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C'est donc vrai ce que disent les observateurs : Connor Bedard a un petit quelque chose.

Un petit quelque chose de spécial - peut-être même d'exceptionnel - qui laisse croire qu'il est voué à un très bel avenir. Le garçon de 16 ans en a de nouveau fait la démonstration, mardi contre l'Autriche, en devenant le plus jeune joueur à inscrire quatre buts dans l'histoire du Championnat mondial junior.
Ses quatre réussites ont d'ailleurs égalé le record de buts en un match pour un représentant de la formation unifoliée. Tout ça, en plus de devenir le deuxième joueur canadien à réussir un tour du chapeau à cet âge après un certain Wayne Gretzky, en 1978
« C'est assez cool d'entendre mon nom dans la même phrase que celui de ce gars, a lancé Bedard. C'est en effet assez fou et presque surréel. …] C'est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire. Je ne pense pas que je vais récolter 2800 points dans la LNH. C'est bien, mais il nous reste encore du chemin à faire dans ce tournoi. »
Avant de poursuivre, précisons qu'il a réussi l'exploit contre un adversaire nettement inférieur dans un match dont le résultat à sens unique était plus qu'anticipé. Ne restait plus qu'à connaître le score final et l'ampleur de la domination: 11-2 Canada et un avantage de 64-22 aux tirs. Voilà qui est fait.
Il faudra donc faire preuve de patience avant de canoniser le jeune homme de North Vancouver, qui a obtenu le statut d'exceptionnel pour jouer dans la Ligue de hockey de l'Ouest à 15 ans. Ça n'empêche toutefois pas de souligner la spectaculaire prestation qu'il a offerte sur l'une des plus grandes scènes du hockey.
« Il a mérité le droit qu'on parle de lui de manière élogieuse, a expliqué l'entraîneur Dave Cameron. J'aime qu'il ait le titre de joueur exceptionnel parce que c'est ce qu'il est. Ce que j'aime de lui, c'est qu'il est très réceptif à nos directives. On doit laisser ces joueurs s'exprimer dans leurs forces.
« Mais il faut aussi les aider à maturer et à devenir plus efficaces sans la rondelle. Je vois déjà une amélioration dans cet aspect de son jeu depuis le début du tournoi. »
Bedard a fait la démonstration d'à peu près toutes les qualités qui lui collent à la peau depuis quelques années déjà. Son coup de patin sans faille, son intelligence au jeu, son sens de l'anticipation, ses mains de soie et surtout, surtout, son tir foudroyant. Un atout qu'il a utilisé à 12 occasions en 14:33 d'utilisation. Pas mal.
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C'est ici que l'on rappelle que Bedard ne sera admissible au repêchage de la LNH qu'à l'été 2023. Il fera alors compétition à la sensation russe Matvei Michkov, qui connaît lui aussi un excellent tournoi, pour le titre de premier choix de cet encan.
« Ça me fait rire à quel point il ne réagit pas quand il marque, a fait remarquer Elliot Desnoyers, qui a récolté trois aides aux côtés de Bedard. Il est très calme et mature pour son âge. Sa vision du jeu sur la glace m'impressionne et me fait penser à celle des (Connor) McDavid de ce monde et des autres exceptionnels. »
Le jeune Canadien a laissé très peu de chance au pauvre gardien autrichien, Leon Sommer, qui mérite tout de même une mention honorable pour les efforts qu'il a dû déployer derrière une équipe qui était venue pour apprendre. Littéralement. Disons que son carnet de notes doit désormais être plus étoffé après ses 53 arrêts.
Des leçons?
D'un point de vue plus réjouissant du côté de l'Autriche : le défenseur Lukas Necesany a réussi à toucher la cible à la suite d'une sortie périlleuse du gardien Brett Brochu en deuxième période, et Mathias Bohm a marqué avec l'avantage d'un homme au dernier tiers.
Pour le reste, on ne sait trop ce que la troupe de Dave Cameron pourra tirer comme leçon de cette rencontre alors qu'elle s'apprête à poursuivre sa route contre l'Allemagne, mercredi, avec une fiche toujours immaculée de deux victoires en autant de matchs.
« Je ne crois pas qu'aucune des deux équipes a pu s'améliorer ce soir, a souligné Cameron. C'est la réalité de ce tournoi, il y a parfois de grands écarts de talent. Nous devons tourner la page et passer à autre chose. C'est déjà ce que les gars disaient dans le vestiaire. »
Mason McTavish, à deux reprises, Kent Johnson, Lukas Cormier, Logan Stankoven, Cole Perfetti et Mavrik Bourque ont joué les acteurs de soutien dans ce triomphe signé Bedard. Les défenseurs Olen Zellweger, Donovan Sebrango, Carson Lambos et Ryan O'Rourke ont été les seuls représentants canadiens à ne pas noircir la feuille de pointage - en excluant Brochu, évidemment.
« Il ne faut pas accorder trop d'importance à ce match, a conclu Bedard. Nous rejouons demain et notre concentration est déjà sur la prochaine rencontre. Nous avons joué un bon match et j'ai été chanceux d'obtenir autant de chances. Nous devons passer à un autre appel. »
L'Autriche aura une journée de congé pour digérer cette dégelée et se remettra en marche contre la Tchéquie, jeudi, un adversaire qui n'a toujours pas signé la victoire dans le tournoi.