CALGARY – Nick Suzuki et Noah Dobson partageront maintenant le même vestiaire, celui des Canadiens de Montréal. Pour la prochaine saison, Suzuki et Dobson envisageront de devenir coéquipiers sur une scène encore plus grande : l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Milano Cortina 2026 en février prochain.
Suzuki et Dobson n’ont toujours pas reçu leur billet d’avion pour l’Italie. Loin de là. Ils ont toutefois franchi un premier pas cette semaine en participant au camp d’orientation de l’équipe canadienne à Calgary.
« Oui, c’est génial d’être ici », a raconté Dobson dans un corridor d’un chic hôtel du centre-ville de Calgary. « Il s’agit d’un immense honneur. Je me retrouve avec les meilleurs joueurs au Canada. C’est une bonne étape. J’apprends à connaître les autres joueurs. Nous tenterons de devenir une équipe. »
« C’est très spécial d’avoir tous ces athlètes ici, a renchéri Suzuki. C’est cool de faire partie de ça. Mardi soir, on a eu un souper d’équipe. J’ai rencontré du nouveau monde, c’était bien agréable. »
À ce camp d’orientation, il n’y a aucune activité sur la glace. Doug Armstrong, le directeur général, Jon Cooper, l’entraîneur en chef, et les autres dirigeants et entraîneurs profiteront des trois jours en Alberta pour discuter des grandes orientations et philosophies de la formation canadienne avec les 41 joueurs sur place.
« Nous jouerons au golf aujourd’hui, a précisé Dobson. C’est spécial de sortir avec tous les joueurs. Nous voulons bâtir notre équipe pour les Jeux olympiques. Il y a des joueurs qui ne feront pas partie de cette formation, mais nous partageons tous le même objectif, celui de gagner l’or pour le Canada. »
Des postes à gagner
Sidney Crosby, Connor McDavid et Sam Reinhart, trois des six joueurs déjà choisis pour l’équipe canadienne, ont participé à une conférence de presse mercredi en matinée. Pendant que les trois attaquants répondaient aux questions dans une petite salle de l’hôtel, Suzuki et Dobson s’entretenaient avec un autre groupe de scribes dans un corridor.
Les deux représentants du CH demeuraient donc dans l’antichambre. Cette scène était un reflet de leur position au sein de l’équipe. Le capitaine du Tricolore et l’ancien défenseur des Islanders de New York n’ont pas vécu l’aventure de la Confrontation des 4 nations l’an dernier. Ils n’y ont pas gagné la médaille d’or dans cette finale épique contre les États-Unis où McDavid avait marqué le but vainqueur en prolongation.
Les 24 joueurs qui ont porté les couleurs du Canada à la Confrontation des 4 nations ont obtenu une invitation pour le camp d’orientation. Suzuki et Dobson font donc partie d’un contingent de joueurs qui voudront déstabiliser l’ordre établi.
« Tous les gars qui sont ici sont persuadés qu’ils méritent leur place au sein de l’équipe, a rappelé Suzuki. Il y aura beaucoup de compétition. Il y a beaucoup de talent au sein duquel la direction et les entraîneurs pourront choisir. J’essaie de me concentrer sur moi-même et sur ce que je peux faire en début de saison pour mettre mon nom dans le chapeau. »
« Je dois continuer de faire ce que je sais faire, a enchaîné le centre de 26 ans. Je peux jouer offensivement et défensivement et dans n’importe quelle situation : supériorité numérique et infériorité numérique. J’ai plusieurs outils, c’est à moi de démontrer ma polyvalence pour me donner le plus de chance possible. »
Même s’il n’a pas joué sous les ordres de Cooper l’an dernier, Suzuki a quand même des cartes pour bien vendre sa candidature. Il a connu la meilleure saison de sa carrière l’an dernier avec 89 points (30 buts, 59 passes) en plus de conduire son équipe à une participation aux séries.
Parmi tous les centres canadiens, seuls Nathan MacKinnon (116), McDavid (100) et Crosby (91) ont récolté plus de points que Suzuki l’an dernier. Si l’offensive est un atout, le jeu défensif risque de peser lourd dans la balance. Cooper cherchera un centre responsable défensivement capable d’éteindre les gros trios des équipes adverses et de remplir des mandats en infériorité numérique.
Suzuki n’aurait aucun problème à changer de position afin d’obtenir l’un des 25 postes pour l’équipe canadienne.
« Il faut savoir s’adapter, il n’y a qu’un nombre limité de places, a-t-il répliqué. Je sais que je suis à l’aise à l’aile. J’ai joué à cette position au cours de ma carrière. De nos jours, le hockey est devenu pas mal un jeu sans réelle position. Tout le monde doit être capable de combler les responsabilités des autres. Je sais que je peux le faire. »
Plusieurs défenseurs droitiers
Des 13 défenseurs au camp d’orientation, huit, dont Dobson, sont droitiers. Il y a un rare déséquilibre du côté droit. Sur papier, il ne s’agit pas d’une bonne nouvelle pour le futur numéro 53 du Tricolore.
À l’image de Suzuki, Dobson demeurait bien calme en décrivant ses chances de vivre le rêve olympique.
« Tous les joueurs invités à ce camp (d’orientation) sont ici pour une raison, a-t-il noté. Nous croyons tous en nos chances. Mais il s’agit de la meilleure équipe au monde. Ce n’est pas facile d’y gagner un poste. J’espère connaître un bon début de saison afin de compliquer la décision des dirigeants. »
Dobson n’a pas fait de cachettes. Il sait très bien que cette saison 2025-26 sera particulière en raison de la présence des Jeux olympiques.
« Je resterai conscient de l’enjeu, a reconnu le défenseur originaire de l’Île-du-Prince-Édouard. Je connais l’année, c’est une année spéciale avec les Jeux olympiques. Quand tu grandis au Canada, tu rêves de jouer dans la LNH, mais aussi de porter les couleurs du Canada. Si tu peux jouer aux JO, c’est un autre monde. Je me concentrerai sur mon jeu. Je tenterai d’offrir mon meilleur hockey et rendre la décision difficile pour les dirigeants de l’équipe quand ils auront à choisir les joueurs. J’y penserai, mais je garderai aussi mes énergies sur le quotidien. Je voudrai aider les Canadiens à gagner. »
Échangé des Islanders aux Canadiens le 27 juin dernier, Dobson aura aussi besoin de trouver ses repères avec une nouvelle équipe. Il devra également composer avec la pression d’un plus gros marché que celui de Long Island. À ce sujet, le grand défenseur de 6 pieds 4 pouces ne donnait pas l’impression d’en perdre le sommeil.
« Je ne crois pas qu’il s’agira d’un problème, a-t-il affirmé. C’est un privilège de jouer pour les Canadiens de Montréal. C’est excitant. Je souhaite en profiter. Je viens des Maritimes et j’ai regardé cette équipe dans mon enfance. Je trouve ça cool. J’aurai la chance de jouer 41 matchs par année au Centre Bell. Je ne peux demander mieux. »
Entre la folie d’une transaction et d’un déménagement, le bonheur d’un mariage avec sa conjointe et la préparation en vue d'une autre saison dans la LNH, Dobson a consacré un peu de temps cet été à s’entretenir avec son prochain entraîneur-chef, Martin St-Louis.
« J’ai discuté un peu avec Martin, mais nous ne sommes pas entrés dans les détails. Je n’ai pas de nouvelle à partager avec vous, a-t-il dit lorsque questionné sur l’identité de son prochain partenaire à la ligne bleue du CH. Nous aurons une bonne défensive. Il y a plusieurs habiletés différentes au sein de notre groupe de défenseurs. J’ai hâte de jouer avec cette équipe, peu importe l’identité de mon partenaire. J’aurai du temps lors du camp pour construire une cohésion avec mes nouveaux coéquipiers. »


















