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Sergei Zubov considère l'option de commencer son discours d'entrée au Temple de la renommée avec une blague.
« Je crois que je vais commencer en me présentant aux médias de la LNH », a dit Zubov.

Un des défenseurs les plus productifs offensivement durant ses 16 saisons avec les Rangers de New York, les Penguins de Pittsburgh et les Stars de Dallas, Zubov préférait beaucoup plus jouer plutôt que de parler aux journalistes.
« Honnêtement, je n'étais pas adepte des médias, et je suis ne le suis toujours pas », a-t-il avoué.
Zubov riait quand il a dit ça, reconnaissant que les projecteurs qu'il a évités pendant si longtemps seront tournés vers lui quand il sera introduit au Temple de la renommée en compagnie de Guy Carbonneau, Vaclav Nedomansky, Hayley Wickenheiser, Jim Rutherford et Jerry York, lundi. C'est un éloge auquel Zubov, qui a pris sa retraite en 2010 après avoir joué une saison pour St. Petersbourg dans la Ligue continentale, ne se serait jamais attendu.
« C'est un sentiment totalement différent, a dit Zubov. C'est quelque chose dont je vais me souvenir pour le restant de ma vie. C'est génial. Je suis honoré, mais surpris. Je n'aurais jamais pensé atteindre ce chapitre. »
Il ne faisait aucun doute que Zubov, qui était éligible à accéder au Temple depuis 2013, avait les prérequis.
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Champion de la Coupe Stanley à deux reprises, l'homme de 49 ans pointe au 20e rang des défenseurs dans l'histoire de la LNH avec 771 points (152 buts, 619 passes) en 1068 matchs de saison régulière et au deuxième rang parmi les défenseurs russes derrière Sergei Gonchar, qui détient 811 points. Les 619 passes de Zubov font de lui le meilleur passeur chez les défenseurs russes.
Le rôle de quart-arrière de Zubov en avantage numérique a permis à ses équipes de terminer au premier rang la LNH à ce chapitre en 1993-94 avec les Rangers (23 pour cent), en 1995-96 avec les Penguins (25,9 pour cent) et en 1997-98 avec les Stars (20 pour cent).
De 1993-94 à 2006-07, Zubov était le cinquième joueur avec le plus de points en avantage numérique avec 377 (76 buts, 301 passes), derrière Jaromir Jagr (453), Joe Sakic (428) Nicklas Lidstrom (396) et Teemu Selanne (395). Ses 301 mentions d'aide avec l'avantage d'un homme étaient bonnes pour le troisième meilleur rendement, derrière les 305 de Doug Weight et les 303 de Lidstrom.
Mike Modano, intronisé au Temple de la renommée en 2014 et ancien coéquipier de Zubov, mentionne que la vision de jeu de ce dernier le rendait unique.
« Il n'avait jamais à regarder où était la rondelle avant de faire une passe, a dit Modano. Tu regardes les joueurs aujourd'hui et tu réalises que transporter la rondelle avec la tête levée est un art fondamental qui s'est perdu, mais Zubov était un des meilleurs dans cet aspect. »
Son ancien coéquipier des Rangers, Brian Leetch, fait référence à son but, lors du match numéro 7 de la Finale de la Coupe Stanley de 1994 face aux Canucks de Vancouver, à titre d'exemple. Après avoir reçu une passe arrière de Mark Messier en contre-attaque, Zubov s'est avancé au cercle droit la tête levée, faisant croire qu'il allait tirer. Ç'a forcé le gardien Kirk McLean à se compromettre.
Quand il a passé de l'autre côté pour Leetch, le filet était complètement désert.
« Si je ne connaissais pas son style, je ne me serais pas compromis en fond de territoire, mais parce que c'était lui et en raison de la façon dont on jouait ensemble, je suis resté pour me donner en option et j'ai pu marquer facilement », a expliqué Leetch.
Les Rangers l'avaient emporté 3-2 pour soulever la Coupe Stanley pour la première fois depuis 1940. Zubov et ses coéquipiers des Rangers Alexei Kovalev, Sergei Nemchinov et Alexander Karpovtsev devenaient les premiers joueurs russes à voir leurs noms gravés sur la Coupe.
Grandissant à Moscou, Zubov n'avait jamais rêvé de gagner la Coupe Stanley. La dissolution de l'Union soviétique vers la fin des années 1980 a ouvert des possibilités qui dépassaient son imaginaire.
« Nous avons été chanceux, ma génération et quelques autres gars plus âgés ont eu cette opportunité, a dit Zubov. L'époque de l'Union soviétique était terminée, et nous étions chanceux d'avoir l'occasion de jouer dans la meilleure ligue de hockey au monde. »
Zubov a joué pour la puissante formation du CSKA de Moscou, une équipe qui comptait dans ses rangs de futurs joueurs de la LNH, dont les membres du Temple de la renommée Sergei Fedorov et Pavel Bure. Il a aussi joué dans l'ombre de Fedorov, Bure et Alexander Mogilny lors de la conquête de la médaille d'or par l'Union soviétique au Championnat junior mondial de la FIHG en 1989 à Anchorage en Alaska.
Neil Smith, directeur général des Rangers de 1989 à 2000, était directeur du recrutement amateur avec les Red Wings de Detroit quand ceux-ci ont sélectionné Fedorov en quatrième ronde (no 74) en 1989. Smith était bien au courant du talent qu'il y avait au sein de l'Union soviétique.
Les Rangers ont choisi Zubov en cinquième ronde (no 85) du Repêchage de 1990, le premier de Smith en tant que directeur général.
« Vous pouviez voir que son intelligence sur le jeu faisait de lui un joueur très spécial, a mentionné Smith. Et quand je dis très spécial, nous l'avons sélectionné en cinquième ronde. »
Zubov est arrivé en Amérique du Nord en 1992-93, faisant des allers-retours entre Binghamton, dans la Ligue américaine, et New York. En 1993-94, les Rangers ont maintenu un dossier de 52-24-8 pour gagner le trophée des Présidents et Zubov a mené l'équipe avec 89 points (12 buts, 77 passes) en 78 matchs.
Zubov était le deuxième défenseur le plus productif cette année-là derrière Raymond Bourque des Bruins de Boston, qui en avait récolté 91. Les 19 points (cinq buts, 14 passes) en 22 matchs de séries éliminatoires de Zubov ont fait de lui le quatrième meilleur marqueur de son équipe lors de l'après-saison et ont aidé les Rangers à mettre fin à une disette de 54 ans sans titre.
« C'était comme un rêve que tu ne peux imaginer, a révélé Zubov. Nous avions une si belle équipe à l'époque, c'était une expérience incroyable. Je ressentais à quel point c'était génial, et comment je voudrais vivre cela tous les jours. Mais plus tard, tu réalises comment c'est difficile de gagner une Coupe Stanley. »
Zubov l'a réalisé pendant les cinq saisons suivantes avant qu'il ne regagne la Coupe en 1999 avec les Stars.
Les Rangers désiraient avoir une défensive plus physique et voulaient renforcir leur profondeur à l'attaque après avoir été balayés par les Flyers de Philadelphie en finale de l'Est en 1995. Ils ont alors échangé Zubov et l'attaquant Petr Nedved aux Penguins de Pittsburgh en retour du défenseur Ulf Samuelsson et de l'attaquant Luc Robitaille, le 31 août 1995.
Moins d'un an plus tard, Pittsburgh a également voulu se grossir en défense et a envoyé Zubov à Dallas en retour de Kevin Hatcher le 22 juin 1996.
Initialement, Zubov n'était pas charmé par la transaction. Les Stars avaient maintenu une fiche de 26-44-14 et avaient terminé derniers dans la division Centrale en 1995-96, et Zubov ne savait rien de la popularité grandissante du hockey à Dallas.
« Qui avait entendu parler de hockey au Texas? a dit Zubov. J'ai dit à mon agent que je ne voulais pas aller jouer là. Que je voulais être échangé à nouveau. Mais les choses ont bien fonctionné. »
Ken Hitchcock, qui avait pris la barre des Stars au milieu de la saison 1995-96, a dit qu'il s'agissait d'une « activité de groupe » qui incluait le directeur général Bob Gainey et les membres d'entraîneurs pour convaincre Zubov de rester.
« Mais on était nerveux, a admis Hitchcock. Il est venu et a joué des matchs préparatoires et j'ai dit à (l'adjoint) Rick Wilson, 'Je me fous de ce que tu fais. Ne le laisse pas sortir de la glace. S'il faut le faire jouer 40 minutes, fais-le jouer 40 minutes'. »
« Et ce qui a été l'élément déclencheur est que Rick l'a utilisé en désavantage numérique. Il était tellement heureux de la situation qu'il a décidé de rester. »
Les Stars ont terminé la saison 1996-97 au premier rang de la division Centrale avec 104 points et une fiche de 48-26-8, le premier de sept titres de division qu'ils ont remportés pendant les 12 saisons de Zubov au sein de leur équipe.
Après avoir obtenu 43 points (13 buts, 30 passes) en 1996-97, Zubov a terminé au deuxième rang des meilleurs marqueurs chez les défenseurs à égalité avec Scott Niedermayer en 1997-98 avec 57 points (10 buts, 47 passes). Lidstrom avait dominé les arrières avec 59 points. Zubov a récolté 51 points (10 buts, 41 passes) en 1998-99 quand Dallas a remporté le trophée des Présidents avec un dossier de 51-19-12.
Zubov a amassé 13 points (un but, 12 passes) en 23 matchs de séries éliminatoires lorsque les Stars ont triomphé de la Coupe Stanley en 1999. Zubov est heureux d'avoir accompli ces étapes avec Dallas.
« C'était un bon défi, a-t-il dit. Notre équipe était en reconstruction depuis longtemps et ça pris du temps pour mettre tout en place pour que ça fonctionne. »
C'est peut-être en raison de ses statistiques offensives, mais il a rarement été crédité pour son jeu en défense. Les Stars lui ont toutefois fait confiance pour jouer de grosses minutes, notamment en infériorité numérique. Durant les séries de 1999, Zubov a joué en moyenne 30:16 par rencontre.
« Un gars comme Zubov dans le hockey d'aujourd'hui serait incroyable en raison de la vitesse et de la façon dont les jeux sont faits, a dit Carbonneau. Mais il était connu pour ses talents offensifs, et ses qualités défensives étaient sous-estimées.
« Il était bien meilleur que ce que les gens pensaient. »
Ce pourrait être la raison pour laquelle Zubov n'a jamais remporté de trophée Norris, remis annuellement au meilleur défenseur de la Ligue. Il a fait partie des trois finalistes en 2005-06, mais a été relégué au troisième rang derrière Lidstrom et Niedermayer.
« Il y avait Nick Lidstrom et d'autres joueurs qui étaient tellement constants et tellement bons, a relaté Leetch. Ce qui est plaisant d'être encore à New York même après ma retraite est que je rencontre des joueurs qui ont affronté Zubie et son nom revient souvent dans les discussions quant à sa façon de calmer le jeu et d'anéantir les joueurs dangereux. »
Zubov attribue son manque de nominations au Norris à la présence de Lidstrom, qu'il qualifie « d'être humain parfait ». Ce dernier a soulevé le Norris à sept reprises.
« Il était sincèrement, dans tous les aspects du jeu, une coche en avant de tout le monde », a dit Zubov.
Recevoir cette reconnaissance en étant admis au Temple de la renommée a été très gratifiant pour Zubov, et l'a amené à réfléchir à ses meilleurs moments en écrivant son discours.
« Il y a plusieurs souvenirs, dont gagner la Coupe Stanley et gagner les Olympiques, a-t-il mentionné. Plus on vieillit, plus il semble bon de se remémorer tout ça. »