Kane ne connaissait pas Trocheck avant de passer des Blackhawks aux Rangers, le 28 février. Les deux sont Américains - Kane de Buffalo et Trocheck de Pittsburgh -, mais ne s'étaient jamais croisés.
Trocheck, 29 ans, faisait partie de la formation américaine au Championnat mondial junior de 2013 et le Championnat mondial senior de 2014. Kane était, à chaque fois, encore avec les Blackhawks en séries. Ils ont ensuite tous deux participé à la Coupe du monde de hockey, en 2016. Kane représentait toutefois son pays et Trocheck, l'équipe Amérique du Nord des 23 ans et moins.
« Je n'avais jamais réalisé à quel point il est compétitif », a avoué Kane. « Ce gars est de tous les combats. Il est physique. En tant qu'ailier, c'est facile de jouer avec quelqu'un bon 'sur 200 pieds'. Il a été incroyable depuis mon arrivée. »
De là à le comparer à Jonathan Toews, l'ancien complice de Kane?
« Si on se base sur leurs forces, oui », a souligné Kane. « 'Tazer', à son apogée, était partout sur la patinoire pour neutraliser les équipes adverses. Je peux certainement voir cela en 'Troch' aussi. »
Kane a principalement souligné la vision de Trocheck lors des situations de mise en jeu.
« Il envoie exactement la rondelle où il veut lorsqu'il gagne une mise en jeu, de manière à ce qu'on puisse faire l'action prévue. Habituellement, on imagine un jeu à faire au dépôt de la rondelle et on se dit que la réalité est souvent autre. Avec lui, ça marche réellement. Il prépare réellement le jeu prévu, c'est impressionnant. »
L'entraîneur-chef des Rangers, Gerard Gallant, porte davantage en estime les mises en jeu en territoire défensif que partout ailleurs sur la patinoire. Comble de bonheur, Trocheck a remporté 58 pour cent de ses confrontations dans sa zone (204 sur 352), le sixième meilleur taux parmi les centres ayant effectué au moins 300 mises en jeu défensives.
« Mais il y a aussi d'autres détails, dont son aisance à transporter la rondelle », a souligné Zibanejad. « Il n'arrive pas forcément à toute vitesse en zone neutre, mais il trouve une manière de garder le disque jusqu'en territoire adverse pour créer un jeu. Il y a des attentes placées à l'égard d'un joueur comme lui se joint à l'équipe, mais ce sont ces petites choses que l'on finit par remarquer. »
La route n'a toutefois pas été sans embûches pour Trocheck depuis son arrivée avec les Rangers. L'adaptation n'a pas été facile, particulièrement pour développer une chimie avec l'attaquant vedette Artemi Panarin, son ailier gauche pour la majorité de la saison avant que les Rangers garnissent leur alignement de Kane et de Vladimir Tarasenko. Kane et Chris Kreider sont présentement ses ailiers.
« Ç'a été difficile, un peu en montagnes russes, a décrit Trocheck. Je constate maintenant où j'en suis et je me dis que je n'aurais pas pu m'y rendre sans vivre ces creux de vague. »
« La Caroline est une très bonne équipe avec un système 'homme-à-homme', qui applique beaucoup de pression partout sur la patinoire », a expliqué l'entraîneur Gallant. « 'Troch' appliquait ce système en zone défensive au début, mais nous avons un système différent auquel il a mis du temps à s'adapter. Mais depuis une quinzaine de matchs, je suis très content des ajustements qu'il a apportés. Il a trouvé son compte. Il joue exactement comme il le veut et comme nous le voulons. »
Et cette remise sur les rails arrive à point.
« C'est mon moment préféré de l'année. C'est le moment où on joue pour ce à quoi on rêve depuis qu'on est enfant », a conclu Trocheck.