le monde. »
Des louanges réciproques
Depuis qu’ils ont été coéquipiers à Tampa Bay entre 2014 et 2016, Marchessault et Stamkos ont tissé des liens d’amitié très forts. Stamkos n’a d’ailleurs pas hésité à effectuer un voyage éclair à Québec, en compagnie du capitaine des Predators Roman Josi, afin de participer au match caritatif du Pro Am Sun Life, qui amasse des fonds pour plusieurs organismes de la région.
« Il nous l’a demandé il y a très longtemps, dès que la saison s’est terminée », a raconté Stamkos, qui est arrivé dans la Belle Province juste avant le match en compagnie de Josi, pour repartir le lendemain. « Il nous a dit qu’il y avait un important match caritatif à Québec, et qu’il aimerait que nous y participions. Nous avons ensuite oublié, mais il nous a appelés il y a quelques semaines, et nous avons accepté avec plaisir. »
Selon Marchessault, les partisans de Nashville, et ceux de Québec le temps d’une soirée, doivent réaliser à quel point ils sont chanceux de voir à l’œuvre un joueur de la trempe de Stamkos.
« Il est non seulement l’un des meilleurs joueurs de notre équipe, il est probablement l’un des meilleurs joueurs de hockey de l’histoire, a louangé Marchessault. Marquer des buts comme il le fait, c’est vraiment impressionnant, et il a de plus gagné la Coupe Stanley à deux reprises.
« Il y a aussi sa prestance et son humilité. Nous avons la chance dans le vestiaire à Nashville de miser sur de bons vétérans, mais un gars comme Stammer apporte beaucoup de calme. J’ai joué avec de bons leaders dans ma carrière […], mais des gars comme lui qui sont capables de bien parler dans la chambre, mais aussi de livrer la marchandise sur la glace. C'est quelque chose de rare. »
Stamkos, qui occupe le 22e rang de l’histoire de la LNH avec 582 buts, ne s’est pas fait prier pour lancer à son tour des fleurs à son coéquipier.
« Marchy et moi, ça remonte à loin. Nous étions emballés de jouer au même endroit l’an dernier, mais ça ne s’est pas passé comme nous le voulions. Nous avons toutefois affronté chacune de ces épreuves ensemble tout au long de la saison.
« Il est évidemment un joueur exceptionnel. Vous pouvez voir ce qu’il est en mesure d’accomplir sur la glace, mais il est aussi un gars super dans le vestiaire. Il garde les choses décontractées et il s’assure que tous les gars demeurent vigilants. »


















