PHILADELPHIE – Tyson Foerster a été repêché par les Flyers de Philadelphie en première ronde (23e au total) en 2020 en grande partie grâce à un tir dynamique qui était considéré par plusieurs dépisteurs comme l’un des meilleurs chez les espoirs de cette cuvée.
Mais le joueur de 22 ans s’est surtout taillé une place dans la LNH pour toutes les petites choses qu’il fait bien lorsqu’il n’a pas la rondelle.
« L’écart est immense entre le hockey chez les professionnels et le hockey dans les rangs juniors, a dit Foerster. Tu dois tout bien faire chez les pros. Dans le junior, tu peux t’en sortir en marquant des buts, mais ici, c’est complètement différent. Et c’est ton travail, donc tu dois tout faire en te donnant à 100 pour cent. »
Mais ça ne veut pas dire que Foerster ne produit pas offensivement. Il a inscrit son 20e but de la saison dans la défaite de 4-1 contre les Blackhawks de Chicago samedi, ce qui le place à égalité avec l’attaquant du Wild du Minnesota Marco Rossi au deuxième rang des buteurs chez les recrues dans la LNH, derrière Connor Bedard (21), des Blackhawks. Il est la première recrue des Flyers à inscrire 20 buts depuis Matt Read (24) en 2011-12.
Mais c'est son jeu sans la rondelle qui fait en sorte qu’il joue en moyenne 17:07 par rencontre en 70 parties, au troisième rang chez les attaquants des Flyers.
« Je ne me souviens pas d’un joueur qui a eu tous les atouts aussi rapidement », a affirmé l’entraîneur John Tortorella. « […] Nous devons apprendre aux joueurs comment jouer dans différentes situations et sans la rondelle. Je trouve qu’il a appris très rapidement. »
Selon Foerster, cette transition de joueur offensif à attaquant complet s’est amorcée la saison dernière avec les Phantoms de Lehigh Valley, dans la Ligue américaine de hockey. Il a attribué du mérite à l’entraîneur Ian Laperrière et à son personnel ainsi qu’à l’ancien entraîneur spécialisé en développement des Flyers John Riley, qui lui ont fait accepter l’idée d’exceller sans la rondelle. Le principal intéressé a ajouté qu’il a été facile pour lui de comprendre qu’être fiable quand tu ne marques pas est aussi important que trouver le fond du filet.
« C’est exactement ce qu’ils m’ont dit : si tu veux jouer beaucoup de minutes, tu dois bien jouer dans les deux sens de la patinoire, s’est remémoré Foerster. Tes coéquipiers sont tellement fiers quand tu bloques un tir, donc c’est un sentiment extraordinaire. »
Scott Laughton est un des coéquipiers de Foerster qui ont tout de suite remarqué que son jeu sans la rondelle était une force, et ce, la saison dernière quand il a été rappelé pour huit parties au mois de mars. Foerster a récolté sept points (trois buts, quatre passes) et maintenu un différentiel de plus-2.
« Il a bien joué avec nous l’année dernière et il a marqué plusieurs gros buts, mais sur le plan défensif, tout ce qu’il apportait lui a permis de cimenter sa place ici cette saison », a mentionné Laughton.
Foerster a reproduit tout ça cette saison au point de surprendre la direction des Flyers.
« Ç’a commencé dès le début, et il a certainement dépassé les attentes, a expliqué Tortorella. Comme je le dis depuis le début, l’une de nos tâches les plus importantes comme personnel d’entraîneurs est d’apprendre ces aspects du jeu aux jeunes – le jeu sans la rondelle, le positionnement et tout ce qui vient avec ça. Dès le début, il nous a montré qu’il avait la bonne approche pour composer avec ça. »
Quantifier les succès défensifs est plus difficile que compter les buts et les points. Foerster a un différentiel de plus-5 et 32 revirements provoqués, ce qui le place à égalité au troisième échelon chez les attaquants des Flyers dans les deux catégories. Ses 45 tirs bloqués le placent au sixième rang.
Les séances vidéo avec les entraîneurs adjoints Rocky Thompson et Brad Shaw l’aident, mais Foerster ne regarde qu’une seule statistique pour savoir s’il fait bien les choses sans la rondelle.
« Je regarde si on gagne des matchs et si on marque quand je suis sur la glace, a-t-il dit. Si l’autre équipe ne marque pas quand je suis là, c’est que je fais quelque chose de bon. »
Les Flyers (36-29-10) auront besoin que Foerster poursuive sur sa lancée s’ils veulent participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois depuis 2019-20. Ils ont perdu quatre matchs de suite (0-3-1) et ils occupent la deuxième place de quatrième as donnant accès aux séries éliminatoires dans l’Association de l’Est, deux points devant les Red Wings de Detroit. Ils ont 82 points, autant que les Capitals de Washington, qui sont en troisième place dans la section Métropolitaine.
Les Islanders de New York vont rendre visite aux Flyers au Wells Fargo Center lundi (19 h HE; MSGSN, NBCSP).
« Il est tellement bon défensivement avec son bâton, a dit Laughton. Il brise des jeux, il bloque des tirs et il fait toutes les petites choses qui vont lui permettre de rester dans la formation même s’il ne noircit pas la feuille de pointage. Il est un joueur très mature pour son âge, un joueur imposant qui s’implique en échec-avant. C’est vraiment plaisant de jouer avec lui. »
