TourignyDucharmeLNH102925c

André Tourigny n’est pas du genre à regarder le classement de la LNH chaque matin. Mais s’il l’a fait mercredi matin, il a vu son équipe, le Mammoth de l’Utah, à un endroit où elle n’a jamais été dans sa courte existence : à égalité au tout premier rang.

En effet, le Mammoth était l’une des cinq équipes qui ont amassé 16 points depuis le début de la saison grâce à une fiche de 8-3-0. L’Utah a même connu une séquence de sept victoires consécutives, qui a pris fin dans une défaite de 6-3 contre les Oilers d’Edmonton, mardi.

Mais pour Tourigny, il n’est pas question de s’emballer. La saison et jeune, et il se rappelle qu’il y a deux ans, les joueurs du Mammoth, qui portaient alors l’uniforme des Coyotes de l’Arizona, avaient été en position pour participer aux séries éliminatoires pendant une bonne portion de la saison, avant de subir 13 défaites consécutives qui ont envoyé ce rêve aux oubliettes.

« Nous ne sommes que cinq matchs au-dessus de ,500 », a souligné le pilote alors qu’il était l’invité du balado de LNH.com La Tasse de café. « Au mois de mars, cinq matchs au-dessus de ,500, tu es en dehors des séries. On n’a rien accompli. Personne ne peut nous enlever ces huit matchs gagnés. C’est dans la banque, et il faut continuer à en accumuler. »

Tout de même, l’ambiance est très différente au Delta Center depuis le début du camp d’entraînement par rapport à tout ce que Tourigny a pu connaître depuis qu’il est arrivé à la barre de ce groupe de joueurs en 2021-22 en Arizona. L’incertitude quant à l’avenir de l’équipe est maintenant du passé, et les nouveaux propriétaires Ryan et Ashley Smith ont rapidement démontré tout leur sérieux. La première phase de rénovation du Delta Center qui vise à adapter l’amphithéâtre pour le hockey est complétée, et le tout nouveau centre d’entraînement de l’équipe a été achevé à temps pour le début de la saison.

« On nous avait dit que ce serait prêt au mois de septembre. On se disait : ‘’Voyons donc, ce ne sera pas prêt dans 13 mois. D’où je viens, ça prend 13 mois pour avoir le permis!’’ Et c’est encore mieux qu’on pouvait se l’imaginer », a raconté Tourigny à propos du centre d’entraînement dont les installations sont d’un grand luxe.

« On sent qu’il y a un momentum incroyable partout, avec nos partisans, notre organisation, nos joueurs. Il y a beaucoup d’optimisme, d’engouement, d’énergie. On voit de belles choses en avant. »

Sur la glace, les jeunes Logan Cooley, J.J. Peterka, Dylan Guenther et Dmitri Simashev laissent entrevoir un bel avenir pour le Mammoth, mais Tourigny souligne que ses vétérans jouent un rôle clé dans le vestiaire. À 29 ans, Nick Schmaltz, qui a vécu les hauts et les bas des Coyotes, a amassé 17 points (7 buts, 10 passes) en 11 matchs, ce qui le place à égalité au deuxième rang des marqueurs de la Ligue. On peut ajouter à cette liste des jeunes vétérans comme le capitane Clayton Keller et le défenseur Mikhail Sergachev, dont les deux conquêtes de la Coupe Stanley avec le Lightning de Tampa Bay rejaillissent sur ses coéquipiers.

UTA@MIN: Schmaltz bat Gustavsson dans la lucarne

Des joueurs qui ont appris à vivre les hauts et les bas d’une saison de la LNH, de façon différente, et qui s’assurent de partager leur expérience avec ce jeune noyau.

« On a neuf (conquêtes de la) Coupe Stanley dans notre vestiaire, des gars qui sont passés par là, a dit le natif de Nicolet. On a déjà eu du succès. On a déjà passé par là. On s'est déjà emballé et on a déjà payé pour. On a une maturité dans notre équipe qui est bien différente. Quand on gagne, on a gagné, mais on prend l'avion et on s'en va vers la prochaine ville. Hier (contre les Oilers), on a perdu. Il y avait un niveau de frustration, sans aucun doute, parce qu’on sentait qu'on aurait pu gagner ce match-là. Mais on ne commencera pas à se frapper la tête dans le mur parce qu’on a perdu une partie. »

Pas surpris pour Cooley

Le Mammoth a coulé dans le ciment une partie de son avenir mercredi en annonçant la mise sous contrat de Cooley pour les huit prochaines années. L’attaquant, qui a compilé 12 points (huit buts, quatre passes) en 11 matchs cette année, touchera un salaire de 10 000 000 $ par saison.

C’est pleinement mérité selon Tourigny, qui souligne que le troisième choix du repêchage 2022 gagne en maturité à une vitesse incroyable depuis son arrivée dans la LNH.

« C’est le fun de le voir grandir! », a lancé Tourigny. « Tu as une connexion émotive avec tes joueurs. Tu travailles avec eux tous les jours. Il a du succès et tu veux qu’il réussisse. Je suis content pour lui, je suis fier de lui, je suis fier de la maturité qu’il a prise durant ces années. Je suis bien content, mais en même temps, ce n’est pas une surprise. »

UTA@STL: Cooley marque trois fois dans les 11 premières minutes

À 21 ans, Cooley devient le premier joueur de l’organisation à toucher un salaire annuel dans les huit chiffres. Pour un groupe qui a souvent été délaissé par les vedettes du circuit et les joueurs autonomes de renom pour une multitude de raisons lorsqu’il était en Arizona, c’est un énorme changement.

« Dylan Guenther a un peu pavé la voie l’année passée quand il a signé un contrat de huit ans, un an avant de devenir joueur autonome avec compensation. Il s’est vraiment engagé en disant qu’il voulait être en Utah à long terme, avec ces joueurs et ce groupe-là. Et maintenant, c’est Logan Cooley. C’est important quand on parle de culture d’organisation parce qu’il y en a d’autres qui vont venir, des Caleb Desnoyers, des Maveric Lamoureux, des Tij Iginla, des Cole Beaudoin, des Daniil But et des (espoirs) comme ça. C’est le genre de culture qu’on veut avoir. »

Il ne manque qu’une participation aux séries éliminatoires pour donner une bonne dose d’engrais à cette culture naissante.