DENVER – Esa Lindell et Tyler Seguin étaient assis sur la galerie de presse du Little Caesars Arena de Detroit le 14 avril, quand les Stars de Dallas se mesuraient aux Red Wings de Detroit. Lindell obtenait une soirée de repos en vue des séries éliminatoires. Seguin ratait un 58e match consécutif en raison d’une blessure à la hanche.
Ils jouent ensemble depuis plus de neuf saisons. Malgré tout, Seguin a développé une nouvelle perspective sur Lindell pendant qu’il était à l’écart de la formation.
« J’ai dit à Esa [à Detroit] que je ne l’avais pas apprécié à sa juste valeur au fil des années, a raconté Seguin. Je n’avais pas apprécié son travail comme je l’ai fait dans les derniers mois en le regardant à la télévision ou en étant sur place pour voir tout ce qu’il fait sur la glace. »
Nous avons tous la chance de porter un regard différent sur Lindell alors que les Stars affrontent l’Avalanche du Colorado au premier tour des séries dans l’Ouest. Le match no 5 de la série sera disputé au American Airlines Center de Dallas, lundi (21 h 30 HE; Victory+, ESPN, ALT, SN360, SN, TVAS).
Miro Heiskanen, le défenseur no 1 des Stars, est sur la touche en raison d’une blessure au bas du corps. Son absence met davantage de pression sur le reste de la brigade défensive, particulièrement sur Lindell et Thomas Harley.
Après avoir mené la LNH au chapitre du temps de glace en infériorité numérique (287:02) en saison régulière – les Stars ont terminé au quatrième rang de la Ligue (82,0%) – Lindell pointe à nouveau au premier rang à ce chapitre en séries (17:39). Dallas a maintenu une efficacité de 11-en-14 contre le puissant avantage numérique de l’Avalanche jusqu’ici.
Dans les deuxième et troisième matchs de la série, les Stars l’ont emporté en prolongation après avoir écoulé une pénalité qui a chevauché la fin du temps réglementaire et le début de la prolongation. Dans le match no 3, il s’agissait même d’une double pénalité mineure. Une seconde après la fin de l’avantage numérique de l’Avalanche, Lindell a bloqué un tir alors que la cage de son gardien était grande ouverte.
Malgré la domination du Colorado dans le match no 4, une victoire de 4-0 au Ball Arena samedi, Lindell n’était sur la glace pour aucun but de l’adversaire.
Le vétéran de 30 ans n’est pas du genre à vanter son propre travail.
« J’imagine que c’est un peu cliché, a-t-il dit. Tu peux toujours être un peu meilleur, mais j’aime mon rendement dernièrement et j'aime ce que j’ai fait durant la saison. La constance est la clé pour moi, je sais à quoi m’attendre de moi-même. Comme les choses vont bien pour moi, ça aide le jeu énormément. »
Si Lindell est toujours hésitant à louanger son travail, c’est tout le contraire pour ses coéquipiers et ses entraîneurs.
Harley a fait mention des défenseurs Jaccob Slavin des Hurricanes de la Caroline, Gustav Forsling des Panthers de la Floride et Chris Tanev des Maple Leafs de Toronto pour établir certains comparatifs. Tanev était le partenaire de Lindell à la ligne bleue à Dallas lors des dernières séries éliminatoires.
« Esa devrait faire partie des conversations pour le titre du meilleur défenseur défensif de la LNH, a lancé Harley. On voit des gars comme Slavin et Forsling recevoir tout ce mérite. Il devrait faire partie de cette discussion. L’an dernier, quand le duo était composé d’Esa et de ‘Tanny’, Tanev était grandement louangé. Esa aurait mérité de l’être tout autant. »
Le gardien Jake Oettinger souligne l’intelligence et la curiosité de Lindell.
« Je n’ai jamais travaillé avec un défenseur qui me posait autant de questions, a dit Oettinger. Il veut savoir ce que j’attends de lui. Je veux aussi savoir à quoi m’attendre de lui, alors nous avons une excellente communication et nous entretenons une superbe amitié. Il est un leader silencieux. Il ne criera jamais après les gars. Il ne cassera pas son bâton. Mais il prêche par l’exemple et il joue de la bonne façon.
« Il n’est pas celui qui va faire vendre des chandails, mais il va toujours être de ceux qui font que nous gagnons. »
L’entraîneur Pete DeBoer soutient que Lindell est toujours bien positionné en raison de son sens du hockey plus élevé que la moyenne, et parce que le Finlandais sait comment tirer profit de son gabarit de 6 pi 3 po et 217 lb.
« Il est un gros bonhomme très sous-estimé, a relevé DeBoer. C’est très rare qu’il ne sorte pas avec la rondelle lors des confrontations. C’est probablement l’une de ses plus grandes forces.
« Il est tellement sympathique en dehors de la glace, il est toujours souriant. C’est un gentil géant. Mais quand tu dois te rendre dans le coin de la patinoire avec lui, bonne chance pour en ressortir avec la rondelle. Il a cette discrète compétitivité. »
Il a tout ce dont une équipe prétendante à la Coupe Stanley a besoin.
« Il est un de ces joueurs dont la valeur est inestimable. Il ne te fera pas bondir de ton siège avec ses talents ou sa vitesse, mais il est discrètement très efficace dans toutes les situations, a dit DeBoer. Ces gars-là sont les éléments essentiels des équipes qui gagnent. Leur constance, leur degré de compétitivité, leur leadership. Il est discret, mais il est sous-estimé et sa valeur au sein de notre groupe est inestimable. »