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Mike Modano a été un coéquipier du défenseur Sergei Zubov avec les Stars de Dallas de 1996-97 à 2008-09. Ils ont remporté la Coupe Stanley ensemble avec Dallas en 1999 et ils ont également atteint la Finale en 2000. Modano, un joueur de centre intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2014, partage ses souvenirs de Zubov, qui sera intronisé au Temple lundi, dans un témoignage pour le LNH.com :

Quand j'ai appris que Sergei Zubov serait intronisé au Temple de la renommée du hockey cette année, j'étais heureux qu'il reçoive enfin la reconnaissance qu'il mérite.
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Sergei n'était pas du genre à se vanter. Il n'aimait pas attirer l'attention. Il aimait être sous le radar, faire son travail et avoir du plaisir.
Même si Sergei ne cherchait pas les récompenses individuelles qui venaient avec sa façon de jouer, j'ai toujours pensé qu'il aurait probablement gagné le trophée Norris cinq ou six fois s'il avait évolué avec les Rangers de New York durant toute sa carrière.
Je me souviens de l'avoir affronté quand il a aidé l'Union soviétique à remporter la médaille d'or au Championnat mondial junior 1989 de la FIHG (CMJ) à Anchorage, en Alaska. Il permettait à Pavel Bure, à Sergei Fedorov et à Alexander Mogilny de s'échapper l'un après l'autre.
Puis, je n'ai pas beaucoup entendu parler de lui jusqu'à ce qu'il débarque à New York et je me suis dit : « Il est de retour. »
Il a été le meneur des Rangers avec 89 points (12 buts, 77 passes) quand ils ont remporté la Coupe Stanley en 1994. Je sais qu'il a aimé New York, puis il a été échangé aux Penguins de Pittsburgh en 1995.
Je ne sais pas ce qui s'est produit à Pittsburgh, mais on dirait que ça n'a pas cliqué là-bas. Quand les Stars ont échangé Kevin Hatcher à Pittsburgh en retour de Sergei en 1996, je me suis dit : « Wow! Comment le directeur général Bob Gainey a-t-il fait pour conclure une telle transaction? »
Il s'agit probablement de l'un des meilleurs échanges dans l'histoire des Stars.
L'impact de Sergei a été immédiat. Il est débarqué ici et il était calme. Il jouait avec beaucoup d'assurance. Il dirigeait le jeu de puissance, jouait de grosses minutes à forces égales et son jeu défensif sans la rondelle ainsi que son positionnement étaient sous-estimés.
Il faisait beaucoup de bonnes choses, et à partir du moment où nous avons misé sur ce genre de défenseurs mobiles, à commencer par lui, notre équipe a changé et est devenue meilleure en transition. Nous avons pris notre envol à partir de là.
Il pouvait être patient pour vous donner un peu plus d'espace et attendre le moment où une petite ouverture allait apparaître, puis il en profitait pour vous remettre la rondelle. C'était directement au bon endroit. Ce n'était pas une rondelle qui déviait sur la baie vitrée et qu'il fallait arrêter avec son corps.
La plupart des défenseurs aujourd'hui dégagent la rondelle en utilisant la baie vitrée pour ne courir aucun risque. Il détestait ce jeu, ça le rendait fou et j'étais heureux qu'il ne veuille pas le faire constamment.
J'ai adoré jouer avec Sergei. Nous avions une vision du jeu semblable et nous nous ressemblions sur le plan de la créativité. Nous voyions les mêmes jeux. Le langage du hockey était simple entre nous deux.
Hors de la glace, nous passions beaucoup de temps ensemble. Il était souvent avec sa famille quand nous étions à domicile, mais à l'étranger, nous allions très souvent souper au restaurant. Nous étions régulièrement assis ensemble dans l'avion. C'était une personne géniale. J'adorais le côtoyer.
J'ai toujours trouvé qu'il était un phénomène. Dans le gymnase, il ne faisait pas grand-chose. Il faisait un peu de vélo stationnaire, mais il ne s'entraînait pas sans relâche durant la saison comme plusieurs autres joueurs le faisaient. Il mettait les efforts sur la glace.
Sergei a été un élément important de la conquête de la Coupe Stanley des Stars en 1999. L'équipe a été assemblée avec plusieurs joueurs qui avaient gagné la Coupe auparavant, comme Mike Keane, Brian Skrudland, Guy Carbonneau et Sergei.
On pouvait voir à quel point ils étaient de véritables professionnels par la façon dont ils approchaient les matchs. Ils étaient dévoués à tout faire pour gagner. À ce moment-là, nous étions tous jeunes et nous ne savions pas vraiment ce que ça prenait pour atteindre ce niveau jusqu'à ce que nous commencions à les côtoyer sur une base quotidienne. C'est là que nous nous sommes dit : « Wow! Voilà ce que ça prend. » C'est ce qu'il nous fallait pour gagner.
Sergei était l'un de ces joueurs. Il était le pilier de notre brigade défensive. Je pense que son jeu déteignait sur tous nos défenseurs. Il avait la capacité d'être patient et d'être toujours à la bonne place. Il ne paniquait jamais et faisait toujours le bon jeu.
Sergei n'a jamais semblé dérangé par le fait de ne pas recevoir d'honneurs individuels. En général, je pense que nous avons tous cette envie profonde de recevoir un peu de reconnaissance. Même s'il jouait bien et qu'il était constant, une petite partie de lui-même se disait probablement de ne pas en faire tout un plat. Je pense tout de même qu'il voulait peut-être prouver quelque chose puisqu'il n'a pas remporté le trophée Norris au moins quelques fois.
Je pense que Sergei aurait dû être le gagnant à quelques reprises. Mais il a toujours été très modeste et humble. Il détestait parler de lui-même.
Il laissait plutôt le hockey parler à sa place lorsqu'il était sur la glace.