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MONTRÉAL – Dans les dernières années, L.J. Mooney regardait ses compatriotes faire des ravages au Championnat mondial junior et il se surprenait parfois à éprouver une petite pointe de jalousie.

Le petit attaquant s’imaginait enfiler le chandail des États-Unis et se voyait avec la médaille d’or autour du cou. Son tour est peut-être finalement arrivé. L’espoir des Canadiens de Montréal doit encore gagner son poste au camp de sélection, mais on sent dans l’intonation de sa voix qu’il a confiance d’y arriver.

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« Je ne pourrais pas être plus heureux d’enfin avoir la chance de jouer à ce tournoi », a-t-il lancé en entrevue téléphonique avec LNH.com. « C’est énorme pour nous d’avoir le tournoi au Minnesota, surtout avec la chance de l’emporter pour une troisième fois de suite. C’est un sentiment spécial de représenter mon pays. »

Avec la façon dont se déroule sa première saison avec les Golden Gophers de l’Université du Minnesota – il a récolté quatre buts et 11 aides en 19 matchs – Mooney met toutes les chances de son côté. Il a rapidement gagné la confiance de son entraîneur Bob Motzko.

Oui, le même Motzko qui sera de retour à la barre de l’équipe américaine au Mondial junior après avoir gagné l’or en 2017 et le bronze en 2018. Disons que le vétéran pilote sait exactement ce que le petit dynamo peut lui offrir.

« Je crois lui avoir montré qu’il peut me faire confiance dans différents rôles et pour différentes missions », a dit le choix de quatrième tour au dernier encan. « Que ce soit au cercle des mises au jeu, en avantage numérique, en infériorité ou dans la dernière minute, je veux avoir sa confiance.

« C’est la chose la plus importante pour moi, et je crois que j’y suis parvenu grâce à mon niveau de compétition et aux efforts que j’investis tous les jours. »

Si tout se déroule comme prévu, donc, Mooney aura une belle occasion de montrer ce dont il est capable sur la plus grande scène qui soit – pour les joueurs de son âge. S’il parvient à s’illustrer offensivement contre des hommes dans la NCAA, il pourrait bien faire écarquiller les yeux pendant le tournoi.

Le dynamique patineur avait d’ailleurs terminé à égalité au premier rang des pointeurs des États-Unis en amassant deux buts et 11 points en sept matchs au Championnat mondial des moins de 18 ans, au printemps dernier.

« Je connais l’ampleur du Mondial junior et je me souviens des joueurs qui ont livré de grandes prestations, a-t-il raconté. En fait, je regarde parfois encore des faits saillants sur YouTube. Mais l’objectif principal, c’est de gagner l’or, de gagner tous les matchs et d’être bons en équipe. »

Mooney tentera tout de même de prendre exemple sur son cousin Logan Cooley, qui avait complètement dominé à sa deuxième participation en 2023. L’attaquant du Mammoth de l’Utah avait terminé au deuxième rang des pointeurs avec 14 points, derrière un certain Connor Bedard qui avait éclipsé toute compétition avec 23 points.

« C’était très cool de voir Logan jouer à ce tournoi », a-t-il répondu quand on lui a demandé quels étaient ses meilleurs souvenirs. « Dans les deux dernières années aussi, je connaissais beaucoup de gars dans l’équipe. J’étais tellement content de les voir connaître autant de succès. C’était assez spécial. »

De la bonne pression

Dans l’éventualité où il perce la formation, Mooney et sa bande auront le fardeau de prolonger cette domination américaine pour une troisième édition. Ils seront le premier groupe à tenter de le faire en territoire américain, alors que le tournoi se tiendra dans la cour arrière du petit attaquant, au Minnesota.

« C’est de la pression, mais de la bonne pression, a-t-il souligné. Je sais que beaucoup de gens au pays ont confiance en nous. Nos partisans seront derrière nous. Ça va beaucoup nous aider. »

Mooney aura probablement aussi le soutien des amateurs des Canadiens, qui sont derrière lui depuis qu’il fait partie de l’organisation. Il sait que cela pourrait évidemment changer si les États-Unis ont rendez-vous avec le Canada en ronde éliminatoire, mais il continuera d’en profiter jusque-là.

« Je reçois tellement d’amour de la part des partisans des Canadiens », a-t-il révélé, le sourire dans la voix. « Ça aide beaucoup avec la confiance et ça me rend heureux. Je reçois encore des messages, et je vois des choses passer sur les réseaux sociaux. C’est vraiment cool de voir tout ça. »

Les Américains amorceront la défense de leur titre avec un duel contre l’Allemagne, le 26 décembre. La Suède, la Slovaquie et la Suisse compléteront leur groupe.