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QUÉBEC – C’est à bord de l’autobus qui les menait du Collège Esther-Blondin à l’aréna de Lachenaie que le rêve commun de Thomas Bordeleau et de Xavier Parent a commencé à réellement prendre forme.

Les deux attaquants connaissaient du succès au niveau midget AAA et on commençait déjà à parler d’eux comme de beaux espoirs pour la LNH. Huit ans plus tard, et malgré le fait qu’ils ont emprunté des chemins différents, ils se retrouvent désormais ensemble dans l’organisation des Devils du New Jersey.

Et pour la première fois depuis cette belle époque, les deux amis ont refoulé la patinoire dans le même uniforme en sol québécois, en plus. C’était à l’occasion d’un match préparatoire face aux Sénateurs d’Ottawa au Centre Vidéotron devant 12 159 amateurs, dimanche.

« C’est le fun de pouvoir vivre cette expérience-là avec lui, a lancé Parent. Quand il a été échangé aux Devils cet été, j’étais vraiment content. On est de bons amis depuis qu’on est tout jeunes.

« On a tellement niaisé dans le bus vers l’aréna. On passait presque tout notre temps ensemble, je me souviens des vendredis avec les autres gars de l’équipe. Ce sont des souvenirs dont je vais me souvenir toute ma vie. Ça va être le fun d’en créer d’autres chez les professionnels. »

Bordeleau a esquissé un sourire en coin quand on a abordé le sujet avec lui, quelques minutes après sa sortie de la glace. Ce n’était qu’un match préparatoire sans histoire – un revers de 2-0 des Devils – reste que le moment qu’il venait de vivre aux côtés de son complice avait une importance certaine.

« Je ne fais que repenser à nos moments ensemble au Collège, et je crois qu’on tenait un peu tout ça pour acquis, a-t-il raconté. On avait beaucoup de talent dans cette équipe, et on faisait tous nos propres affaires, on travaillait très fort, on était déjà sérieux dans notre propre développement.

« Ça fait drôle et un peu bizarre de penser qu’on a niaisé ensemble sur les bancs d’école et qu’on est maintenant rendus dans un camp professionnel. »

C’est bizarre, certes, mais c’est la réalité. Bordeleau a rejoint Parent au New Jersey quand il a été acquis des Sharks de San Jose au cours de l’été. Après quatre saisons dans l’organisation californienne, il avait l’impression d’avoir fait le tour du jardin et voulait une nouvelle chance de se faire valoir ailleurs.

« Je sais ce que j’ai à faire, a amorcé celui qui a joué 44 matchs avec les Sharks. Je sais que je suis capable de jouer dans la LNH. Je me sens bien sur la glace. Je dois simplement prouver ma valeur. Il y a de nouvelles paires d’yeux sur moi et j’en profite pour leur montrer mon identité. »

Compétition saine

Ce qui est ironique dans tout ça, c’est que les deux amis se retrouvent forcément en compétition. Ils ont aussi le même profil d’attaquants offensifs de plus petite taille. Mais ils assurent qu’il n’y a pas de rivalité. Ils se sont même entraînés ensemble à quelques reprises au cours de l’été.

« Les gars de la Ligue américaine, on essaie tous de se pousser, a expliqué Parent, toujours en quête d’un premier match dans la grande ligue. Tom et moi, on se poussait avant d’arriver au camp et on se pousse encore. On souhaite à tout le monde de jouer en haut. Il faut s’aider là-dedans et avoir du fun. »

Quoiqu’il advienne dans les prochaines semaines – voire dans les prochaines années – personne ne pourra leur enlever ce qu’ils ont vécu ensemble, dimanche.

« Ce n’est pas tout le monde qui peut goûter à l’expérience de la LNH, et quand tu peux le vivre avec un gars avec qui tu as grandi, c’est encore plus le fun », a conclu Bordeleau.