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MONTRÉAL – Jordan Binnington n’est pas né de la dernière pluie.

Le gardien du Canada peut très bien imaginer ce qui se serait produit si son équipe avait fini par échapper ce premier match contre la Suède. Il est bien conscient qu’une controverse de gardiens n’est jamais bien loin, surtout après des mois de spéculations sur la présumée faiblesse du trio devant le filet.

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« Ç’aurait probablement été un peu agaçant, mais ça fait partie du métier », a avoué le gardien, quelques instants après la victoire de 4-3 des siens en prolongation, mercredi au Centre Bell.

« Je peux simplement faire de mon mieux pour croire en mes moyens, croire en l’équipe et faire tout en mon possible pour gagner des matchs. Heureusement, nous avons eu le dessus ce soir. On se prépare maintenant pour le prochain. C’est un court tournoi, et chaque match compte. »

Celui-là, le premier de la compétition, comptait probablement un peu plus pour le gardien des Blues de St. Louis. C’était sa première occasion de prouver qu’il était en mesure de faire le boulot après que Jon Cooper eut placé sa confiance en lui pour aider l’unifolié à atteindre la terre promise.

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Il a conclu sa soirée de travail avec 23 arrêts, et s’est bien repris après avoir paru faible sur le deuxième but de la Suède, un tir d’Adrian Kempe, en tout début de troisième période. Cette réussite a redonné espoir aux hommes de Sam Hallam, qui ont égalé la marque sept minutes plus tard.

Binnington a cependant tout fait oublier en prolongation quand il s’est dressé devant un tir sur réception de Mika Zibanejad alors que la tension était à son paroxysme.

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« J’ai pris quelques secondes pour regarder autour de moi, a-t-il raconté. J’étais en prolongation dans un match entre le Canada et la Suède, à Montréal. C’est pour ces moments que l’on fait tant d’efforts. Il n’y a rien de comparable à l’ambiance qui régnait ici ce soir. »

C’est exactement pour cette raison que Cooper et ses adjoints ont arrêté leur choix sur Binnington d’entrée de jeu. Il a l’expérience d’une conquête de la Coupe Stanley, tout comme son adjoint Adin Hill, et il sait bien gérer les moments où la pression est à son comble.

« Quand on lui a annoncé qu’il allait être notre partant, on lui a parlé de son expérience dans les grands moments, dans les gros matchs, a relaté Cooper. Il a tout vécu ça dans sa carrière. Il a même gagné un match ultime de la finale de la Coupe Stanley à l’étranger, à Boston.

« On sait que l’équipe sera à la hauteur devant lui. Il doit simplement faire les arrêts qu’il est censé faire, et peut-être réussir un ou deux petits miracles. Il a réussi de gros arrêts et on a trouvé le moyen de gagner. »

En somme, le Canada ne peut souhaiter bien mieux que ça d’ici la fin du tournoi.

« C’est lui notre homme », a lâché le défenseur Drew Doughty.