Yanni Gourde: « Comme s’il n’était jamais parti »

Yanni Gourde ne le disait pas trop fort, mais il a longtemps souhaité obtenir une deuxième chance avec la première équipe de la LNH qui lui a fait confiance et qui l’a rendu double champion de la Coupe Stanley.

« J’avais encore espoir. Dans mon esprit, j’ai longtemps pensé à des retrouvailles avec le Lightning », confie-t-il en entrevue avec LNH.com.

C’est finalement ce qui s’est produit le 5 mars, lorsque l’équipe de Tampa Bay a acquis le Québécois dans un échange à trois équipes avec les Red Wings de Detroit et le Kraken de Seattle, qui l’avait soutiré du Lightning lors du repêchage d’expansion de 2021. Gourde a disputé quatre saisons à Seattle après avoir été l’un des éléments importants des conquêtes de 2020 et de 2021 du Lightning. Le troisième trio qu’il complétait avec Barclay Goodrow et Blake Coleman lors des deux parcours victorieux a totalisé 21 points (13 buts, huit aides) et quatre buts gagnants en 48 matchs.

« Gourdo est un gars fait pour ces moments, a commenté son ancien coéquipier Steven Stamkos. Il est tenace, entêté… C’est l’état d’esprit qu’il a eu toute sa vie. Il chérit le rôle de joueur employé à toutes les sauces, surtout lorsqu’arrivent les séries et que le jeu se resserre.

« Le troisième trio sur lequel il se trouvait lors de nos deux parcours vers la Coupe Stanley a probablement été l’un des troisièmes trios les plus efficaces de l’histoire des séries de la LNH. Il est un joueur que tu peux mettre n’importe où dans ta formation. Il peut jouer en infériorité numérique, mais il peut surtout jouer dans la tête de ses adversaires. En séries, c’est là qu’il brille le plus. »

C’est probablement toutes ces raisons qui ont incité le Lightning à rapatrier l’attaquant. À 33 ans, Gourde devra jouer comme il l’a fait en 2020 et 2021 et ce, à partir du tout premier match de leur série face aux Panthers de la Floride, mardi (20 h 30 HE; FDSNSUN, SCRIPPS, ESPN, TVAS2, SN360).

Depuis son retour à Tampa, Gourde patine parfois à l’aile gauche du premier trio, avec Brayden Point et Nikita Kucherov, meilleur pointeur de la LNH en saison régulière (37-84—121). D’autres fois, il est placé au centre du troisième trio.

« Il amène beaucoup d’énergie à notre équipe, a dénoté son coéquipier Anthony Cirelli. Chaque présence, tu le vois travailler à 120 %. Il joue avec intensité, avec robustesse. Il se rend au filet. Il ne craint pas de se salir et faire le nécessaire pour avoir du succès en séries. Sa présence élève le niveau de jeu de tout le monde.

« En plus, il est un gars agréable à côtoyer, très positif. C’est comme s’il n’était jamais parti. »

Gourde a parlé d’une transition « très douce » entre son départ de Seattle et son arrivée à Tampa, surtout car plusieurs visages familiers comme ceux de Point, Kucherov, Cirelli, Victor Hedman, Ryan McDonagh, Erik Cernak et Andrei Vasilevskiy l’attendaient. Tous ont participé aux deux dernières conquêtes du Lightning.

Le personnel d’entraîneurs est lui aussi presque demeuré intact, Jon Cooper et ses adjoints Jeff Halpern et Rob Zettler étant toujours derrière le banc de l’équipe. Jeff Blashill, l’autre adjoint, était à la barre des Red Wings lorsque le Lightning a remporté la Coupe deux fois.

« Il y avait en effet plusieurs visages familiers, a confirmé le Beauceron. Ma femme m’a beaucoup aidé pour notre retour ici. Ce fut du travail dans les premières semaines, mais tout est en place maintenant. Nous profitons de Tampa. »

Gourde affirme qu’il n’est plus le même joueur qu’il était lorsqu’il avait quitté le Lightning il y a près de quatre ans. Ses années passées à Seattle, selon lui, lui ont permis de devenir un leader et de développer sa maturité au sein d’un groupe qui cherchait à créer sa propre identité.

« Ce fut plaisant de développer un standard et une culture d’équipe, a-t-il soutenu. Malheureusement, nous n’avons participé qu’une fois aux séries, mais j’ai grandi comme joueur et comme être humain. J’ai assumé un plus grand rôle de leader, car il y avait de la place pour ça à mon arrivée. J’ai toujours été quelqu’un qui a eu du leadership, mais j’ai davantage pu le mettre en évidence à Seattle. »

Cooper est l’un de ceux ayant remarqué une différence, à ce sujet, entre le premier et le deuxième passage de Gourde à Tampa.

« Je n’ai pas souvenir de l’entendre autant parler que maintenant sur le banc, s’est-il remémoré. Aujourd’hui, c’est impressionnant. Il parle beaucoup et insuffle beaucoup d’énergie au reste de l’équipe.

« Et quand ça fait quelques minutes que l’équipe est à plat, tu peux envoyer Yanni sur la patinoire et il va mettre de la vie dans notre jeu. »

Depuis son retour avec le Lightning, Gourde a récolté 14 points (un but, 13 aides). Il évolue en supériorité numérique et en infériorité numérique. Il plaque et bloque des tirs.

Comme l’a bien décrit Cirelli, c’est comme s’il n’était jamais parti. Et sa présence est une bénédiction pour le Lightning à l’aube de ses séries.

« Je veux avoir la même énergie chaque jour, a conclu Gourde. Je n’approche pas les prochains jours différemment, mais je suis quand même très emballé. Je suis reconnaissant de l’occasion d’être à nouveau un ‘’Bolt’’. »

Avec la collaboration des correspondants indépendants NHL.com Corey Long et Robby Stanley