Elias-Calder

LAS VEGAS - Elias Pettersson a remporté le trophée Calder lors de la Cérémonie de remise des trophées 2019 de la LNH, mercredi au complexe sportif et de divertissement Mandalay Bay Events Center. La recrue des Canucks de Vancouver termine ainsi cette saison magique en beauté.

« Parfois, je n'arrive pas à croire tout ce qui m'est arrivé », a déclaré Pettersson à propos de sa saison. « J'ai toujours rêvé de jouer dans la LNH. Puis, j'ai eu une excellente campagne. C'est incroyable. Je suis très heureux que mon travail soit récompensé. »
Gagnants des trophées : Lady Byng: Barkov | D.G. de l'année: Sweeney | King Clancy: Zucker | Ted Lindsay: Kucherov | Norris: Giordano | Masterton: Lehner | Selke: O'Reilly | Jack Adams: Trotz | Vézina: Vasilevskiy | Messier: Simmonds | O'Ree: Rico Phillips | Hart: Kucherov
L'attaquant suédois a conclu l'année avec une récolte de 66 points (28 buts, 36 aides), un sommet chez les recrues, en 77 parties. Aucun autre joueur de première année n'a inscrit plus de buts ou d'aides que ce jeune de 20 ans. Brady Tkachuk, des Sénateurs d'Ottawa, a terminé au deuxième rang des marqueurs chez les recrues, à 21 points de Pettersson.
Ses 66 points constituent un sommet pour une recrue des Canucks depuis les 60 points obtenus par Pavel Bure (34 buts, 26 aides) en 1991-92 et par Ivan Hlinka (23 filets, 37 mentions d'aide) en 1981-82.
Toutes ces louanges et toutes ces réussites, dont le titre de « meilleur joueur de première année dans la Ligue nationale de hockey » décerné par l'Association des chroniqueurs de hockey professionnels (ACHP), font parfois tourner la tête à Pettersson.
« Quand je suis rentré à la maison (en Suède), j'ai regardé la LNH à la télévision et c'était comme si je n'avais jamais joué (dans cette ligue), a-t-il révélé. C'était comme : "Est-ce que j'ai vraiment joué au Madison Square Garden? Est-ce que j'ai joué contre ces joueurs et est-ce que j'ai bien joué contre eux?" Parfois, j'ai encore de la difficulté à le croire. »
Au scrutin du trophée Calder, Pettersson a récolté 151 votes de première place auprès des 171 membres votants de l'ACHP pour un total de 1650 points. Jordan Binnington, des Blues de St. Louis (18 votes de première place, 1072 points), et Rasmus Dahlin, des Sabres de Buffalo (un vote de première place, 661 points), ont pris respectivement les deuxième et troisième positions.
Ce qui est inquiétant pour le reste de la LNH, c'est que plusieurs de ses pairs croient que Pettersson n'a montré qu'une infime parcelle de son talent.
Son compatriote Victor Hedman, un défenseur du Lightning de Tampa Bay, a été ébahi par les premiers pas de Pettersson. Il va même jusqu'à le comparer à Henrik et à Daniel Sedin, les légendaires jumeaux suédois qui ont porté l'uniforme des Canucks de 2000 à 2018.
« Grâce à sa capacité à changer d'angle et à son sens du hockey, il est comme les autres Suédois qui l'ont précédé à Vancouver et il sait où tout le monde est sur la glace, a expliqué Hedman. Ses passes, son coup de patin... Ce n'est qu'un début.
« C'est difficile d'arriver ici à 18 ou 19 ans et d'avoir un impact comme il l'a eu cette année. Il est un des meilleurs joueurs du circuit et il fait la différence sur la glace. »
Le gardien suédois Robin Lehner, des Islanders de New York, a offert une autre perspective en évoquant l'esprit de compétition de Pettersson.

VAN@STL: Pettersson fait 2-2 tard en troisième

« Il a un talent fou, mais il a aussi cette hargne qu'on ne voit pas souvent chez les joueurs suédois », a indiqué Lehner, qui a remporté le trophée Masterton et qui était finaliste au trophée Vézina mercredi. « Il a un style combatif sur la glace. Il a des habiletés hors du commun, personne n'en doute. Il a un brillant avenir dans cette ligue. »
Pour Oliver Ekman-Larsson, un défenseur suédois des Coyotes de l'Arizona, la hargne de Pettersson lui rappelle un autre célèbre joueur suédois : Peter Forsberg, qui a inscrit 885 points (249 buts, 636 aides) en 708 matchs dans la LNH.
« Quand il est furieux, il est encore meilleur, a avancé Ekman-Larsson. Il est prêt à tout pour gagner. C'est pour ça qu'il est si bon. »
Et que peuvent faire les défenseurs quand Pettersson est au sommet de son art?
« Ne tombez pas ou ne faites rien de stupide pour éviter de mal paraître », a-t-il répondu en riant. « On sait tous qu'il est talentueux, alors on essaie de rester près de lui, mais pas trop parce qu'il peut facilement repérer quelqu'un d'autre sur la glace. Il est conscient de tout ce qui se passe. Il lit très bien le jeu. »
Pettersson accepte ces compliments, et plusieurs autres, avec beaucoup d'humilité, mais il ne croit pas être un joueur étoile.
« Je suis comme un enfant qui joue au hockey et qui réalise son rêve en Amérique du Nord, a-t-il admis. J'ai hâte de voir ce que l'avenir me réserve et je veux continuer de m'améliorer comme joueur. »
Alors, à quoi pourrait ressembler Pettersson dans les années à venir? Ses adversaires n'osent même pas y penser.
« C'est sa première année et il va continuer de s'améliorer », a poursuivi Ekman-Larsson, qui a été le coéquipier de Pettersson avec la Suède au Championnat du monde 2019 de la FIHG. « Son lancer va s'améliorer, son coup de patin va s'améliorer. Il a encore un visage d'enfant, mais en vieillissant, il va devenir plus fort et il va être meilleur dans tout.

« Ce sera intéressant de voir jusqu'où il ira. Il n'y a pas de limite à ce qu'il peut accomplir. »