McKenna and Pegula rink split

Le Pegula Ice Arena sur le campus de l’Université Penn State est le rêve de tout joueur de hockey.

L’édifice bâti au coût de 100 millions $ possède un gymnase à la fine pointe de la technologie, un tapis roulant aquatique et un espace consacré à la nutrition sportive. Les estrades de 5704 places ont également une section bruyante réservée aux étudiants.

« Ici, c’est 100% hockey », a dit l’entraîneur de Penn State Guy Gadowsky. « Cet endroit est pour les joueurs. Il est extraordinaire. »

Mais malgré toutes ces installations dispendieuses, ce qui a placé le programme de hockey de Penn State sous les projecteurs est… une simple table de ping-pong!

C’est là où la chimie a immédiatement opéré entre Gadowsky et Gavin McKenna lorsque ce dernier a visité l’université. Quelques mois plus tard, le 8 juillet, McKenna, un talent générationnel qui devrait être le premier choix au total du repêchage 2026, a annoncé à SportsCenter, sur les ondes d’ESPN, qu’il allait évoluer en Pennsylvanie cet automne.

Ç’a été un moment tournant pour le hockey universitaire et surtout pour le programme de Penn State, qui, il y a 13 ans, n’était qu’une équipe fonctionnant en marge du système de la NCAA. Aujourd’hui, à l’aube de la saison 2025-26, les Nittany Lions font partie de la crème de la NCAA.

Mais comment le programme a-t-il atteint ce statut?

« Il y a tellement de gens qui ont œuvré pour le programme depuis sa création, a affirmé Gadowsky. J’imagine qu’à force de travailler, tu finis par être récompensé. »

Pegula Sunset

Le Pegula Ice Arena, domicile des équipes de hockey masculine et féminine de Penn State, a ouvert ses portes durant la saison 2012-13.

Si les Nittany Lions peuvent aujourd’hui miser sur McKenna, c’est en grande partie grâce à Terry Pegula, un ancien de Penn State.

Le 17 septembre 2010, quelques mois avant d’acheter les Sabres de Buffalo en février 2011, Pegula et son épouse, Kim, ont fait un don de 88 millions $ (plus tard augmenté à 102 millions $) pour financer les programmes de hockey masculin et féminin en première division ainsi que la construction de ce qui est aujourd’hui le Pegula Ice Arena.

Gadowsky a été embauché en 2011 comme entraîneur, et on lui a demandé d’assembler une équipe pour sa première saison en première division en 2012-13.

« Ç’a été beaucoup de travail de lancer le programme et de mettre en place des fondations qui allaient attirer des joueurs voulant atteindre le niveau supérieur, a-t-il mentionné. Ça ne se fait pas du jour au lendemain.

Parmi les joueurs recrutés par Gadowsky pour la première mouture des Nittany Lions en première division, il y avait l’attaquant Tommy Olczyk, fils de l’ancien joueur de la LNH et analyste Eddie Olczyk.

Gadowsky n’avait qu’à vendre l’avenir, soit une dernière saison en dehors du circuit NCAA avant de faire le saut en première division.

« C’est probablement l’aspect qui repoussait le plus les joueurs, a raconté Olczyk. Après quatre ans dans la USHL, tu ne voulais pas jouer pour une équipe qui évolue hors NCAA. »

Mais Olczyk a appris à connaître Gadowsky et son personnel. Il a vu les plans pour le Pegula Ice Arena. Il a pu expérimenter la vie sur le campus de l’université.

Il a commencé à voir tout le potentiel.

Non seulement Olczyk a acheté le projet, il a donné le ton pour ce qui viendrait plus tard.

« Quand il a visité l’université avant de s’engager ici, Tommy Olczyk a dit : "Je vais jouer ici, et ce qui m’emballe le plus est ce qu’il y aura ici 10 ans après ma collation des grades", a raconté Gadowsky. "Je veux pouvoir être fier de ce qui a été bâti ici." Et ç’a résonné auprès de tous les entraîneurs. Nous ressentions tous la même chose, mais personne ne l’avait aussi bien verbalisé que Tommy Olczyk. Et il l’a fait lors de sa visite de recrutement. Il était catégorique : "Je suis impatient de voir où ira ce programme et de ressentir de la fierté pour ce qui a été bâti." »

Depuis, le programme de hockey est en ascension constante.

Penn State a conservé un dossier de 13-14 en tant qu’équipe indépendante en 2012-13, la saison au cours de laquelle elle a déménagé au Pegula Ice Arena.

L’aréna a tout changé. En plus d’offrir des installations à la fine pointe de la technologie, il est muni d’une section étudiante sur deux niveaux située derrière le filet défendu par l’équipe adverse lors des première et troisième périodes. L’ambiance y est bruyante, intimidante.

Roar Zone 3

La section étudiante du Pegula Ice Arena est surnommée la « Roar Zone ».

« Quand M. Pegula a fait bâtir l’aréna, il voulait que les installations soient les plus pratiques pour les joueurs, a expliqué Gadowsky. Nous avons tout au même endroit. Je n’ai jamais vu un aussi beau gymnase, et il est situé en face de notre vestiaire. Ils ont pensé de s’assurer que nous soyons bien nourris dans le vestiaire. Il y a un tapis roulant aquatique et des installations d’entraînement directement dans le vestiaire. Tout est fonctionnel pour les joueurs de hockey, et c’était important pour M. Pegula.

« En parallèle, il voulait que ce soit l’aréna de hockey universitaire le plus bruyant, et on a bâti une section étudiante avec ça en tête. Je pense qu’il y a eu beaucoup de réflexion en amont, avant même la construction du bâtiment, et Penn State se trouve dans une situation très favorable, évidemment grâce à la famille Pegula, à l’espace dont ils disposaient et à la manière dont ils soutiennent le sport ici. »

Penn State est devenu l’un des membres fondateurs de la conférence Big Ten en 2013-14 en compagnie de prestigieuses institutions, les universités du Minnesota, du Wisconsin, du Michigan, Michigan State et Ohio State.

« Les médias ont écrit que nous n’allions pas gagner un match dans notre conférence lors des trois premières années, s’est remémoré Gadowsky. Je me souviens que ça nous avait marqués. »

Ils ont plutôt remporté trois matchs de conférence (3-16, un verdict nul) en 2013-14 et 10 la saison suivante (10-9, un verdict nul).

Penn State a vu son premier ancien joueur atteindre la LNH quand l’attaquant Casey Bailey, mis sous contrat comme joueur autonome non repêché après trois saisons à Penn State (2012 à 2015), a fait ses débuts avec les Maple Leafs de Toronto le 26 mars 2015.

Le premier joueur issu de Penn State repêché dans la LNH a été l’attaquant Denis Smirnov, sélectionné par l’Avalanche du Colorado en sixième ronde (156e au total) en 2017.

La même année, Penn State a remporté son premier championnat du Big Ten et atteint la finale régionale à sa première participation au tournoi de la NCAA.

Puis, la saison dernière, Penn State a atteint le Frozen Four pour la première fois, ayant le dessus 3-2 en prolongation sur l’Université du Connecticut en finale régionale.

La défaite de 3-1 contre l’Université de Boston en demi-finale nationale n’a pas ralenti les ardeurs du programme.

Jackson Smith Luke Misa PSU split image

Le choix au repêchage des Blue Jackets de Columbus Jackson Smith (à gauche) et le choix des Flames de Calgary Luke Misa vont faire le saut de la LCH à Penn State cette saison.

Deux vedettes de la Ligue canadienne de hockey (LCH) se sont jointes à Penn State en vue de la saison : l’attaquant Luke Misa, un espoir des Flames de Calgary qui a pris le troisième rang chez les Steelheads de Brampton, dans la Ligue de hockey de l’Ontario, avec 85 points (34 buts, 51 passes) en 67 matchs la saison dernière et le défenseur Jackson Smith, qui a terminé au 10e échelon à sa position dans la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL) avec 54 points (11 buts, 43 aides) en 68 rencontres avec les Americans de Tri-City. Smith a été sélectionné par les Blue Jackets de Columbus au 14e rang du dernier repêchage.

Cette saison, Smith sera le premier joueur repêché en première ronde dans la LNH à évoluer avec Penn State.

« Nous avons une bonne équipe, et je veux occuper un rôle important là-bas, a dit Smith. Ce serait gros d’être un élément important d’une si bonne équipe. Ce sera vraiment plaisant. »

C’est sans compter l’attaquant Charlie Cerrato, qui est devenu le deuxième joueur de Penn State à être repêché quand les Hurricanes de la Caroline l’ont sélectionné en deuxième ronde (49e) lors du dernier encan.

McKenna a suivi tout ça attentivement avant de prendre sa décision, lui qui hésitait entre Penn State et Michigan State.

McKenna a pris le deuxième rang de la WHL la saison dernière avec 129 points (41 buts, 88 mentions d’aide) en 56 parties de saison régulière avec les Tigers de Medicine Hat. Il a ensuite terminé au troisième échelon durant les séries éliminatoires de la WHL avec 38 points (neuf buts, 29 passes) en 16 matchs. Il a aidé les Tigers à remporter le championnat de la WHL et à atteindre la finale de la Coupe Memorial. Il a été nommé joueur de l’année dans la WHL et la LCH.

Aidé par un changement de règlement de la NCAA en novembre, qui a accordé aux joueurs de la LCH le droit de jouer dans les rangs universitaires américains à partir de cette saison — alors qu’ils étaient auparavant considérés comme professionnels, puisque certains avaient signé des contrats de recrue dans la LNH —, McKenna a vu en Penn State sa meilleure option pour son année d’admissibilité au repêchage.

« Ç’a été une décision très difficile », a souligné McKenna, le 8 juillet. « Évidemment, il y a plusieurs excellentes options qui se présentaient, mais moi, ma famille et tous ceux qui font partie de mon entourage jugeaient que le meilleur endroit pour moi la saison prochaine était l’Université Penn State. »

Gavin McKenna PSU NCAA story Main

Gavin McKenna est pressenti pour être le premier choix du repêchage 2026.

Plutôt que de choisir un programme avec des décennies d’histoire, incluant trois championnats de la NCAA (1966, 1986, 2007) et une liste d’anciens sur laquelle figurent Rod Brind’Amour, Anson Carter et Ryan Miller, McKenna a choisi d’aller dans une direction différente.

« J’ai toujours voulu paver mon propre chemin », a-t-il dit à LNH.com. « Je ne veux pas être un suiveur. Je veux accomplir mes propres choses et suivre mon cœur. Depuis le début, des gens me disaient que Penn State était un programme en développement qui n’allait peut-être pas me préparer pour le hockey professionnel. Mais je veux suivre mon instinct et respecter ce que je veux accomplir, tout en bloquant ce que les autres disent. »

L’une des choses qui l’ont conquis à Penn State, c’est la table de ping-pong dans le salon des joueurs du Pegula Ice Arena. C’est autour de cette table qu’il a développé une chimie avec Gadowsky lors de sa visite de recrutement.

« Il est drôle à côtoyer, a affirmé McKenna. Il est compétitif. Il aime gagner. Je l’ai affronté au tennis de table, et il ne m’a pas laissé de chances. Ça montre qu’il est compétitif et qu’il aime gagner. J’ai hâte à la saison, ça devrait être plaisant. »

McKenna a ajouté que Gadowsky l’a emporté, en partie parce qu’il n’avait pas joué au tennis de table depuis longtemps.

Y aura-t-il un match revanche?

« Absolument », a répondu McKenna.

Ça viendra en temps et lieu, mais le hockey sera le principal souci de McKenna cette saison. Ça commence avec des duels contre l’Université Arizona State les 3 et 4 octobre.

Ses premiers matchs au Pegula Ice Arena auront lieu la fin de semaine suivante, les 9 et 10 octobre contre l’Université Clarkson.

Il sera également sous les projecteurs quand Penn State accueillera Michigan State dans le premier match universitaire masculin disputé en plein air. Le duel aura lieu au Beaver Stadium, un stade de 106 000 places, le 31 janvier.

« Gavin est un joueur spécial et un jeune homme extraordinaire, a dit Gadowsky. Notre personnel n’aurait pu être plus impressionné lors de sa visite. Son arrivée est non seulement importante pour notre programme, mais aussi pour le sport universitaire à Penn State et le hockey universitaire en général. Nous sommes emballés de voir ce qu’il accomplira sur la glace, dans notre vestiaire et au sein de la communauté. »

Il n’y a aucun doute que l’arrivée de McKenna va faire grimper les attentes à Penn State, qui misera sur le retour de ses quatre meilleurs pointeurs de la saison dernière.

Mais l’effet McKenna ne sera pas seulement ressenti cette saison. Il pourrait devenir le point central de futurs efforts de recrutement. En plus d’offrir un campus vivant et un aréna à la fine pointe de la technologie, Penn State pourra vendre l’opportunité de jouer pour un programme qui a développé le prochain joueur générationnel de la LNH.

Il s’en est passé des choses pour le programme de hockey de Penn State au cours des 15 dernières années. Que nous réservent les 15 prochaines?

« Nous pouvons dire que nous avons coché tous les éléments de notre liste, sauf un, a dit Gadowsky. C’est ce que nous visons. »

Olczyk, qui est aujourd’hui comptable à Chicago, partage l’engouement de tous les partisans à l’endroit de McKenna.

« Penn State est un peu passé du statut de nouveau venu à… disons qu’il est indéniable que, au fond, cette université restera probablement toujours une école de football, étant donné toute l’histoire qu’elle a dans ce sport. Mais elle est en train de démontrer qu’elle fait partie des endroits les plus prestigieux pour jouer au hockey, a-t-il déclaré. Que ce soit par ses installations, son personnel technique ou toutes les commodités auxquelles les joueurs ont accès. Ce sera vraiment enthousiasmant de les voir à l’œuvre cet automne. »

*Avec la contribution du correspondant indépendant NHL.com Craig Merz.