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Chris Kreider ne cherche pas de raisons compliquées pour expliquer sa production cette saison.

« J'évolue avec des joueurs qui sont pas mal du tout », a expliqué l'attaquant de 30 ans des Rangers de New York. « Je tente juste de me rendre au bon endroit. »
Et Kreider se rend peut-être au bon endroit parce qu'il est un très bon joueur de hockey lui-même, et qu'il offre possiblement le meilleur hockey de sa carrière depuis deux mois.
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Il a marqué 17 buts cette saison, à égalité au cinquième rang de la LNH avec l'attaquant des Flames de Calgary Andrew Mangiapane et l'attaquant des Ducks d'Anaheim Troy Terry, à l'approche du match contre l'Avalanche du Colorado, mardi (21 h HE; ESPN +, HULU, NHL LIVE). Ses 10 buts en avantage numérique le placent au deuxième rang derrière l'attaquant des Oilers d'Edmonton Leon Draisaitl (13). À ce rythme, il va terminer la saison avec 52 buts, ce qui battrait son sommet en carrière de 28, qu'il a atteint à deux reprises (2016-17, 2018-19). Il est l'une des principales raisons pour lesquelles les Rangers ont une fiche de 18-6-3.
« Il a pris beaucoup de maturité », a souligné l'ancien entraîneur John Tortorella, le premier pilote de Kreider lors de son arrivée avec les Rangers en 2012. « Je regarde ses entrevues. J'écoute ce qu'il dit. Je ne l'ai pas dirigé depuis plusieurs années, mais il est un joueur tellement intelligent en ce moment. Ajoutez à ça sa vitesse, sa carrure, ses jambes et tout ce qui vient avec. Il est en plein contrôle de ce que c'est d'être un excellent pro. C'est un bon joueur à imiter si vous arrivez dans la Ligue et que vous êtes plutôt unidimensionnel afin de devenir ce qu'il est maintenant comme joueur de hockey. »
La progression de Kreider serait un bon cas d'étude sur la question de comment combiner ses propres forces avec celles de ses coéquipiers.
Par exemple, son positionnement sur le jeu de puissance des Rangers, stationné devant le filet.
« Ce n'est pas seulement un gars qui se place devant le gardien et qui tente de faire dévier des tirs », a souligné Tortorella.
Kreider se déplace dans la zone devant le filet et sur le côté du demi-cercle. C'est de l'embouchure qu'il a été le plus efficace cette saison, en se plaçant près du poteau et en mettant son bâton sur la glace, en espérant qu'un de ses coéquipiers - Adam Fox, Artemi Panarin, Mika Zibanejad ou Ryan Strome - le trouve à l'aide d'une feinte de tir.
Il a inscrit quatre filets sur le jeu de puissance grâce à des déviations de cette zone près du poteau. Il a aussi marqué trois fois avec l'avantage d'un homme en redirigeant un tir de l'enclave.
« Il analyse la situation, a souligné Zibanejad. S'il pense qu'une déviation est possible et que le gardien ne sera pas près du poteau, il comprend le jeu très rapidement. Il sait quand aller s'y placer et ç'a vraiment été important pour notre avantage numérique de pouvoir compter sur cette menace près du filet. Tu ne peux pas toujours compter sur ça. »

NYR@CHI: Kreider fait dévier un tir dans l'enclave

Les gardiens haïssent ça, a affirmé Steve Valiquette, l'ancien portier des Rangers qui est maintenant analyste pour les matchs de l'équipe sur le MSG Network.
« Ça énerve vraiment les défenseurs quand un joueur peut se placer derrière eux, surtout quand tu es à court d'un homme », a dit Valiquette, qui est aussi président et directeur général de Clear Sight Analytics, une firme qui analyse les données liées aux chances de marquer. « Tu ne peux pas le défier et c'est très dérangeant. »
Kreider affirme que de jouer avec Panarin, Fox, Zibanejad et Strome sur le jeu de puissance nécessite qu'il soit toujours prêt à se retrouver avec la rondelle, même lorsqu'il ne pense pas être une option.
« Son bâton est toujours disponible », a souligné Valiquette.
Kreider a raconté qu'il s'est entretenu avec son ancien coéquipier à Boston College Cam Atkinson à propos des réalités de jouer avec Panarin. Atkinson, qui évolue maintenant pour les Flyers de Philadelphie, a connu sa meilleure saison dans la LNH - 41 buts - en jouant avec Artemi Panarin chez les Blue Jackets de Columbus en 2018-19.
« Nous avons un peu parlé de l'importance de se rendre dans les ouvertures et d'être prêt pour recevoir la rondelle alors que tu ne t'y attends pas forcément, a dit Kreider. "Artie" est tellement bon pour te tromper sur ce qu'il va faire. C'est arrivé plusieurs fois dans les dernières années que je me tienne debout, et soudainement, la rondelle est rendue entre mes jambes. Si j'avais été prêt pour ça, j'aurais probablement été en mesure d'en profiter. Il est difficile à lire. Parfois, c'est même difficile pour nous de comprendre ce qu'il va faire, donc on doit toujours être prêts quand il a la rondelle.
« Mais c'est aussi le cas pour Ryan Strome, pour Adam Fox et pour Mika. Ces gars sont incroyables pour déjouer l'adversaire en regardant ailleurs avant de te trouver avec une passe précise directement où tu es. Quand tout le monde sur la glace ne croit pas que tu vas recevoir la rondelle, c'est normalement à ce moment qu'ils vont te l'envoyer. »
Mais les performances de Kreider en attaque cette saison ont été tout sauf unidimensionnelles. Il décoche plus de lancers, avec une moyenne de 2,81 par match. Sa moyenne était de 2,23 en carrière avant la saison.
Il joue aussi régulièrement sur la deuxième unité d'infériorité numérique, en moyenne 1:23 par rencontre, une augmentation de 31 secondes par rapport à la saison dernière, qui avait été un sommet dans sa carrière. Avec sa vitesse et son sens de l'anticipation, il a été en mesure de créer des chances de marquer même à court d'un homme.
« C'est facile de lui donner l'étiquette de gros joueur qui fonce sur la rondelle en échec-avant et qui se place dans le demi-cercle, mais il peut offrir beaucoup plus que ça », a exprimé Tortorella.
L'ancien gardien des Rangers Henrik Lundqvist a abondé dans le même sens.
« Quand je le regardais comme joueur, je voyais qu'il était très bon, mais je me demandais s'il allait pouvoir l'être chaque soir. Il n'y a pas de doute qu'il peut être un marqueur de 40 buts, mais pour y parvenir, il doit répondre présent chaque soir, et jusqu'à présent, c'est le cas. »
Kreider s'est même permis de tenter un but comme à la crosse (le « Michigan ») contre les Bruins de Boston le 26 novembre. Le gardien Jeremy Swayman s'est rendu à la rondelle à temps pour effectuer l'arrêt.
« Quand tu sens que tu es dans ta zone et que tu penses que ça peut marcher, pourquoi ne pas l'essayer », s'est demandé Zibanejad.
Kreider a été dans sa zone toute la saison. Les choses sont souvent tombées en place pour lui.
« Il est différent, a lancé Valiquette. Il est plus patient et plus méthodique devant le filet. Il obtient beaucoup plus de chances de marquer à haut pourcentage. Il a plus confiance que jamais envers son jeu. Il n'est jamais hésitant. »