Mandaté de s’entourer d’adjoints en vue de la Confrontation des 4 nations, l’entraîneur-chef de l’équipe américaine, Mike Sullivan, a fait appel à l’un de ses mentors en John Tortorella.
Sullivan a été l’adjoint de Tortorella pendant des années, d’abord à Tampa Bay, puis New York, puis Vancouver. Les deux hommes ont inversé les rôles le temps d’un tournoi.
« Je lui ai dit : ‘’j’aimerais que tu occupes un différent rôle dans cette équipe de celui que tu prends quand tu es entraîneur-chef’’, a raconté Sullivan. ‘’Je ne veux pas que tu sois le marteau; Je serai le marteau. Je veux plutôt que tu sois le vieux sage’’.
« ‘’Je veux que tu te révèles aux joueurs et aux autres entraîneurs. Je veux que tu montres le John Tortorella que je connais, que ma femme connaît, que mes enfants connaissent, que tes enfants connaissent, mais que tu ne montres pas souvent aux autres.’’
« Et je lui ai ensuite dit : ‘’Si tu peux apporter cela à notre personnel et à notre équipe, tu auras une valeur inestimable’’.
« Et c’est ce qu’il a fait. »
Tortorella a accepté le rôle, mais préfère qu’on le désigne comme un « sage » et non un « vieux sage ». À 67 ans, il n’est que de 10 ans l’aîné de Sullivan, après tout.
« Dites à Sully de se la fermer! », s’est-il exclamé en laissant échapper un rire.
« Sage » ou bien « expérimenté », a-t-il ensuite proposé comme alternative.
Même si le poste d’adjoint aux 4 nations lui a demandé un certain ajustement, Tortorella a réussi à transmettre son savoir au sein de l’équipe américaine. Il est notamment celui derrière la décision de jumeler les frères Tkachuk sur le même trio.
Les États-Unis sont venus bien près de remporter la Confrontation des 4 nations, mais ils se sont finalement inclinés par la marque de 3-2 en prolongation face au Canada en grande finale du tournoi le 20 février, à Boston.
L’expérience Tortorella a si bien marché au sein de l’équipe américaine qu’il sera à nouveau l’un des adjoints de Sullivan aux Jeux de Milano-Cortina en février prochain. Le pays tentera de remporter sa première médaille d’or olympique en hockey sur glace masculin depuis le « miracle sur glace » de Lake Placid en 1980.
Tortorella a encore le projet de diriger dans la LNH. Mais pour l’instant, à défaut de pouvoir le faire, il se concentre sur les Olympiques. Au programme : le dépistage de joueurs américains sur vidéo et en personne pour aider le directeur général Bill Guerin à construire la formation.
« On a vraiment un grand bassin de talent et de joueurs hargneux qui se battent pour un poste avec l’équipe olympique, a souligné l’adjoint. C’est fantastique de pouvoir dépister ce genre de joueurs. Je ne prendrai pas les décisions, mais on se fiera à mon opinion, évidemment.
« Je vais leur dire ce que je pense du joueur. Que ce soit bon ou mauvais, je serai honnête. C’est ce que je dois être. Je ne peux pas juste me rabattre sur le nom, je dois me fier à la manière dont il joue. »
« C’est un rôle différent, mais très emballant. »
Un congédiement surprise
Un rôle différent, car depuis le 27 mars, Tortorella n’est plus entraîneur en chef dans la LNH. Il a été congédié par les Flyers de Philadelphie en fin de saison dernière après une disette de six matchs sans victoire (0-5-1), alors que l’équipe pointait à l’avant-dernier rang du classement de l’Est.
« Ce fut assez étrange d’être congédié avec neuf matchs à faire, a admis le principal intéressé. Ça m’a vraiment surpris. [Le directeur général des Flyers, Daniel Brière] et moi-même avons eu des mésententes sur la manière d’approcher un joueur, des mésententes dans les dernières semaines de la saison. »
Tortorella précise qu’il n’a aucun remords concernant son congédiement, mais qu’il n’a pas aimé la manière dont certains de ses propos ont été interprétés dans ses derniers jours à la barre des Flyers.
Il a notamment voulu clarifier ce qu’il voulait dire lorsqu’il a déclaré qu’il n’était « pas vraiment intéressé à apprendre comment diriger dans ce type de saison, dans notre position actuelle » après une défaite de 7-2 contre les Maple Leafs de Toronto le 25 mars.
Propos qui ne signifiaient pas, dit-il, qu’il ne voulait pas diriger les Flyers, mais plutôt qu’il n’aime pas diriger lorsque les séries éliminatoires ne sont plus à portée.
« J’ai adoré diriger les Flyers », a-t-il même insisté.



















