Miller lepage

Quand il jette un œil derrière, Quentin Miller n’a plus aucun doute : les décisions difficiles qu’il a prises dans la dernière année ont toutes été salutaires. Et alors que plusieurs ont sourcillé à l’époque, l’espoir des Canadiens est en train d’en récolter les fruits.

Après une année marquée par des blessures, une opération et un changement de ligue – de la LHJMQ à la BCHL – le gardien québécois a maintenant les deux pieds bien ancrés à l’Université de Denver, dans la NCAA, et il s’épanouit probablement plus que jamais.

Le choix de quatrième tour du Tricolore en 2023 a remporté 10 de ses 15 départs et il affiche une moyenne de buts alloués de 1,84 ainsi qu’un taux d’efficacité de ,931.

« J’ai beaucoup de fun, a lancé Miller, au bout du fil. On est une belle gang, les installations qu’on a sont incroyables. Je suis bien entouré dans toutes les sphères. C’est vraiment une belle expérience. »

Dire que tout ça n’était même pas dans les cartons au début de l’année. Le plan initial pour le portier montréalais était de reprendre son poste de numéro un avec l’Océanic de Rimouski, une fois sa réadaptation d’une opération à l’épaule complétée. Ç’aurait été plutôt simple.

Mais, en janvier, l’équipe du Bas-du-Fleuve avait déjà emprunté une autre direction compte tenu de l’importance de cette campagne qui se conclurait avec une présence au tournoi de la Coupe Memorial comme équipe hôtesse. Miller devait alors se trouver un endroit où jouer des matchs.

C’est ainsi qu’il a abouti avec les Chiefs de Chilliwack, dans la BCHL, et que l’Université de Denver l’a recruté pas longtemps après. Il a disputé dix matchs en saison régulière avec les Chiefs avant de les mener jusqu’en finale grâce à de très solides prestations (2,40 - ,925) en 23 rencontres éliminatoires.

« En allant dans cette saison, mon but ultime était de jouer pour un trophée, et même deux, a-t-il résumé. C’était dommage de perdre cette chance à cause d’une blessure. Mais de jouer pour un championnat avec les Chiefs m’a ramené à mon but premier. C’était quelque chose que je voulais vivre. »

Quentin Miller Chilliwack

Ce fut différent, certes, mais il a disputé une finale, comme il l’avait visualisée. Et ç’a probablement jeté les bases de la saison qu’il est en train de connaître dans les rangs universitaires américains. Il s’est vite emparé du poste de numéro un du prestigieux programme à Denver.

Miller a une chance d’enfin prouver sa valeur et il ne la laissera pas filer entre ses doigts.

« Le plan était d’être le numéro un, mais je dois me prouver et continuer de livrer la marchandise pour garder le poste, a dit le Montréalais. On a une bonne compétition à l’interne, et les autres me poussent à être meilleur. Je ne tiens rien pour acquis. Je continue à travailler pour jouer le plus possible. »

Même s’il y a sans doute une grande marche entre le niveau de jeu de la BCHL et celui de la NCAA, la transition du gardien s’est faite sans anicroche. Il affiche une belle constance depuis le début de la saison.

« Il y a quand même un assez gros step, a-t-il confirmé. Le jeu en général est plus mature. La majorité des joueurs ont plus d’expérience, alors c’est différent si l’on compare au fait de jouer contre des gars plus jeunes. J’ai remarqué la différence dans les deux premières semaines, mais je me suis bien adapté. »

Le luxe du temps

En ne jouant que deux fois par semaine en moyenne, Miller a aussi beaucoup de temps pour travailler sur les détails de son jeu en compagnie de Ryan Massa, son entraîneur des gardiens. Il passe aussi plusieurs heures dans le gymnase pour se renforcir et gagner en masse musculaire.

« On travaille à rendre ma game plus simple et propre pour le niveau professionnel, a-t-il expliqué. Le travail hors glace va aussi m’aider sur le long terme. C’est quelque chose dont j’avais besoin et que je recherchais en venant ici pour continuer d’avancer dans mon développement. »

À travers cette nouvelle étape, Miller garde aussi le contact avec le personnel de développement des Canadiens. Quand il a fait le transfert de la Ligue canadienne (LCH) à la NCAA, le Tricolore a pu conserver ses droits pour quelques années de plus que les deux ans initialement prévus pour un espoir de la LCH.

Combien d’années exactement? On ne le sait pas encore. Mais on a confirmé que ses droits appartenaient au CH jusqu’à l’été 2027, au moins, peut-être plus – la situation est encore dans une zone grise. Pendant ce temps, Miller peut consacrer tous ses efforts à son jeu et, surtout, continuer de rêver à la prochaine étape.

Avec ce qu’il a dû traverser dans les derniers mois, c’est pas mal tout ce qui importe.