Matthew and Brady Tkachuk 4 Nations

BOSTON – Keith Tkachuk était assis dans les estrades du Centre Bell samedi, à environ 20 rangées de la patinoire. Avec son épouse Chantal, sa fille Taryn et les autres familles des joueurs américains, il a bien ressenti l’énergie des 21 105 spectateurs avant le duel États-Unis-Canada.

Il a ensuite vu ses fils Matthew et Brady jeter les gants tour à tour dans les trois premières secondes du match, en prélude à l’épique victoire de 3-1 qui a permis aux Américains d’assurer leur place en finale de la Confrontation des 4 nations, qui aura lieu jeudi au TD Garden de Boston.

« Premièrement, l’ambiance dans l’édifice était incroyable », a lancé Keith dimanche, alors qu’il portait une tuque des États-Unis dans un hôtel de Boston. « Je n’avais aucune idée qu’ils allaient faire ça, donc ils doivent en avoir parlé entre eux. J’ai compris ce qui allait se passer quand j’ai vu la mise en jeu initiale.

« Ils adorent leur pays, et c’est la première fois qu’ils jouent ensemble. Ils étaient bien au fait de l’ampleur de ce match. Ce n’était pas une rencontre préparatoire, il s’agissait d’un véritable duel. Je suis fier d’eux. Ils font passer l’équipe avant eux-mêmes. C’était génial pour la foule, pour le match et pour les États-Unis. »

Tel père, tels fils.

Keith a joué pour les États-Unis lors de la Coupe du monde de hockey en 1996. Vingt secondes après le début d’un match de ronde préliminaire contre le Canada au CoreStates Center de Philadelphie, il s’était battu avec Claude Lemieux pendant que son coéquipier Bill Guerin faisait la même chose avec Keith Primeau. Les Américains avaient fini par gagner la rencontre 5-3 ainsi que le tournoi par la suite. Keith avait inscrit six points, dont cinq buts, en cinq parties.

« Je ne sais pas, a mentionné Keith. Je sentais que c’était le bon moment. Nous avions toujours été le petit frère du Canada, donc nous voulions lancer un message. Et ç’a été un bon tournoi pour l’édition 1996 de l’équipe. Je ne sais pas. C’est juste génial de voir tout le chemin parcouru par les États-Unis. »

Guerin est aujourd’hui le directeur général des États-Unis, alors que les fils de Keith tentent de conduire les Américains à un premier championnat dans un tournoi réunissant les meilleurs joueurs depuis 1996. Matthew a inscrit deux buts et une passe, et Brady a amassé deux buts dans la victoire de 6-1 contre la Finlande jeudi. Ils étaient de nouveau sous les projecteurs contre le Canada, mais pas pour les mêmes raisons.

Les frères ont révélé qu’ils ont échafaudé leur plan avec leur coéquipier J.T. Miller dans un échange de messages avant le match.

« Le message que nous voulions lancer, c’est que notre moment est venu », a affirmé Matthew Tkachuk après la partie. « Nous étions dans un environnement hostile. Nous voulions montrer que nous n’allions pas baisser les bras. Le Canada a connu tellement de succès au cours des dernières années, ils misent sur certains des meilleurs joueurs au monde. Nous avions le sentiment que c’était le bon moment de le faire, dans cet environnement, sur cette scène, dans ce tournoi. C’était vraiment amusant. »

Matthew a défié Brandon Hagel dès la mise en jeu initiale. Brady a fait la même chose avec Sam Bennett lors de la mise en jeu suivante. Enfin, Miller s’est coltaillé avec Colton Parayko à l’arrêt de jeu suivant.

Neuf seconds, trois batailles.

La foule a rugi.

« Nous étions assez nerveux, a admis Keith. Personne n’aime voir son enfant se battre. Mais je savais que Brady pouvait bien s’en sortir. Je ne sais pas. L’ambiance dans l’édifice, le fait d’être à Montréal, tout était extraordinaire. »

Les micros ont capté une conversation entre les deux frères au banc des pénalités.

« Comment était [mon combat]? », a demandé Matthew à Brady. « Bon? »

« Incroyable », lui a répondu Brady.

Alors qu’ils étaient au banc, ils ont cherché leur père dans la foule.

« Ces deux-là sont loufoques, a ajouté Keith. Je ne sais pas quoi vous dire. Ils sont de bons enfants hors de la patinoire, mais sur la glace, ils sont drôles. J’adore leur personnalité. Je trouve que c’est génial. »

Connor McDavid a donné les devants au Canada à 5:31 de la première période, mais Jake Guentzel a répliqué à 10:15. Dylan Larkin a ensuite fait 2-1 États-Unis à 13:33 du deuxième engagement, puis Guentzel a complété la marque dans un filet désert à 18:41 du dernier tiers.

Les Américains ont distribué des mises en échec, bloqué des tirs et joué de façon hermétique contre l’élite des joueurs canadiens.

« C’était stressant, a renchéri Keith. C’était génial à voir. »

L’expérience a été extraordinaire pour les deux frères, mais surtout pour Brady. Matthew, âgé de 27 ans, a disputé 74 matchs en séries éliminatoires de la Coupe Stanley en carrière et il a remporté la Coupe dans un match no 7 avec les Panthers de la Floride la saison dernière. Brady, 25 ans, n’a jamais participé aux séries.

« C’est la première fois que Brady participe à un match avec une atmosphère des séries, a souligné Keith. Je suis content pour lui qu’il puisse aider l’équipe de plusieurs façons différentes. C’est une bonne chose qu’il ait vécu cette expérience. J’étais très fier des deux, mais j’étais vraiment heureux que Brady obtienne cette occasion. »

Keith a noté que cette équipe des États-Unis mise sur plusieurs atouts – du talent, de la robustesse, une défensive mobile et de bons gardiens.

Ça lui rappelle quelque chose?

« Le match d’hier soir m’a rappelé l’équipe de 1996 », a-t-il répliqué.

Keith a échangé des messages avec certains de ses coéquipiers de 1996 pendant et après le match.

« Oh oui, a-t-il dit. Quelques-uns. C’était génial. Gary Suter. “Cheli”. Personne n’est un plus grand partisan des États-Unis que Chris Chelios, le parrain. Tony Amonte m’a écrit, Doug Weight a toujours été un ami et “Billy G” travaille. »

Il a éclaté de rire.

« Notre relation ne changera jamais, a-t-il ajouté au sujet de Guerin. Il est une bonne personne et un grand ami. Mais c’est sérieux en ce moment. »

Chaque équipe joue trois matchs de ronde préliminaire dans le tournoi. Elle obtient trois points pour une victoire en temps réglementaire, deux points pour un gain en prolongation ou en tirs de barrage et un point pour une défaite en surtemps ou en fusillade.

Les États-Unis mènent le classement avec six points. Le Canada, la Finlande et la Suède ont chacun deux points.

Un programme double aura lieu au TD Garden lundi : Canada contre Finlande (13 h HE; TVAS, SN, MAX, truTV, TNT) et Suède contre États-Unis (20 h HE; TVAS, SN, MAX, truTV, TNT).

On saura alors qui les Américains affronteront en finale.

« J’ai hâte, a dit Keith. Ils ont obtenu leur billet pour ce match et je suis impatient d’y assister, peu importe qui ils affronteront. Ce sera un grand match. Ce tournoi est un coup de circuit. »

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