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QUÉBEC – Il n’y a pas que la beauté du Lac-Beauport, la température automnale parfaite ou la flambée des couleurs qui aident les Canadiens de Montréal à souder l’équipe à quelques jours du début de la saison. La victoire mouvementée face aux Sénateurs d’Ottawa, mardi, a aussi eu son effet.

« Je trouve que le voyage à Québec est arrivé à un très bon moment, a souligné l’entraîneur Martin St-Louis, jeudi, après un entraînement devant des centaines d’amateurs au Centre Vidéotron. Garder l’énergie et l’enthousiasme pendant trois semaines de camp, c’est difficile. Et ça aide quand tu as une force externe. »

Le pilote a souligné la façon dont sa troupe avait signé cette victoire de 5-0. Elle a dominé au point de vue du hockey, mais elle a aussi répondu au jeu physique et parfois limite de ses rivaux. Les hommes forts du club n’ont pas hésité à venir à la défense de leurs coéquipiers pour rétablir l’ordre.

Ç’a été fort apprécié dans le vestiaire, et ç’a rendu la journée de congé de mercredi encore plus propice à la légèreté. Les joueurs ont disputé une partie de golf et ont partagé un souper dans le Vieux-Québec. Ils ont aussi conclu la soirée de brillante manière avec un karaoké, où Arber Xhekaj a volé la vedette.

« Nous étions tous excités dans le vestiaire après le match, a-t-il poussé avec la voix éraillée. C’est plutôt spécial quand tu vois tout le monde se protéger comme ça. Ç’en dit beaucoup sur le groupe. […] Je ne sais pas trop si un match comme ça est utile en termes de préparation… à moins de vouloir s’entraîner à la boxe.

« Mais je suis certain que ça rapproche une équipe quand tous les gars agissent de la sorte. »

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Le capitaine Nick Suzuki l’a confirmé. Même s’il a regardé le match du haut de la galerie de presse avec les autres joueurs rayés de la formation, on pouvait lire la fierté sur son visage quand il parlait de ses coéquipiers.

« On avait l’impression qu’on manquait une bonne activité de renforcement d’équipe, a-t-il dit avec un sourire en coin. C’était un match plaisant à regarder. C’est bien de voir les gars se tenir les uns pour les autres. On a montré qu’on ne prenait pas leurs actes à la légère. J’ai aimé notre façon de jouer et de répondre.

« Ce voyage en général est une grande occasion pour nous de décrocher un peu pendant un camp difficile. Ça nous a permis de créer des liens avec les nouveaux gars et de nous rapprocher encore plus d’eux. »

Les nouveaux, justement, ont aussi pu prendre conscience de ce qui les attend quand ils croiseront le fer avec leurs rivaux ontariens. Ils savent désormais qu’il n’y a pas qu’une rivalité avec les Maple Leafs.

« J’ai eu un bon avant-goût, a lancé Noah Dobson, qui regardait ça de la passerelle. Ce n’est pas surprenant. Chaque fois que tu affrontes un rival de section, l’intensité est toujours au rendez-vous, même en présaison. Personne n’aime perdre. Au moins, je peux dire que je m’y suis acclimaté. »

Prise deux à venir

Ce chapitre de la rivalité avec les Sénateurs est désormais fermé, mais un autre pourrait bien s’écrire samedi puisque les deux équipes se retrouveront au Centre Bell pour le dernier match du calendrier préparatoire.

St-Louis n’a voulu donner de détail quant à la composition de sa formation. Dans un monde idéal, il aurait probablement joué un match avec son équipe entière – il avait exprimé ce désir au premier jour du camp d’entraînement. Mais il pourrait devoir s’abstenir en raison des risques de débordements.

Tout ça alors que l’heure des décisions approche. Il y a encore 15 attaquants, huit défenseurs et trois gardiens au camp, et l’état-major devra réduire ce nombre à 23 avant le début de la saison, dans six jours.

Les Sénateurs, qui sont en action à St. Louis jeudi, ont rappelé huit joueurs qu’ils avaient précédemment retranchés. On ne sait trop si c’est dans l’optique de ne pas envoyer trop de vétérans dans la mêlée, samedi, ou si c’était pour offrir un peu de repos à leurs gros noms avec trois matchs à l’horaire en cinq soirs.

« Ce sont nos rivaux, alors il y aura toujours de l’animosité, peu importe qui sera dans la formation, a observé Xhekaj. Je ne crois pas que nous ayons pris des numéros en note, mais on se souvient assurément de certains coups salauds. Le problème se résoudra de lui-même. »