Tocchet presser 2

PHILADELPHIE – On pouvait voir Rick Tocchet un peu partout autour du Wells Fargo Center vendredi.

Sur les écrans vidéo à l’extérieur de l’aréna. Dans les hauteurs de l’amphithéâtre où son nom apparaît en tant que membre du Temple de la renommée des Flyers de Philadelphie.

Il a aussi discuté avec environ 400 détenteurs d’abonnements saisonniers qui ont assisté à sa conférence de presse d’introduction à titre de nouvel entraîneur des Flyers, deux jours après avoir été embauché afin de remplacer John Tortorella. Ce dernier a été congédié le 27 mars, et Brad Shaw a agi comme entraîneur par intérim pour les neuf dernières parties de la saison régulière.

On aurait dit qu’un héros local revenait à la maison afin d’aider l’équipe de hockey locale à mettre un terme à une séquence de cinq exclusions consécutives des séries éliminatoires, ce qui égale la plus longue disette de l’histoire de l’équipe.

Mais une fois que ces vibrations positives auront disparu, comment Tocchet parviendra-t-il à faire des Flyers une meilleure équipe?

« Je sais que j’effectue un retour, mais tout ça ne concerne pas Rick Tocchet, a lancé le pilote de 61 ans. Ça concerne le logo. Je suis un gars de logo. Comment restaurons-nous ce que signifie ce logo? »

Tocchet s’est énormément investi dans ce logo. Il a été sélectionné par les Flyers en sixième ronde (121e au total) du repêchage 1983, et a disputé les huit premières saisons, ainsi que les trois dernières, de sa carrière de 18 campagnes dans la LNH avec Philadelphie.

« J’étais un jeune homme de 19 ans quand j’ai franchi le pont Walt-Whitman pour disputer mon premier match au Spectrum [l’ancien aréna des Flyers], s’est remémoré Tocchet. Je suis parti pendant environ 20 ans. J’ai appris beaucoup en tant que joueur et en tant qu’entraîneur au cours de ces années. J’ai eu la très grande chance de pouvoir échanger des idées avec certains des plus grands esprits de hockey au cours des 25 dernières années, et j’espère maintenant pouvoir ramener ici un peu de ces connaissances. »

Certaines de ces connaissances ont été acquises au cours de son passage de trois saisons comme entraîneur des Canucks de Vancouver, un poste qu’il a quitté le 29 avril. Il a aussi dirigé le Lightning de Tampa Bay et les Coyotes de l’Arizona, en plus de remporter la Coupe Stanley à deux reprises (2016, 2017) en tant qu’entraîneur adjoint avec les Penguins de Pittsburgh.

Tocchet affirme toutefois qu’il ne s’est pas contenté de revenir en courant là où sa carrière dans la LNH avait commencé simplement parce que l’équipe se cherchait un entraîneur.

« Quand je suis parti de Vancouver, je voulais prendre mon temps pour vivre ce processus, a-t-il expliqué. Je ne voulais pas me précipiter avec une autre équipe. J’ai déjà fait partie d’équipes où il manquait des outils. Je me suis donc dit que si je devais m’investir quelque part, j’allais avoir besoin d’outils. J’aurais aussi pu retourner à la télévision. J’ai adoré mon expérience, et il s’agissait d’une excellente plateforme pour moi. Je pense simplement qu’il y a beaucoup d’outils à ma disposition pour bien travailler ici. »

Tocchet a eu droit à une présentation en bonne et due forme de la totalité du coffre à outils dont il pourrait disposer au cours d’une discussion avec le président des opérations hockey de Philadelphie Keith Jones, qui tentait de le convaincre d’accepter le poste.

« Il n’était pas du genre à vouloir à tout prix le poste simplement parce que les Flyers l’appelaient, a assuré Jones. Nous avons dû le convaincre en faisant le tour de notre formation pour lui en montrer plus que ce que nous montrons aux médias quant à la direction que nous voulons prendre. Nous sommes très heureux de voir qu’il a acheté ce que nous lui avons présenté, et qu’il a voulu faire partie de notre vision.

« Il reconnaît que ce devra être un effort d’équipe afin de retourner au sommet. Je suis simplement heureux qu’il en ait vu assez pour vouloir faire partie de ça avec nous. »

Le directeur général Daniel Brière a fait sa part afin d’attirer Tocchet à Philadelphie, mais il affirme que ce n’est pas l’historique entre l’entraîneur et les Flyers qui faisait de lui le meilleur candidat pour le poste.

« Le fait qu’il a déjà joué ici n’avait pour moi aucun impact, a dit le Québécois. C’est un beau bonus, qu’il ait joué ici et qu’il ait déjà saigné pour cette organisation, et qu’il possède déjà une connexion avec les partisans. Ce sont des atouts supplémentaires. Mais au début du processus, de mon côté, ce n’est pas ce qui allait me faire pencher d’un côté ou de l’autre. Je voulais embaucher le meilleur entraîneur disponible et l’un des meilleurs entraîneurs de la LNH, et c’est ce que je pense qu’il est. »

Selon Brière, ce qui place Tocchet dans cette catégorie, ce n’est pas le fait qu’il a gagné le trophée Jack-Adams à titre de meilleur entraîneur de la LNH avec les Canucks en 2023-24. C’est ce qu’il a accompli au cours de ses quatre saisons derrière le banc des Coyotes (2017-21).

« Il a hérité d’une formation plutôt dégarnie à l’époque, d’une équipe que tous les experts voyaient terminer au dernier rang de la LNH, et il en a fait une équipe compétitive, a rappelé Brière. Ils ont participé aux séries à une occasion (2019-20), et ils étaient de taille et disputaient de bons matchs. Cette partie de sa carrière d’entraîneur a probablement été pour moi la plus impressionnante. On ne peut pas non plus oublier sa contribution dans les deux conquêtes de la Coupe Stanley des Penguins, ainsi que pour la victoire du Canada aux 4 nations l’an dernier, alors qu’il a travaillé avec certains des meilleurs joueurs au monde. Sa feuille de route est donc impressionnante. »

Tocchet est persuadé qu’il se trouve dans une bonne posture pour connaître du succès à Philadelphie.

« Ils misent sur beaucoup d’espoirs, du talent qui n’a pas encore atteint son plein potentiel, et de la stabilité au niveau des propriétaires, a-t-il énuméré. Je me suis promené dans le complexe d’entraînement [le Flyers Training Center], et j’ai fait le tour de cet aréna, à l’intérieur, au niveau des sièges. Il y a tellement d’outils avec lesquels travailler. Leur complexe d’entraînement possède trois patinoires. En tant qu’entraîneur, c’est le genre de chose que vous voulez avoir. Ces choses qui sont si attirantes peuvent m’aider à être un meilleur entraîneur. »

Il y a aussi une formation qu’il pense prête à se battre pour une place en séries. Il ajoute à cela son expérience positive avec le défenseur Travis Sanheim et l’attaquant Travis Konecny lorsqu’il faisait partie de l’équipe d’entraîneurs du Canada à la Confrontation des 4 nations en février.

« Chaque personne possède un talent qu’il n’a pas pleinement exploité, a-t-il mentionné. Peu importe le niveau de talent, c’est mon travail de l’exploiter au maximum. Je sais où cette équipe se dirige, et j’aime la direction qu’elle prend. J’adore la voie que ces gars ont déjà tracée. Je crois en cela, et je veux faire partie de la solution.

« Ce n’est pas seulement moi. Ce n’est pas au sujet de Rick Tocchet, ça passe par tout le monde. De mon côté, je sais toutefois ce que j’ai fait pour progresser dans le passé, et que j’aurai beaucoup d’outils à ma disposition ici. C’est ce qui m’a attiré dans cet emploi. »