LONDON, Ont. – Seize mois plus tard, Mitchell Marner et son épouse, Stéphanie, n’ont pas oublié le moment où ils ont été victimes d’un vol de voiture à la pointe d’une arme à feu. Ils ne l’oublieront probablement jamais.
« Ce qui compte, c’est d’essayer de transformer quelque chose de négatif en du positif », a rappelé l’attaquant des Maple Leafs de Toronto.
Comment y parvenir alors qu’il s’agit d’un des moments les plus traumatisants de leur vie?
Marner croit que la réponse consiste à continuer de promouvoir et d’éclairer le public sur la santé mentale et sur la nécessité d’un débat ouvert à ce sujet.
C’est pourquoi l’attaquant de 26 ans, par l’entremise de la Fondation Marner Assist, a organisé sa deuxième compétition de minigolf pour éliminer la stigmatisation, jeudi à London. C’est dans cette ville qu’il a disputé son hockey junior, avec les Knights de la Ligue de hockey de l’Ontario, de 2013 à 2016.
L’événement a permis d’amasser plus de 50 000 $ pour le First Episode Mood & Anxiety Program (FEMPAP), ce qui est le double de ce qui avait été recueilli lors de la première édition du tournoi. Le FEMAP est un programme qui vise à inverser les « premiers épisodes » de maladie mentale chez les jeunes de 16 à 25 ans.
« Quand tu fais face à de l’adversité, c’est important d’en parler, même si ça peut sembler difficile, plutôt que de garder ça en dedans, a expliqué Marner. « Nous voulons en faire la promotion.
« Nous voulons que les jeunes, mais aussi tout le monde, sachent que c’est positif d’aller chercher de l’aide et de communiquer lorsqu’on connaît des difficultés. »
Marner est bien placé pour en parler.
Le 16 mai 2022, deux jours après l’élimination des Maple Leafs contre le Lightning de Tampa Bay en sept matchs de la première ronde des séries éliminatoires, le couple a été menacé par trois suspects, deux avaient une arme à feu et un troisième avait un couteau, à Etobicoke, une banlieue de Toronto. Ils se sont finalement emparés du véhicule de Marner.
« Ça change ta vision de la vie, et ça devient important d’en parler, a-t-il souligné. Ce que j’avais en tête à ce moment-là, c’était notre élimination et les pensées négatives qui l’accompagnaient. Puis soudainement, tu te fais voler ton auto. On pointe une arme en ta direction. Quelqu’un prend ton épouse en otage et te menace avec un couteau.
« C’est un peu fou de penser que c’est arrivé, mais ça te fait assurément réaliser que tous les scénarios sont possibles autour de toi. C’est donc très important d’en parler, de laisser savoir aux gens comment tu fais face à la situation et ce qu’elle a créé chez toi.
« Tu ne veux jamais que quelqu’un vive une telle expérience, ou qu’elle se sente de la sorte. [En parler], c’est possiblement ce qui nous a aidé au niveau de la santé mentale. »





















