Gallagher lepage

MONTRÉAL – Brendan Gallagher connaît bien l’ampleur du défi qui se dresse devant les Canadiens de Montréal dans leur série de premier tour face aux Capitals de Washington.

À sa dernière participation aux séries éliminatoires – aussi la dernière de l’équipe – en 2021, le Tricolore tirait aussi de l’arrière 1-3 contre les Maple Leafs de Toronto. Il avait réussi à arracher le cinquième match en prolongation dans la Ville Reine pour semer la graine du doute.

Quelques semaines plus tard, après avoir éliminé leurs rivaux torontois en sept matchs, ils étaient en finale de la Coupe Stanley contre le Lightning de Tampa Bay.

« C’est une expérience sur laquelle on peut se baser, a dit l’attaquant en visioconférence, lundi. On comprend le défi mental qui vient avec chaque match. Le prochain est le plus dur mentalement parce qu’on regarde le portrait d’ensemble de ce qui est devant nous. Mais il faut avoir une vision à court terme.

« En 2021, on est allés à Toronto gagner un match et on a ramené la série au Centre Bell. On a senti la confiance grandir, et vice-versa. C’est le même défi contre Washington. »

Ils sont six joueurs de l’édition actuelle à avoir vécu cette remontée victorieuse contre les Leafs – Gallagher, Nick Suzuki, Cole Caufield, Joel Armia, Josh Anderson et Jake Evans, qui avait souvent sauté son tour. L’entraîneur Martin St-Louis l’a aussi vécu à trois occasions dans sa carrière de joueur.

« Dans les séries, tout est au sujet du momentum, a-t-il simplement expliqué. Il faut aller chercher le momentum à Washington, étirer la série et voir si on est capables de le garder. Il faut aller chercher le momentum. C’est tout. »

Au moment d’écrire ces lignes, le momentum est du côté de Washington. Et pas à peu près.

Les Capitals sont venus de l’arrière en troisième période pour l’emporter 5-2 au Centre Bell, dimanche, et ils ont physiquement malmené le Tricolore. Jake Evans a notamment subi les foudres d’Alex Ovechkin, et Tom Wilson a carrément écrasé le défenseur Alexandre Carrier en plein centre de la patinoire.

La formation montréalaise doit déjà se débrouiller sans les services de son gardien numéro un, Samuel Montembeault, et elle risque fort bien de devoir se passer de Carrier à Washington. L’organisation fournira des mises à jour sur leur état de santé, mardi, avant de s’envoler pour la capitale américaine.

Le scénario est donc le même sur papier, mais il y a des différences flagrantes. Le bilan de santé en est une, l’inexpérience du groupe en est une autre. Il n’y a pas de Shea Weber ou de Carey Price – ni de Jesperi Kotkaniemi – pour calmer les troupes et ramener tout le monde sur le droit chemin.

Il faut aussi souligner que les Capitals n’ont pas la même feuille de route bien garnie que les Maple Leafs en matière d’échecs retentissants au premier tour.

« Il y a des joueurs qui n’ont pas cette expérience, mais beaucoup d’autres ont fait partie de séries comme celle-là où ils tirent de l’arrière 1-3, a souligné St-Louis. Il y en a pour qui c’est la première fois, mais en fin de compte, il faut gagner un match. C’est tout. »

Une équipe résiliente

Un autre défi sera de bien gérer les émotions dans un match qui promet d’être émotif. Les Capitals ne lèveront assurément pas le pied au point de vue physique, et ils semblent avoir mieux identifié où se trouve la ligne de tolérance des officiels que les Canadiens.

« C’est sûr que c’est difficile, a reconnu St-Louis. En général, malgré les hauts et les bas, il y a eu beaucoup de bon à travers tous ces moments émotionnels, où on se fait défier. Ce sera pas mal la même affaire. On va être pas loin de la ligne. Faut-il aller de l’autre bord de la ligne un peu? Peut-être.

« Il faut continuer à jouer notre game et essayer d’exécuter le mieux qu’on peut. Les émotions, la mentalité et l’attitude sont exactement où elles doivent être. »

Ce défi est magnifié par rapport à ceux que le Tricolore a relevés au cours de la saison régulière, mais ce groupe a prouvé à maintes reprises qu’il était capable de se lever dans les moments difficiles. Doit-on rappeler qu’il n’avait que 2% de chances de prendre part aux séries au retour de la pause des 4 nations?

« On est résilients, a observé Gallagher. Je suis sûr que plusieurs ont douté de nous plus d’une fois, cette saison. Cette situation n’est pas différente. On a connu des séquences difficiles et on a répondu de la bonne façon. La tâche peut sembler imposante, mais à court terme, il faut aller gagner un match là-bas. »

S’ils parviennent à sortir un autre lapin de leur chapeau, ils retrouveront le 7e joueur au Centre Bell pour un sixième match, vendredi.

« Nos partisans méritent un autre match, a conclu St-Louis. Je pense qu’on en mérite un autre aussi. Les gars travaillent. Tout le monde dans le bateau, les fans inclus. »