Marner Maple Leafs

TORONTO – Maintenant que Mikko Rantanen a paraphé un contrat de huit ans avec les Stars de Dallas, tous les projecteurs du marché des joueurs autonomes sont tournés vers Mitch Marner.

Probablement un peu plus rapidement que l’attaquant des Maple Leafs de Toronto l’aurait anticipé.

Ou voulu.

La dernière chose que les deux parties souhaitaient était que l’avenir de Marner devienne le sujet de l’heure pendant que Toronto entame la dernière ligne droite de la saison, en pleine course pour le premier rang de la section Atlantique avec les Panthers de la Floride et le Lightning de Tampa Bay.

Trop tard.

Ce souhait s’est éteint lorsque des reportages de TSN et de Sportsnet ont été diffusés, après la date limite des transactions de vendredi, selon lesquels l’état-major de Toronto aurait approché Marner pour lui demander de lever sa clause de non-mouvement dans le but de procéder à un potentiel échange avec les Hurricanes de la Caroline pour faire l’acquisition de Rantanen. Les Hurricanes auraient supposément ciblé Marner pour une transaction avec les Maple Leafs, qui ont pourtant toujours eu l’intention de lui faire signer un nouveau contrat.

Ce qu’il faut souligner, c’est que la direction a toujours dit à Marner que sa priorité était de s’entendre avec lui sur les termes d’un nouveau contrat, pas de l’échanger. En fin de compte, Marner, qui pourrait devenir joueur autonome sans compensation le 1er juillet, a refusé de lever sa clause de non-mouvement.

Dans ce qui aurait dû être un week-end où les gens de Toronto se réjouissent des acquisitions de Scott Laughton et Brandon Carlo à la date limite des transactions, la situation de Marner est devenue le sujet principal de discussion. Au point où le directeur général Brad Treliving a rencontré les médias de façon impromptue dimanche à Salt Lake City, où les Maple Leafs vont affronter le Club de hockey de l’Utah lundi, pour commenter le dossier.

« Nous sommes sur la même longueur d’onde que Mitch, a affirmé Treliving. Nous nous préoccupons de la saison en cours. Nous nous préoccupons des matchs à venir. Nous voulons que Mitch reste ici pendant longtemps. Ce n’est pas une distraction. »

À en juger par le dernier week-end, c’est déjà le cas.

« Je soutiens Mitch à 1000 pour cent, a enchainé Treliving. Il n’est pas ici sur une île déserte avec nous. »

Marner insiste sur le fait que son attention demeure axée sur la glace. Mais après sa performance de deux buts dans une défaite de 7-4 contre l’Avalanche du Colorado samedi, il est devenu émotif lorsqu’on lui a demandé s’il avait été surpris de voir Treliving lui parler de la possibilité de lever sa clause de non-mouvement.

« Je ne me concentrais pas là-dessus, a-t-il répondu, visiblement agacé par le sujet. J’avais un sentiment que quelque chose pouvait survenir. »

Il a pris une pause.

« Mais comme je l’ai dit, je suis ici pour jouer au hockey avec cette équipe, et mon attention est sur cette équipe. C’est tout ce que je peux vous dire. »

Marner n’a pas voulu dire s’il était prêt à négocier un nouveau contrat avec les Maple Leafs avant l’ouverture du marché des joueurs autonomes
ni s’il se voyait jouer à Toronto la saison prochaine, contournant le sujet dans ses réponses sans fournir une interprétation claire.

« Comme je vous l’ai dit, je n’entrerai pas dans les discussions entourant ce contrat, a lancé Marner. J'ai toujours été reconnaissant et adoré être un représentant des Maple Leafs. Je vous laisse donc le soin de discuter de mon avenir.

« Et nous avons encore 20 matchs à jouer qui ne seront pas faciles. Nous devons nous assurer de maintenir la pédale au plancher afin de nous positionner le plus favorablement possible en vue des séries. »

Plus tôt au cours de sa rencontre avec les médias, Marner a parlé de la façon dont il composait avec le bruit extérieur en disant : « Je suis ici pour jouer au hockey avec cette équipe. C’est ce que je peux vous dire. Je veux être avec cette équipe. Je veux jouer avec cette équipe. »

Mais pour combien de temps?

Après cette saison?

Même si les Maple Leafs veulent conserver ses services, il faut prendre en considération que son agent, Darren Ferris, a la réputation de faire tester le marché des joueurs autonomes à ses clients lorsque l’occasion se présente. Ce marché devrait être très lucratif maintenant que Rantanen n’en fait plus partie.

Avant le début de la saison, Rantanen et Marner étaient projetés comme étant les meilleurs joueurs que le marché des joueurs autonomes aurait vu depuis plusieurs années s’ils en venaient à se rendre en juillet 2025 sans un nouveau contrat en poche. Les deux étaient alors âgés de 27 ans et ils entamaient la dernière année de leur contrat respectif, Rantanen avec l’Avalanche, Marner avec les Maple Leafs.

Rantanen occupe le quatrième rang de la LNH depuis le début de la saison 2020-21 avec 440 points (192 buts, 248 passes). Marner pointe à égalité au sixième rang avec 427 points (132 buts, 295 passes). C’était presque du jamais vu de voir deux joueurs d’élite à l’apogée de leur carrière être potentiellement disponibles sur le marché. Mais Rantanen ne fait plus partie de l’équation.

Après un tourbillon d’événements étalés sur six semaines dans lequel il est passé de l’Avalanche du Colorado aux Hurricanes de la Caroline le 24 janvier, puis échangé aux Stars quelques heures avant la date limite des transactions vendredi, l’ailier a signé un contrat de huit ans et 96 millions $ avec Dallas.

D’une certaine façon, cette signature a probablement fait augmenter la valeur de Marner.

Pensez-y. Si Marner ne s’entend pas avec les Maple Leafs avant l’ouverture du marché des joueurs autonomes, les équipes qui espèrent trouver un marqueur perpétuel du top-10 n’ont maintenant plus beaucoup d’alternatives. C’est lui. C’est tout. Rantanen n’est plus une option.

En ce qui concerne le scénario selon lequel le contrat d’une valeur annuelle de 12 millions $ accordé à Rantanen à Dallas puisse avoir établi le prix du marché, gardez en tête qu’il n’y a pas d’impôts sur le revenu au Texas. Marner le sait. Et son agent le sait. En conséquence, il est juste de prédire qu’ils chercheront à obtenir un salaire annuel moyen encore plus élevé pour les équipes situées dans des villes où une partie du salaire est imposable, que ce soit aux États-Unis ou au Canada, et que le prix de base sera de 13 millions $, si ce n’est pas plus.

Comme si la valeur de Marner n’était pas déjà assez grande, elle a augmenté davantage grâce à son travail pour le Canada à la Confrontation des 4 nations. Dans un tournoi réunissant les meilleurs joueurs, il a fait partie de ceux qui se sont démarqués, marquant le but en prolongation dans la victoire de 4-3 contre la Suède et mettant la table pour le but gagnant de Connor McDavid en prolongation dans le match de championnat contre les États-Unis.

Maintenant, voici une opinion plus personnelle.

Pour avoir couvert Marner depuis le début de sa carrière, le sentiment est qu’il a essuyé sa part de critiques avec les Maple Leafs.

Marner est un gars de la place qui a grandi dans la région de Toronto en rêvant de jouer pour les Maple Leafs. Même quand il a signé son contrat de six ans d’une valeur annuelle moyenne de 10,9 millions $ en septembre 2019, il a été critiqué pour ne pas avoir accepté un contrat à rabais pour aider l’équipe locale. Une critique que l’ancien directeur général des Flames de Calgary, Craig Button, aujourd’hui analyste à TSN, considère ridicule.

« Ce gars est un joueur exceptionnel pour les Maple Leafs de Toronto. Il a été un ailier droit de la première équipe d’étoiles de la LNH, un finaliste au trophée Selke. Tout ce qu’il fait, c'est performer dans chaque facette importante.

« Même quand il a signé ce contrat (en 2019), les gens le remettaient en question. Je pense qu’il a performé au-delà des attentes venant avec ce contrat. Comme il pourrait devenir joueur autonome, il va y avoir plusieurs équipes intéressées à ses services. Les Maple Leafs de Toronto devraient être la première équipe intéressée, car je vais vous dire ce qui va se passer… s’ils n’ont plus de Mitch Marner, ils vont chercher un joueur comme Mitch Marner, soit un joueur capable de dicter l’allure du jeu dans chacune des facettes et qui est encore jeune.

« Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi les Maple Leafs de Toronto considèrent l’option de ne pas le garder parce qu’ils ne trouveront pas beaucoup de joueurs disponibles qui sont comme lui. En fait, ils ne trouveront pas de joueurs pouvant faire mieux que Mitch Marner. »