Jets : « Une question de pouces »
Deux poteaux frappés en deuxième période auraient pu changer l'allure du match… et de la série pour la troupe de Paul Maurice
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Ils avaient pris le contrôle du match en début de deuxième période, et bourdonnaient en territoire ennemi comme ils l'avaient rarement fait depuis le début des hostilités. La marque n'était encore que de 1-0 en faveur de la formation montréalaise, et on sentait venir le but égalisateur à grands pas.
Ping. Et ping. Nikolaj Ehlers et Blake Wheeler se sont frottés à la barre transversale de Carey Price en l'espace de quatre minutes. Quarante-trois secondes après la chance ratée du capitaine des Jets, le CH doublait son avance grâce à Artturi Lehkonen, et il n'allait plus regarder derrière.
« C'était plutôt étrange, a commenté Wheeler. J'étais certain que j'avais marqué et que c'était 1-1. Ç'aurait assurément changé l'allure du match. Un bon gardien fait souvent sa chance. Il se dresse devant son filet en ce moment, et en plus, les bonds vont de son côté. »
Ç'aurait peut-être aussi pu changer l'allure de la série. Les Jets se sont finalement inclinés 5-1 et feront face à l'élimination lors du quatrième match de la série, lundi au Centre Bell (20h HE; TVAS, CBC, SN).
Ébranlée par le filet de Lehkonen, la formation manitobaine aurait pu répliquer immédiatement grâce à un jeu de puissance, mais ce sont plutôt les locaux qui en ont profité pour faire 3-0 et lui scier les jambes. Adam Lowry a eu beau réduire l'écart en fin d'engagement, le mal était fait.
« Quand tu tires de l'arrière de la sorte et que tu cafouilles en avantage numérique, tu dois ensuite te mettre à forcer les jeux pour revenir dans le match, a résumé l'unique marqueur des Jets. Je ne crois pas que ce soit un manque d'efforts ou de volonté de notre part.
« Soit on n'obtient pas les bonds nécessaires, soit on n'est pas en mesure d'exécuter les jeux. En ce moment, c'est une combinaison des deux. »
C'est une bien mauvaise nouvelle à l'aube d'un match sans lendemain contre une équipe en pleine confiance et un gardien qui ne semble pas avoir l'intention de baisser la garde très souvent. Si ses poteaux doivent aussi se mettre de la partie, les Jets sont en danger.
« Ça devient frustrant pour nos gars, surtout pour ceux qui sont passés très près de marquer, a indiqué l'entraîneur Paul Maurice. Ils sont payés pour marquer et ils en retirent beaucoup de fierté quand ils parviennent à le faire. »
Les moments de fierté se font donc rares à Winnipeg. Price vient de repousser 56 des 57 tirs dirigés vers lui dans les deux dernières rencontres, et les attaquants de Jets ne semblent pas être en mesure d'entrer dans sa bulle.
« Nous devons mettre de la circulation lourde devant lui et l'empêcher de bien voir la rondelle, a réitéré Lowry. Nous avons réussi à le faire à quelques occasions et ç'a failli payer. C'était une question de pouces, et il y en avait deux derrière lui. Nous devons poursuivre dans cette veine. »
Mémoire courte
Les Jets pourront se remettre au travail très rapidement en raison de l'horaire plutôt atypique de ces séries éliminatoires. Cela signifie moins de temps pour apporter des correctifs, mais aussi moins de temps pour ruminer la défaite.
« Si vous mettez le pied dans notre vestiaire en ce moment, je vous garantis que vous n'aurez pas beaucoup de plaisir, a lancé Maurice. Nous venons de perdre un autre match et nous sommes au bord du précipice. Mais après vos questions, nous mettons tout derrière et nous amorçons notre préparation. »
Au-delà des aspects techniques du jeu, la troupe de Maurice devra puiser dans ses réserves pour afficher de la hargne et de la conviction - deux choses que l'on n'a vues que par petites séquences depuis le début de cette série. Peut-être que la douleur de cette défaite se fera toujours ressentir dans moins de 24 heures, et que les Jets pourront s'en servir.
« Je pense que c'est bien pour nous de ne pas avoir à passer une journée complète à l'hôtel demain, a conclu Wheeler. Il y a plusieurs gars qui bouillent en dedans, alors c'est une bonne chose d'avoir une occasion de se reprendre rapidement. Nous devons gagner un match, c'est aussi simple.
« Rien ne change pour nous. Ce n'est qu'une victoire. Après ça, nous verrons ce qui va se passer. »
