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VANCOUVER- On savait que Tim Hunter n'avait pas été satisfait du jeu de la jeune sensation Alexis Lafrenière dans la courte victoire de 3-2 du Canada face à la Suisse, jeudi. On ignorait cependant qu'il avait été déçu à ce point.

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Questionné à savoir pourquoi la jeune sensation avait passé la troisième période à réchauffer le banc, le pilote de la formation canadienne n'est pas passé par quatre chemins en parlant du rendement du Québécois, vendredi.
« On lui a montré des séquences après le match contre le Danemark et il patinait en rond comme s'il s'agissait d'une séance de patinage libre, a-t-il lancé. Il y avait beaucoup de ronds dans son jeu. Nous lui en avons parlé et nous lui avons montré les vidéos pour lui expliquer.
« Je lui ai dit au début du match contre la Suisse qu'il allait devoir me montrer s'il avait compris ou non sans quoi nous allions réduire son utilisation. »
Il semble que ces éléments n'aient pas été corrigés puisque Lafrenière n'a joué que 6:49 - toutes au cours des deux premières périodes - face à la Suisse, décochant un tir au but en seulement neuf présences. Son compatriote Joe Veleno a lui aussi été cloué au banc en troisième.
« Je m'attends à plus de la part de tout le monde, a ajouté Hunter. Ces deux-là n'ont pas connu un bon match. Ils vont apprendre de ça, nous allons leur parler. Ils vont s'améliorer. Nous devons gagner des matchs ici, ce n'est pas une question de distribuer du temps de jeu équitablement.
« Nous voulons gagner des matchs et nous pensions, hier soir, que le meilleur moyen d'y arriver était de couper notre banc. »
Rien n'est officiel, mais Hunter pourrait apporter quelques modifications à ses trios en vue du prochain match de l'équipe face à la République tchèque, samedi. Shane Bowers pourrait être jumelé à Jaret Anderson-Dolan et à Nick Suzuki sur le deuxième trio à la place de Lafrenière.
Même si elle a deux victoires en poche, rien n'est encore joué pour la formation canadienne. Elle a affronté les deux équipes les plus faibles du groupe A et n'a rien montré de bien convaincant contre la Suisse. Les unités spéciales en font partie.
L'avantage numérique n'a pas été en mesure de toucher la cible en six occasions, jeudi, tandis que les Suisses ont inscrit leurs deux buts alors qu'ils se débrouillaient avec l'avantage d'un homme. Contre les Tchèques et les Russes, de tels ratés ne pardonneront pas.
« Nous aurions aimé fermer les livres avec un but en avantage numérique hier soir, a commenté Hunter. Les gars continuent de s'apprivoiser et de bâtir la chimie nécessaire dont l'avantage numérique a besoin pour produire. Je ne changerai rien à cet égard, nous avons obtenu plusieurs bonnes chances.
« Nous n'avons simplement pas connu de succès. »
Lessive d'après-match
Malgré qu'elle ait mis en lumière quelques failles de la formation canadienne, cette victoire in extremis aura permis aux Canadiens de s'arrêter et d'évaluer leur rendement et le travail accompli depuis le début du tournoi.
Hunter s'est assuré de prendre le pouls de son vestiaire tout de suite après la rencontre pour voir si tout le monde était sur la même longueur d'onde.
« Après leur avoir donné mon point de vue, j'ai fait le tour de la chambre et j'ai demandé aux gars comment ils évaluaient leur jeu jusqu'à maintenant, a expliqué le pilote. Ils ont tenu de très bons commentaires. Ils savent tous où nous allons et ils savent tous ce que nous devons améliorer.
« C'est ça une famille. C'est quand les gars laissent leur égo à l'entrée du vestiaire et sont capables de se regarder dans le miroir et d'être honnêtes l'un envers l'autre. […] Ils doivent acheter le message et se le vendre entre eux. Ça commence avec le groupe de leaders en général. »