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MONTRÉAL – Jon Cooper a choisi un seul mot pour décrire les premières secondes de ce choc entre le Canada et les États-Unis à la Confrontation des 4 nations : grabuge (mayhem en anglais).

Sous un fond chaotique, les Américains ont signé une victoire de 3-1 contre les Canadiens samedi soir au Centre Bell. Ils ont gagné ce match entre deux grandes équipes en raison d’un jeu défensif impeccable, réduisant au silence la majorité des canons de la bande à Cooper. Avec ce triomphe Sidney Crosby et les siens, Auston Matthews et ses coéquipiers ont assuré leur participation à la finale de ce tournoi.

Il n’y avait que neuf secondes d’écoulées en première période et on affichait déjà complet au banc des punitions. Matthew Tkachuk, Brady Tkachuk et J.T. Miller ont tour à tour engagé des combats contre Brandon Hagel, Sam Bennett et Colton Parayko.

Dans un Centre Bell survolté, il régnait une ambiance où le hockey ne semblait pas l’unique enjeu entre les deux grands rivaux.

« Je n’étais pas surpris par ce départ mouvementé, a dit Hagel. C’est aussi la façon de jouer au Canada. Si nous devons répondre à l’appel, nous le ferons toujours. Nous ne dirons jamais non, nous ne reculerons pas. »

« C’était l’initiative de Brady, Millsy (Miller) et moi, nous nous parlions depuis le début de la journée dans une discussion de groupe », a dit Matthew Tkachuk pour expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une réplique aux huées lors de l’hymne américain. « Nous avions besoin de lancer un message. Nous jouions un match un samedi soir à Montréal. Nous voulions que ce soit notre match. »

Une fois la tempête calmée (celle sur la patinoire et non celle qui tombera encore une fois dans les rues de Montréal), les Américains et les Canadiens ont joué un match d’une grande intensité avec de nombreuses mises en échec, du jeu rapide, mais aussi un effort défensif digne d’une finale de la Coupe Stanley.

USA vs CAN | Résumé | Confrontation des 4 nations

Connor McDavid, qui a foncé comme une fusée entre les défenseurs Zach Werenski et Charlie McAvoy, a ouvert le pointage pour l’équipe locale en déjouant Connor Hellebuyck d’un tir précis du revers. Après cette pièce de jeu magistrale du 97 en première période, l’équipe canadienne n’a pu percer une autre fois le mur Hellebuyck. Si le gardien des Jets de Winnipeg a inspiré la confiance, il a aussi profité d’un travail impeccable devant lui.

Jake Guentzel (auteur du premier but et du dernier dans un filet désert) et Dylan Larkin ont touché la cible contre Jordan Binnington. Avec une avance de 2-1 à mi-chemin en deuxième période, les Américains ont muselé les McDavid, Crosby, MacKinnon et autres gros noms du Canada.

Mélanger les cartes

À la recherche d’un petit but pour créer l’égalité, Cooper a changé ses trios plus d’une fois afin de trouver la bonne combinaison. L’entraîneur en chef du Lightning a tenté l’expérience McDavid et Crosby au sein d’une même unité. Il a aussi offert une audition à Brayden Point avec le 97 et le 87. MacKinnon a aussi patiné en compagnie de Mitch Marner et de Sam Reinhart.

Pour les deux dernières minutes du match, avec le retrait de Binnington, le Canada a tenté une autre recette explosive avec McDavid, Crosby, MacKinnon, Marner, Reinhart et Josh Morrissey sur la glace en même temps. C’était beaucoup, mais beaucoup de talent, mais ce n’était pas assez pour créer l’égalité.

Souvent dans cette rencontre, les joueurs avec la feuille d’érable ont cherché la passe de plus et ils tombaient parfois trop dans la dentelle.

« Oui, il y a des moments où nous regardions trop pour le jeu parfait, a affirmé Hagel. Mais quand tu regardes nos joueurs sur la patinoire, nous avons énormément de talent. Il faut parfois être plus égoïste et opter pour un tir. Malgré cela, je considère que nous avons eu nos chances. »

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Crosby avait un son de cloche différent de celui de Hagel.

« Il y a des moments où c’est vrai que nous recherchions le jeu parfait, mais nous avons aussi décoché plusieurs tirs en direction du filet adverse, a répliqué le capitaine. Nous voulions récupérer des retours ou dévier des tirs. Nous devrons analyser ce match afin de comprendre si nous avions plus d’occasions pour y aller de tirs. Nous avons du talent, nous pouvons fabriquer des jeux. Nous voulons placer des rondelles vers le filet adverse, mais nous avons aussi besoin de jouer selon nos instincts. »

Dans la colonne des tirs, le Canada a légèrement dominé les États-Unis 26-23. Pour les tirs tentés, les Américains ont mené 59-54. C’était donc assez serré dans le département des lancers.

Jaccob Slavin et Brock Faber (une passe) ont chacun terminé avec un dossier de +3. Les deux défenseurs ont joué à la perfection leur rôle d’éteignoir. Ils ont chacun passé plus de 25 minutes sur la patinoire. Il n’y a pas juste McAvoy avec ses grosses mises en échec qui a montré le chemin à suivre à la ligne bleue.

Le Canada jouera son prochain match lundi contre la Finlande, qui a causé une certaine surprise en triomphant de la Suède 4-3 en prolongation, samedi après-midi au Centre Bell. Avec une victoire face aux Finlandais en temps réglementaire, les Canadiens retrouveraient les Américains en finale.

On aurait droit à un autre chapitre de cette rivalité entre deux éternels rivaux.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 3

Trois bagarres ont éclaté dans les neuf premières secondes de la rencontre, donnant le ton de façon fracassante à ce duel entre les deux rivaux.

Harley prend la relève

Malade, Cale Makar a dû déclarer forfait pour ce match.

Appelé en renfort la veille, Thomas Harley a pris sa place au sein de la brigade et il a formé une paire avec le vétéran Drew Doughty. Le défenseur des Stars de Dallas a obtenu deux excellentes chances de marquer en plus de se montrer solide en défensive et en relance de l’attaque.

« C’est une situation difficile et il a fait tout un travail, a dit Colton Parayko au sujet d’Harley. Il arrive au milieu d’un tournoi avec un tout nouveau groupe sans connaître le système. Il a été incroyable dans le contexte, et c’est plaisant à voir. »

Makar avait été le défenseur le plus utilisé (28:06) par Cooper lors du premier match contre la Suède. Il avait pourtant pris part à l’entraînement matinal, et le pilote s’était dit optimiste quant à ses chances de jouer. On a pu constater que les arrières capables de relancer l’attaque comme lui ne pleuvent pas.

Le train McAvoy

Les deux équipes ont échangé pas moins de 31 mises en échec en première période, mais aucune n’a été plus percutante que celles distribuées par Charlie McAvoy.

Le défenseur américain s’en est pris deux fois à Sidney Crosby et deux autres fois à Connor McDavid, le renversant à chaque occasion. Il a donné quatre mises en échec dans cet engagement, le plus haut total chez les deux équipes.

L’arrière des Bruins n’avait manifestement pas aimé se faire contourner facilement par McDavid sur le premier but de la rencontre.

Carey Price en soutien

Le Canada aurait probablement eu besoin de lui sur la patinoire, mais Carey Price a tout de même fait de son mieux pour soutenir les joueurs de son pays. L’ancien gardien des Canadiens a été présenté à la foule du Centre Bell avec huit minutes à faire à la rencontre.

Les partisans ont entonné les traditionnels « Carey! Carey! Carey! » pendant que Price descendait les marches pour rejoindre deux jeunes hockeyeurs. Le no 31 a fait signe à la foule de se lever et d’encourager les hommes en rouge, en vain.

- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com