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Il s'en est passé des choses depuis la dernière fois que nous nous sommes jasés, avant les Fêtes. On entre maintenant dans le vif du sujet, en même temps qu'on amorce mars avec l'espérance d'une météo plus clémente. La dernière ligne droite promet d'être des plus fertiles en rebondissements. Attachez vos tuques avec de la broche, comme disait jadis un grand penseur du hockey qui n'aurait pas su mieux dire avant l'hiver 2018-19.

Je ne suis pas météorologue, mais en revisitant les réponses que je vous ai données à un BobVousRépond d'il y a environ un an au sujet des Canadiens de Montréal, je dois admettre que je suis un peu prophète.
Je vous écrivais que les Canadiens pouvaient rapidement orchestrer un retournement de situation.
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« J'irai même plus loin en affirmant qu'ils vont en orchestrer un dès la saison prochaine », que je vous prédisais.
Voilà, nous y sommes un an plus tard même s'il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Sans plus tarder, voici donc en primeur ce que ma boule de cristal m'a reflété en lui soumettant vos plus récentes questions. Et tout ça est gratuit!
Steph Gill sur Twitter s'interroge à savoir si John Tortorella aura assez de temps pour créer une chimie avec tous les nouveaux joueurs que les Blue Jackets de Columbus ont acquis avant la date limite des échanges. Personnellement, il croit que les Blue Jackets rateront les séries éliminatoires.
Oh c'est gros comme affirmation ça, monsieur Gill. Imaginez, s'il fallait que les Blue Jackets ratent les séries avec une équipe d'étoiles qui se disperseraient dans le firmament de la LNH à l'été.
Votre question est tout à fait pertinente. Le directeur général Jarmo Kekalainen fait tout un pari, en mettant tous ses jetons sur la couleur noire à la roulette. La stratégie pourrait lui éclater en plein visage, comme un coup de canon au Nationwide Arena.
L'entraîneur Tortorella a intérêt à faire lever le gâteau rapidement. C'est une tâche périlleuse à ce stade de la saison. L'arrivée des Matt Duchene, Ryan Dzingel, Adam McQuaid et Keith Kinkaid vient bouleverser la hiérarchie au sein de l'équipe et elle fera forcément des mécontents. Tortorella doit vite peser sur les bons boutons en identifiant les tâches de chacun parce que le temps presse. Dans deux semaines, il sera peut-être trop tard.

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Tortorella doit éviter de commettre l'erreur de « trop coacher ». Il doit garder les choses simples, comme les joueurs se plaisent à le répéter. Si Duchene et Dzingel ont connu du succès ensemble cette saison chez les Sénateurs d'Ottawa, il fallait les jumeler dès leur premier match avec l'équipe.
Le vétéran entraîneur n'a pas aucune excuse. Son DG lui a fourni tous les outils nécessaires. S'il relève le défi avec brio, les Blue Jackets pourraient se présenter en séries sur toute une lancée et causer des surprises.
C'est le pari quitte ou double de Kekalainen. Si les Blue Jackets échouent, le directeur général et Tortorella seront dans de beaux draps l'été prochain.
Samuel Duguay sur Twitter demande si je crois que si Carey Price continue de connaître du succès, qu'il puisse être considéré pour l'obtention du trophée Vézina à la fin de la saison.
Tout à fait, Samuel. Le nom de Price a déjà commencé à retenir l'attention à travers la LNH. Le gardien des Canadiens jouit d'une grande notoriété depuis la saison de rêve qu'il a connue en 2014-15. On scrute son rendement, que ça aille mal ou bien pour lui. Ça va maintenant très bien.
Depuis qu'il a affirmé que « c'était en haut que ça se passait pour lui », à l'issue de la défaite du CH 6-5 en prolongation contre les Sabres de Buffalo le 8 novembre, Price montre un dossier de 21-14-2, avec une moyenne de buts accordés par match de 2,34 et un taux d'efficacité de ,925.
Depuis le 1er décembre, sa moyenne s'établit à 2,18 et son taux d'arrêts à ,929. Ce sont des statistiques dignes d'un finaliste pour le trophée Vézina.
L'unique condition que j'ajouterais afin qu'il mérite considération, c'est que les Canadiens accèdent aux séries éliminatoires.

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C'est une condition essentielle, selon moi, sine qua non, comme on dit en latin.
Euh vous dites? Vous me demandez si les Canadiens vont participer aux séries?
Je vous répondrai avec plaisir que ce ne sera pas de la tarte. Si le jeu de puissance ne se met pas en marche un tant soit peu, ce sera même très difficile. Le Tricolore occupe actuellement l'avant-dernier rang de la LNH à ce chapitre. Seuls les Predators de Nashville sont pires.
J'ai mené une petite recherche dernièrement qui m'a enseigné, oh surprise, que les équipes présentant le pire jeu de puissance dans la LNH accèdent rarement aux séries éliminatoires.
Les Blue Jackets de Columbus, mouture 2008-09, sont les derniers en lice, avec une récolte de 92 points de classement pour un médiocre taux d'efficacité de 12,7 pour cent.
Douze virgule sept pour cent, mes amis, c'est exactement l'actuel taux de réussite du CH. Les plus optimistes diront qu'il y a tout de même de l'espoir, d'autant que les Canadiens ne sont pas actuellement les pires.
À ceux-là, j'ajouterai que les Devils du New Jersey, édition 2002-03, ont gagné la Coupe Stanley en ayant affiché le pire jeu de puissance en saison régulière (11,9 pour cent). Ils sont indéniablement l'exception qui confirme la règle.
Mais à la place des Canadiens, j'essaierais de redresser la barre au lieu de continuer de jouer avec le feu.
Simon Servant sur Twitter demande s'il existe un monde dans lequel Sidney Crosby, Evgeni Malkin et les Penguins de Pittsburgh de Pittsburgh ratent les séries?
Eh bien à cela mon cher Simon, je réponds non. Il faut reconnaître que les Penguins ne l'ont pas facile cette saison, avec tous les blessés qu'ils ont. Uniquement dans la dernière semaine, ils ont perdu les services des défenseurs Kris Letang et Brian Dumoulin ainsi de l'attaquant Bryan Rust. Les Penguins vacillent comme un équilibriste sur un fil de fer depuis le début de la saison, mais ils ne tomberont pas.
En grande partie en raison du « facteur Crosby ». Le numéro 87 est selon moi le meilleur capitaine dans la LNH. Il ne faudrait pas qu'il se blesse celui-là. Malkin peut en faire davantage, Phil Kessel également tant qu'à y être.
C'est un gros banc de neige de résilience pour les Penguins, pourrait-on dire, mais s'il y a une équipe qui peut le surmonter, ce sont eux.
Les Penguins ont leur sort entre les mains avec cinq matchs contre leurs trois rivaux directs dans la lutte dans l'Association de l'Est: deux contre les Hurricanes de la Caroline, deux contre les Blue Jackets de Columbus et un face aux Canadiens de Montréal. Quand on y regarde de près, les Penguins ont un calendrier plus favorable que les Hurricanes qui devront en découdre entre autres avec les Blues de St. Louis, les Bruins de Boston, les Jets de Winnipeg, le Lightning de Tampa Bay et les Capitals de Washington, deux fois.

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Si les Hurricanes se faufilent jusqu'en séries, ils l'auront amplement mérité. Les Penguins ont l'avantage sur les autres de clôturer la saison avec deux affrontements contre les pitoyables Red Wings de Detroit et un face aux Rangers de New York.
Ce sera une lutte de tous les instants entre les quatre équipes pour trois places. Les Penguins prendront une de ces places.
Alex Doiron sur Facebook est curieux de connaître mes choix pour les finales d'association en séries. Il dit croire que les quatre mêmes équipes finalistes de l'an dernier seront de la partie cette année, mais que les gagnants seront différents. On assisterait donc, selon lui, à une finale de la Coupe Stanley entre le Lightning de Tampa Bay et les Jets de Winnipeg.
Réglons d'abord une chose M. Alex. Le Lightning fera partie du carré d'as. On ne s'obstinera pas longtemps là-dessus. Pour les trois autres finalistes, c'est pas mal ouvert. Je me méfie toujours de l'ours qui sort de son hibernation au printemps et je garderais un œil sur les Bruins de Boston qui représentent à mon avis de sérieux prédateurs.
Les Capitals de Washington vendront chèrement leur peau de grands champions en titre, mais j'ai aimé les acquisitions que les Bruins ont faites cette semaine. Ils seront très compétitifs au retour au jeu de David Pastrnak. Je pense que le Lightning souhaite ne pas les retrouver sur leur chemin.
De la façon que les choses se déroulent toutefois, les probabilités sont fortes que le choc survienne en deuxième ronde plutôt qu'en finale d'association.
L'autre équipe que je verrais peut-être, ce sont les Blue Jackets de Columbus (voir réponse à la question ci-haut au sujet de Columbus). Mais il y a beaucoup de si, dans leur cas.
Pour vous répondre en date du 1er mars, je prédis une finale Capitals-Lightning dans l'Est. Pour ce qui est de l'Association de l'Ouest, je vois les Sharks de San Jose dans ma soupe. Les Sharks recevront de nouveau cette année de la grosse compétition des Golden Knights de Vegas. Comme les Jets de Winnipeg devront sans doute encore en découdre avec les Predators de Nashville, en demi-finale.

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La magie n'opérera malheureusement pas comme ç'a été le cas il y a un an pour les Golden Knights et je prévois donc une finale d'association entre les Sharks et les Jets.
On s'entend cependant, vous et moi, pour dire qu'une Finale de la Coupe Stanley entre le Lightning et les Jets ne serait pas piquée des vers du tout.