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BUFFALO – La cuvée 2025 du repêchage de la LNH s’annonce très intrigante pour plusieurs raisons.

Il y a d’abord l’incertitude entourant le déroulement du top-5, alors que rien ne semble joué derrière Matthew Schaefer, qui fait consensus au premier rang. Le défenseur des Otters d’Erie occupe le premier rang du classement final du Bureau central de dépistage parmi les patineurs nord-américains.

Ensuite, la récolte de la Ligue de hockey junior Maritimes-Québec devrait être plus intéressante que celle des derniers repêchages, avec plusieurs espoirs qui risquent de trouver preneurs au premier tour.

Le joyau de cette cuvée de la LHJMQ est sans contredit Caleb Desnoyers, répertorié au septième rang des patineurs nord-américains du classement final du Bureau central.

« Je pense qu’on peut dire qu’il s’agit du meilleur espoir québécois depuis Alexis Lafrenière », a mentionné Jean-François Damphousse, dépisteur de l’Est du Canada du Bureau central de dépistage, au sujet de l’attaquant des Wildcats de Moncton. « Il devrait sortir facilement top-10, peut-être top-5 en fonction du choix des équipes. C’est intéressant de voir un joueur de la LHJMQ obtenir autant de reconnaissance envers son jeu, c’est le fun de voir ça.

« Il peut tout faire sur la glace. Il se démarque offensivement et défensivement, il peut jouer en avantage comme en désavantage numérique. Il était l’un des meilleurs centres de la LHJMQ sur les mises en jeu avant de subir une petite blessure. Il représente un choix sans risque. L’équipe qui va le repêcher sait qu’elle va mettre la main sur un joueur qui va trouver un moyen de jouer dans la LNH, parce qu’il est tellement bon dans toutes les facettes. »

Afin de nous aider à analyser la cuvée 2025, Damphousse a accepté de discuter avec LNH.com à la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine).

Voici cinq questions avec Jean-François Damphousse.

Derrière Desnoyers, deux autres espoirs de la LHJMQ ont des chances d’entendre leur nom être appelé au cours de la première ronde, les attaquants Justin Carbonneau de l’Armada de Blainville-Boisbriand et Bill Zonnon des Huskies de Rouyn-Noranda. Qu’est-ce que tu peux nous dire à leur sujet?

En ce qui concerne Carbonneau, qui occupe le 16e rang de notre classement final, c’est certain que pour le moment, son jeu est davantage axé sur l’offensive si on le compare à Desnoyers. Il marque des buts et il crée des choses sur l’avantage numérique, autant comme tireur que comme passeur. Son jeu défensif peut évidemment être amélioré, mais il n’est pas le premier jeune joueur à devoir améliorer cette facette du jeu. Il n’est pas nécessairement faible de ce côté, il doit simplement apporter des retouches avant d’atteindre la LNH. Mais avec ses instincts de marqueur et son lancer, surtout la manière dont il peut le décocher rapidement en pleine foulée, ou encore son tir sur réception en avantage numérique, il peut battre des gardiens de bien des manières, et ce n’est pas quelque chose qui s’enseigne. Il a prouvé dans les deux dernières années qu’il était un marqueur naturel.

En ce qui concerne Zonnon, le 31e meilleur espoir nord-américain selon notre classement final, il a affiché une grande confiance cette saison. On lui a confié un rôle beaucoup plus important à Rouyn-Noranda cette année. Il a non seulement été capable de bien répondre à ces nouvelles responsabilités, mais il a aussi été capable de passer de l’aile au centre, ce qui n’est pas facile à faire. Je pense qu’il sera plus un ailier au prochain niveau, mais ce sera à l’équipe qui va le repêcher de décider. Il possède un bon gabarit, il est capable de s’impliquer physiquement, et son coup de patin s’est amélioré, même s’il peut encore faire mieux au chapitre de sa vitesse de pointe. Un peu comme Caleb, il est capable de jouer dans les deux sens du jeu, sur les 200 pieds de la patinoire, et il est très fiable avec la rondelle.

Ce que j’aime particulièrement de lui, c’est qu’il pense déjà comme un professionnel sur la glace. La rondelle ne reste jamais longtemps sur son bâton. Son exécution est très rapide, il analyse déjà le jeu très vite, alors ce ne sera pas un gros ajustement une fois dans les rangs professionnels. Chez les pros, tu n’as pas 25 secondes avec la rondelle. Quand tu reçois le disque, tu dois déjà savoir où l’envoyer et quelles sont tes options, et il le fait déjà.

Le seul autre représentant de la LHJMQ à avoir été invité au Combine est le défenseur Carlos Handel des Mooseheads d’Halifax. Que peux-tu nous dire sur celui que vous avez classé au 73e rang des patineurs nord-américains?

S’il est ici, c’est parce qu’il a généré de l’intérêt de la part des équipes, car ce sont elles qui votent pour déterminer quels joueurs sont présents au Combine. Carlos a obtenu de belles occasions de montrer ce qu’il pouvait faire avec Halifax, mais aussi au tournoi Hlinka-Gretzky, au Championnat mondial junior et au Championnat du monde des moins de 18 ans. Il s’agit d’événements où il y a beaucoup de dépisteurs, et il a bien fait chaque fois. Il ne possède pas le gabarit le plus imposant, mais il est très intelligent avec la rondelle. Il trouve rapidement ses repères en zone défensive et il exécute de bonnes premières passes. C’est un défenseur fiable qui est aussi capable de jouer en avantage numérique. Dans la LNH, le jeu est tellement rapide, et on voit de plus en plus qu’il est important de miser sur des défenseurs qui sortent rapidement la rondelle de leur zone.

L’an dernier, tu avais été très élogieux envers Gabe Smith, en disant que l’attaquant des Wildcats de Moncton représentait une belle carte cachée. Il a finalement été réclamé en quatrième ronde par l’Utah et a récemment paraphé son premier contrat professionnel. On te demande donc de ressortir ta boule de cristal et de nous dire quel espoir de la LHJMQ passe un peu sous le radar en ce moment, mais pourrait venir brouiller les cartes.

Cette année, mon choix s’arrête sur le défenseur du Titan d’Acadie-Bathurst Will Reynolds. Il est très jeune, avec une date de naissance à la mi-août, soit à quelques semaines d’être admissible au prochain repêchage. Il est doté d’un bon gabarit à environ 6 pieds 2 pouces, et il va encore grandir et grossir. Ce qui me frappe le plus est son intelligence sur la glace. Il s’est toujours démarqué de ce côté, mais par le passé, son gabarit et sa force étaient limités. Il a grandi et est devenu plus fort, ce qui le rend intrigant pour les équipes, et je le vois mal être encore disponible après les trois premières rondes. Il effectue une bonne première passe, et il peut s’impliquer en attaque, même si ses statistiques offensives ont été très moyennes cette saison. Il faut cependant comprendre qu’il n’était que très rarement utilisé en avantage numérique, et qu’il a amassé tous ses points ou presque à 5-contre-5, en plus d’être l’un des piliers de l’équipe en infériorité numérique.

Si la cuvée 2024 était dominée par la qualité des défenseurs au sommet du repêchage, l’écart semble grand cette année entre Schaefer et les autres défenseurs. Qui sont les arrières à surveiller derrière lui?

Radim Mrtka des Thunderbirds de Seattle dans la WHL devrait être repêché assez rapidement. On parle d’un colosse de 6 pieds 6 pouces qui peut jouer de manière physique, mais qui fait aussi très bien circuler la rondelle et qui est capable de jouer en avantage comme en désavantage numérique. Il s’est amené en Amérique du Nord en cours de saison, mais il s’est ajusté très rapidement. Peu de temps après son arrivée, il pouvait jouer de 30 à 35 minutes par match, et ça ne l’ennuyait pas du tout. Il a eu un Championnat du monde des moins de 18 ans un peu plus ordinaire, mais le facteur fatigue peut expliquer ça.

Kashawn Aitcheson des Colts de Barrie est de son côté très intrigant. On parle d’un joueur qui a marqué beaucoup de buts, mais qui a aussi jeté les gants régulièrement en plus de jouer de manière physique. Il a frappé des joueurs en plein centre de la glace comme dans les années 1990 à la Scott Stevens. Il va être difficile à ignorer entre les rangs 10 et 15 avec tous les éléments de son jeu qu’il peut apporter. Son explosion offensive m’a surpris très honnêtement, avec ce que j’avais vu de lui l’an dernier. Il faut lui donner du crédit, il a travaillé sur plusieurs éléments de son jeu.

Finalement, le défenseur des Americans de Tri-City Jackson Smith est bâti dans un moule que l’on voit rarement. Des défenseurs de 6 pieds 4 pouces qui patinent comme lui, il n’y en a pas des tonnes. Il possède peut-être un plafond moins élevé que d’autres défenseurs, mais de savoir que tu peux avoir un défenseur fiable et imposant comme lui pendant plus de 10 ans dans ta formation, ça vaut son pesant d’or. C’est le prototype de défenseur qui est recherché dans la LNH, avec un bon gabarit et un bon coup de patin qui effectue une bonne première passe.

Le meilleur attaquant de la cuvée 2025 semble être Michael Misa du Spirit de Saginaw dans la OHL. Comment se compare-t-il au meilleur attaquant de la cuvée précédente, Macklin Celebrini?

J’adore cette comparaison, car ce sont deux jeunes qui sont extrêmement bons offensivement avec un sens du jeu exceptionnel, mais qui ne vont jamais tricher défensivement pour aller chercher des points de plus. Quand on regarde la fiche de Misa à son âge, on pourrait croire qu’il trichait dans sa zone, mais au contraire, il s’impliquait dans les deux sens de la patinoire et il était responsable dans son territoire. À mon avis, l’écart est peut-être beaucoup plus serré que les gens peuvent le penser entre lui et Schaefer.