SensCellySeb092121

LNH.com propose une analyse en profondeur de chacune des 32 équipes pendant les mois de septembre et octobre. Aujourd'hui, les Sénateurs d'Ottawa.
C'est avec un enthousiasme renouvelé que les Sénateurs d'Ottawa vont amorcer la prochaine saison, un véritable vent de fraîcheur après quatre exclusions consécutives des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

« La reconstruction est terminée, on peut maintenant accéder à un autre niveau », a affirmé le directeur général Pierre Dorion lorsqu'il a rencontré les médias après avoir accepté une prolongation de contrat de trois ans au début du mois.
32 EN 32 - SÉNATEURS : Meilleurs espoirs | Analyse pour les poolers
Il reste toutefois à Dorion encore un dossier d'importance sur son bureau, celui du contrat de l'attaquant Brady Tkachuk. Les discussions se poursuivent entre les deux camps, et on affirme du côté des Sénateurs que ces conversations se déroulent sans la moindre acrimonie et que le quatrième choix au total du Repêchage 2018 sera à son poste au début du camp d'entraînement. Si ce n'est pas le cas, le nom de Tkachuk se retrouvera alors au sommet des enjeux de l'équipe.
Tkachuk est l'une des pièces maîtresses du jeune noyau des Sénateurs, et le « C » de capitaine de l'équipe pourrait bien atterrir sur son chandail cette saison. Le défenseur Thomas Chabot est un autre excellent candidat pour ce titre, qui n'a pas été pourvu depuis le départ d'Erik Karlsson en 2018.
Dorion est parvenu à assembler un intéressant noyau par le biais du repêchage et grâce à quelques bonnes transactions. Tim Stützle, Drake Batherson, Josh Norris, Alex Formenton et Erik Brannstrom devraient tous occuper des rôles plus importants cette saison, tandis que d'autres jeunes espoirs leur soufflent déjà dans le cou.
Reste maintenant à voir à quelle vitesse ce beau noyau va progresser dans la capitale fédérale.
Voici trois questions intimement liées aux succès des Sénateurs cette saison :

Thomas Chabot pourra-t-il rebondir offensivement?

Depuis sa récolte de 55 points en 70 matchs en 2018-19, au terme de laquelle il a accepté une prolongation de contrat de huit ans et 64 millions $, les statistiques offensives de Chabot ont périclité, et il a conclu la dernière campagne avec 31 points en 49 rencontres.
Il faut dire que Chabot est surtaxé par les nombreuses responsabilités qui lui sont confiées à forces égales. Il a été le défenseur le plus sollicité à égalité numérique la saison dernière avec une moyenne de 22:36 par match, soit 45 secondes de plus que Darnell Nurse des Oilers d'Edmonton au deuxième rang. Il était presque systématiquement envoyé dans la mêlée contre les meilleurs éléments adverses, et il n'a amorcé que 42,2 pour cent de ses présences en zone offensive.
Le Québécois a été presque exclusivement jumelé à Nikita Zaitsev la saison dernière. L'entraîneur D.J. Smith a déjà indiqué qu'il avait l'intention de changer la donne au camp d'entraînement et de le placer aux côtés d'Artem Zub pour permettre à Chabot de générer plus d'offensive.

VAN@OTT: Chabot participe à la parade offensive

« L'idée est de le placer dans des situations plus offensives, ne pas toujours lui donner du temps de glace qui commence dans la zone défensive et lui donner plus de temps avec un trio offensif, pour qu'il touche plus à la rondelle », a confié Smith au Devoir la semaine dernière.
« Avec plus de profondeur, on n'aura pas à toujours le faire jouer contre les meilleurs trios adverses. Il n'a pas été repêché pour jouer défensivement même s'il peut affronter n'importe qui dans la ligue. On va l'utiliser comme un Morgan Reilly à Toronto, au lieu d'être appelé à tout faire pour nous. »

Qui pivotera le deuxième trio?

À moins d'une surprise, le premier trio des Sénateurs sera à nouveau composé de Tkachuk, Norris et Batherson. Smith tentera d'assembler une deuxième unité qui sera capable de leur apporter du soutien offensif, mais la composition de ce trio est loin d'être coulée dans le béton.
L'entraîneur a déjà écarté l'idée de muter Stützle au centre pour entamer la saison. Connor Brown, auteur de 21 buts, dont 15 à ses 21 dernières parties, la saison dernière devrait être à sa droite.
Stützle et Brown ont terminé la saison avec la recrue Shane Pinto, qui a lui-même amassé sept points en 12 matchs à sa première audition dans la LNH.
Colin White a surtout évolué avec Evgenii Dadonov la saison dernière sur ce qui était considéré le deuxième trio de l'équipe. Il faudra voir si une chimie pourra s'installer rapidement entre lui, Stützle et Brown au camp.

OTT@CGY: White saute sur la rondelle libre

« Je veux donner une chance légitime à White de décrocher ce poste au début du camp », a déclaré Smith à Postmedia.
« [Pinto] pourrait devenir notre deuxième centre, mais je ne veux pas placer trop de pression sur un si jeune joueur. Il s'agit d'un calendrier de 82 matchs, et il n'a jamais disputé autant de matchs. Nous allons lui donner une vraie chance en matchs préparatoires pour voir comment il s'en tire. »
Chris Tierney est un autre candidat pour occuper ce poste, si les autres options ne fonctionnent pas comme souhaité.

Est-ce que Matt Murray va jouer comme un véritable gardien numéro un?

Quand Dorion a obtenu Murray des Penguins de Pittsburgh dans le cadre d'une transaction au cours du Repêchage de la LNH 2020, il avait affirmé que les Sénateurs venaient de se trouver un véritable gardien numéro un. Le rendement du double gagnant de la Coupe Stanley à sa première campagne à Ottawa a toutefois fait mentir son patron.
Murray a conclu la saison avec une fiche de 10-13-1, une moyenne de buts alloués de 3,38 et un pourcentage d'arrêts de ,893. Dorion a jugé qu'il ne courrait pas un grand risque en ne protégeant pas Murray en vue du Repêchage d'expansion, et le Kraken de Seattle lui a donné raison en optant plutôt pour un autre cerbère de l'organisation, Joey Daccord.
Les performances de l'équipe devant le filet ont poussé l'organisation à apporter un changement au poste d'entraîneur des gardiens en cours de saison, alors que Zac Bierk a remplacé Pierre Groulx le 6 avril.
Coïncidence ou non, Murray, qui était blessé lors de ce changement de personnel, a été bien meilleur à son retour dans la formation. À ses cinq derniers départs de la campagne, Murray a compilé un dossier de 3-1-0, une moyenne de 1,37 et un taux d'efficacité de ,954 en plus de signer deux jeux blancs.
C'est de ce type de rendement que les Sénateurs vont avoir besoin s'ils veulent véritablement passer à la prochaine étape.
« Nous avons besoin d'une présence stabilisatrice derrière nos défenseurs, c'est certain, a admis Smith. Nous espérons évidemment qu'il sera solide. »