BROSSARD, Qc – Ce qui avait le potentiel d’être sa plus belle saison en carrière a finalement eu des allures de faux pas. Pierre-Olivier Joseph admet avoir connu des moments « difficiles » en 2024-25, mais part la tête haute vers Vancouver, où il évoluera pour les Canucks à compter de cet automne.
« Potentiel d’être sa plus belle saison », dit-on, parce que Joseph a amorcé la dernière campagne aux côtés de son frère Mathieu avec les Blues de St. Louis, une première pour le duo au niveau professionnel. Mais « faux pas » aussi, car Joseph a été échangé aux Penguins de Pittsburgh en décembre dernier et, en Pennsylvanie comme au Missouri, il n’a jamais vraiment pu se faire justice. Il a été limité à 47 matchs en 2024-25, récoltant trois aides et présentant une fiche de -22.
« Jouer avec mon frère, me faire échanger pour retourner à Pittsburgh, retrouver mes anciens coéquipiers », a énuméré Joseph à LNH.com avant de s’arrêter quelques secondes. « C’était difficile. Ce n’est jamais facile de partir d’un endroit quand tu as rencontré de nouveaux coéquipiers. Et ne pas performer à la hauteur des attentes, c’est difficile aussi. »
À St. Louis, le Lavallois de 26 ans a principalement occupé le rôle de septième défenseur derrière les vétérans Colton Parayko (723 matchs d’expérience dans la LNH), Justin Faulk (980), Ryan Suter (1526) et Nick Leddy (1042), notamment. L’arrivée de Cam Fowler (1042) chez les Blues à la suite d’une transaction avec les Ducks d’Anaheim le 15 décembre a sonné le glas pour Joseph, qui a été échangé trois jours plus tard aux Penguins.
« Sans rien vouloir enlever à nos entraîneurs, [P.-O.] n’a jamais forcément eu l’occasion de se faire valoir à St. Louis », avait soutenu son frère le mois dernier, en entrevue au tournoi de golf de Jonathan Huberdeau. « On avait une vieille brigade défensive et c’est difficile d’entrer là en septième défenseur quand tes autres défenseurs totalisent 7000 matchs d’expérience dans la LNH. »
Chez les Penguins, l’équipe qui l’avait repêché dès le premier tour du repêchage de 2017, Joseph a réussi à s’enraciner dans la formation de départ, mais une blessure au haut du corps subie le 1er mars a mis fin à sa saison. Sans offre qualificative de l’équipe à l’aube du 1er juillet, le Québécois a dû se résigner et tester le marché des joueurs autonomes.
« J’ai vraiment grandi à Pittsburgh, dans la Ligue américaine puis dans la Ligue nationale, a indiqué Joseph. J’ai créé de belles relations avec les gens là-bas. J’ai côtoyé des légendes du hockey, des personnes extraordinaires à l’extérieur de la glace. Je ne tiens pas cette expérience pour acquis. Je suis vraiment, vraiment choyé d’avoir été un joueur des Penguins. Mais parfois, il faut passer à autre chose. Ma tête est ailleurs maintenant. »
Des visages familiers
La tête de Joseph est ailleurs, car au moment de livrer cette entrevue samedi dernier à la Classique KR10, le prochain défi est bien plus près de lui que le dernier. Dans moins d’un mois, il prendra l’avion pour Vancouver. Les Canucks lui ont offert un contrat d’un an et 775 000 $ le 2 juillet.
L’alliance avec l’équipe britanno-colombienne est naturelle : Le directeur général des Canucks, Patrik Allvin, et le président des opérations hockey Jim Rutherford étaient chacun à l’emploi des Penguins lorsque Joseph a fait ses débuts dans l’organisation il y a huit ans. Émilie Castonguay, adjointe d’Allvin, est quant à elle l’ancienne agente de Joseph. Scott Young, l’un des entraîneurs adjoints, était le directeur du développement des joueurs des Penguins quand Joseph a fait ses classes dans l’organisation.
Et sur la glace, le nouveau venu retrouvera d’anciens coéquipiers en Teddy Blueger, Drew O’Connor, Marcus Pettersson et Tyler Myers. Il faisait équipe avec Myers lorsque le Canada a remporté l’or au Championnat mondial sénior de l’IIHF en 2023.
« J’ai vraiment eu une belle conversation avec [les dirigeants] et j’ai eu la chance qu’ils me mettent sous contrat, s’est réjoui Joseph. Je suis vraiment content et emballé pour cette prochaine étape de ma carrière. Je vais essayer d’arriver là-bas avec le bon état d’esprit, puis prouver que je mérite encore de jouer dans cette ligue-là. Il y a constamment de bons joueurs qui veulent joindre la LNH, mais il faut que je m’impose.
« Je vais y aller une étape à la fois, jouer ma partie, et apporter ce que je peux apporter. On va s’asseoir une fois que la saison va commencer et ils me diront leurs attentes. J’arriverai là en commençant à zéro. »
Les prochaines semaines seront déterminantes pour le Lavallois. Mais à s’en fier à Mathieu Joseph, Pierre-Olivier sera à la hauteur du défi.
« J’ai hâte de voir ce qu’il va faire, mais je ne suis pas inquiet pour lui, a dit l’aîné. Je m’attends à ce qu’il connaisse un très bon camp d’entraînement! »


















