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MONTRÉAL – D’une certaine façon, Daniel Alfredsson ne pouvait pas perdre le match d’ouverture de la Confrontation des 4 nations.

La légende des Sénateurs d’Ottawa est entraîneur adjoint avec la Suède, son pays natal, lors du tournoi, mais on lui a accordé la citoyenneté canadienne en 2016.

Bien entendu, le cœur d’Alfredsson était bien plus avec la Suède mercredi, alors qu’il a représenté son pays sur la glace du Centre Bell lors de la cérémonie d’ouverture. Au final, la Suède s’est battue bec et ongles avant de s’incliner 4-3 en prolongation contre le Canada, le pays d’adoption d'Alfredsson.

« Jouer contre le Canada au Canada, dans une ville de hockey comme Montréal, c’est extraordinaire, a dit Alfredsson. Nous devrons garder la tête froide pour croire en notre plan de match et en ce que nous voulons accomplir.

« Nous ne pouvons pas commencer à regarder jouer tous les grands joueurs qu’ils alignent. Nous avons nous aussi de très bons joueurs. Nous devrons exécuter notre plan de match. Nous devrons contenir nos émotions, ce qui sera très difficile avec l’ambiance qu’il y aura ici ce soir. »

La Suède a mis du temps à trouver son rythme, son premier tir survenant à 17:16 de la première période. Mais elle a comblé des retards de 2-0 et de 3-1 pour forcer la tenue de la prolongation avant le but gagnant de Mitch Marner à 6:06 de la période de surtemps.

L’un grands leaders du hockey et un chic type, Alfredsson demeure pour plusieurs le visage des Sénateurs. Son numéro 11 flotte d’ailleurs dans les hauteurs du Centre Canadian Tire depuis le 29 décembre 2016.

Alfredsson en est grandement honoré, lui qui a également été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2022.

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Daniel Alfredsson avec le trophée Calder, remis à la recrue de l’année dans la LNH, en 1996, ainsi que son portrait au Match des étoiles de la LNH en 1998.

Alfredsson est débarqué dans la LNH après avoir disputé cinq saisons chez les professionnels dans son pays. Il a été repêché par Ottawa en sixième ronde (133e au total) en 1994.

Il s’est joint aux Sénateurs lors de la saison 1995-96 et a remporté le trophée Calder à titre de recrue de l’année dans la LNH, les débuts fracassants d’une carrière remarquable.

Le natif de Göteborg a joué 1246 matchs répartis sur 18 saisons, dont 17 à Ottawa, où il demeure adulé pour ses prouesses avec les Sénateurs et son travail dans la communauté. Encore aujourd’hui, il habite dans la capitale canadienne et agit comme entraîneur adjoint avec les Sénateurs.

Il a disputé sa dernière saison avec les Red Wings de Detroit en 2013-14.

Alfredsson a pris sa retraite avec 1157 points (444 buts, 713 passes). Il détient les records des Sénateurs pour les buts (426), les aides (682) et les points (1108). Il a également un curriculum vitae impressionnant avec la Suède sur la scène internationale, ayant notamment remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques 2006 de Turin.

Il a représenté la Suède 14 fois durant sa carrière, gagnant la médaille d’argent aux Olympiques 2014 de Sotchi ainsi que l’argent (1995, 2004) et le bronze (1999, 2001) deux fois au Championnat du monde. La Fédération internationale de hockey sur glace l’a admis à son temple de la renommée en 2018.

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Daniel Alfredsson (11) et Gustav Nyquist célèbrent la victoire de 1-0 de la Suède contre la Suisse aux Jeux olympiques 2014 à Sotchi.

À deux reprises, il a joué avec la Suède à la Coupe du monde de hockey (1996, 2004) et il figure maintenant au sein du personnel de l’entraîneur Sam Hallam pour la Confrontation des 4 nations.

Le prochain match de la Suède aura lieu contre la Finlande samedi (13 h HE; TVAS, SN, ABC, ESPN+).

« Tu dois connaître un bon début de tournoi. C’est presque comme si chaque rencontre était un match no 7, a souligné Alfredsson. Tu dois être prêt dès le départ.

« Comme entraîneurs, nous voudrions avoir plus de temps de préparation, mais c’est la même chose pour tout le monde. Tu fais le tour des points les plus importants, et le reste est entre les mains des joueurs. Il va y avoir des erreurs dans les deux camps, donc tu dois profiter de tes chances. »

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Daniel Alfredsson est mis en échec par Robert Leask, de l’Allemagne, durant un match de la Coupe du monde de hockey en 2004 à Stockholm.

Cette semaine, Alfredsson est de retour dans un édifice où il a toujours fait mal à l’équipe locale. Véritable poison pour les Canadiens de Montréal, il a récolté 49 points (14 buts, 35 mentions d’aide) en 47 parties à Montréal, même si ses deux premières passes dans la métropole ont été récoltées en trois rencontres au Forum de Montréal.

En tout, Alfredsson a amassé 107 points (31 buts, 76 aides) en 93 matchs de saison régulière contre les Canadiens ainsi que six points (deux buts, quatre mentions d’aide) en cinq rencontres des séries éliminatoires de la Coupe Stanley contre eux.

À en juger par l’accueil chaleureux qu’il a reçu au Centre Bell mercredi, les partisans semblent lui avoir pardonné.

« Je ne me souviens pas beaucoup des matchs joués au Forum », a lancé Alfredsson en riant. « Je me souviens d’avoir entendu parler de l’histoire de l’aréna. J’ai aussi joué dans le vieux Maple Leaf Gardens de Toronto.

« Il y a une histoire unique avec ces édifices. […] Quand tu es sur place à ta première saison dans la Ligue, tu es épaté. Ces arénas étaient toujours remplis et les partisans connaissaient leur hockey. C’était vrai pour le Forum.

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Daniel Alfredsson montre son certificat de citoyenneté canadienne durant une cérémonie à Toronto lors de la Coupe du monde de hockey 2016.

« J’ai toujours de la motivation quand je viens au Centre Bell en raison de l’énergie des partisans et des traditions ici. C’est l’un des meilleurs endroits où jouer comme visiteur dans la LNH, peut-être le meilleur. J’ai souvenir d’avoir disputé de bons matchs ici parce que la foule est toujours dans le coup. Cet édifice a toujours été très spécial pour moi. »

Alfredsson apprécie la transition qu’il vit actuellement, celle de joueur étoile à entraîneur qui a encore tout à apprendre.

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Daniel Alfredsson s’adresse à la foule durant la cérémonie du retrait de son chandail avant un match entre les Sénateurs d’Ottawa et les Red Wings de Detroit au Centre Canadian Tire d’Ottawa le 29 décembre 2016.

« J’ai vécu plusieurs expériences, a-t-il dit. Je pense que je peux contribuer grâce à ça. En même temps, j’apprends encore beaucoup sur le rôle d’entraîneur. Comment organiser une réunion? Comment faire ta planification? C’est gratifiant de pouvoir aider de jeunes joueurs, mais aussi d’apprendre de grands entraîneurs.

« Le plus difficile est de relayer tes messages de façon à ce que les joueurs les comprennent. Tout le monde ne voit pas le jeu de la même façon. Ce n’est pas parce que quelque chose est simple pour moi que ce l’est pour tout le monde.

« Il y a différentes façons de communiquer. Certains apprennent en écoutant, d’autres sont plus visuels. Certains doivent le pratiquer pour le comprendre. Ce qui convient à un ne convient pas à tous. Je m'instruis encore sur différentes techniques d’apprentissage. »

Alfredsson a mentionné qu’il a toujours eu énormément de respect pour ses entraîneurs, et ce, à tous les niveaux. C’est encore plus vrai maintenant qu’il œuvre derrière le banc.

« Je vois le temps que les entraîneurs mettent dans leur travail, a-t-il expliqué. C’est remarquable. Ils le font pour donner aux joueurs les meilleures chances de connaître du succès. C’est ce que tu veux voir.

« C’est extrêmement gratifiant quand tu vois des joueurs se développer et devenir meilleurs offensivement ou défensivement. »

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