Au Programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey (NTDP), vous ne trouverez pas de fiches ni de classements sur les murs. Facile de tout dénicher sur internet, vous croyez? Seulement si vous disposez de longues minutes pour compiler manuellement les résultats de chaque match de la saison.
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Au NTDP, l'objectif est assurément de gagner le plus souvent possible. Mais les défaites font partie du processus d'apprentissage dans lequel on immerge la majeure partie des meilleurs espoirs au pays. C'est par là que sont passés les Auston Matthews, Jack Eichel, Patrick Kane et Jack Hughes, entre autres.
« Notre philosophie au programme est de plonger nos joueurs dans l'adversité et dans une quantité phénoménale d'échecs, mais surtout d'enseigner à travers ça, a expliqué Seth Appert, l'entraîneur de l'équipe des moins de 18 ans. Les joueurs le voient dès la première de leurs deux années avec nous.
« Avec les moins de 17 ans, ils affrontent des équipes de la USHL majoritairement formées de gars âgés de 18 à 20 ans, alors qu'ils ont tous 16 ans. Chez les moins de 18 ans, nous jouons une série de matchs contre des équipes de la NCAA et des joueurs âgés de 19 à 24 ans. »
On peut imaginer l'ampleur du défi. Ils ont beau former un regroupement des plus beaux talents de leur groupe d'âge, la marche est haute quand vient le temps d'affronter des hommes physiquement plus matures à seulement 17 ans.
À preuve, la troupe de Appert n'a remporté que quatre de ses 16 matchs (4-10-1-1) contre les équipes universitaires jusqu'ici cette saison, alors qu'elle maintient une fiche fort respectable de 11-2-0 contre les formations de la USHL, l'équivalent du hockey junior majeur aux États-Unis. L'an dernier, elle a terminé l'année avec un dossier complet de 18-30-5-5. Oui, nous avons sorti la calculatrice.
« C'est sûr que c'est une adaptation, a expliqué l'attaquant québécois Thomas Bordeleau. Contre les équipes juniors, on a une petite marge d'erreur que l'on n'a pas contre les équipes universitaires. C'est simplement d'être plus rapides, plus alertes et de jouer plus vite. »
Malgré le fait que les victoires viennent plus rarement contre les équipes de la NCAA, les poubelles du vestiaire sont demeurées au plancher et Appert n'a pas eu à demander à nounou de décrocher le chandail de son meilleur joueur. L'équipe retourne à l'entraînement sans même s'attarder aux détails qui ont cloché lors du match précédent, que ce soit les unités spéciales ou le jeu défensif. L'accent est mis sur le développement individuel.