MONTRÉAL – Des clips de Victor Hedman et d’Erik Karlsson, Rasmus Dahlin en a regardé dans ses jeunes années. À la tonne, même.
C’était presque systématique. Quand ses entraîneurs du programme de Frölunda avaient des exemples à lui montrer dans des situations bien précises, ils ressortaient les séquences de ces deux piliers suédois à la ligne bleue. Tout ça dans le but de faire de Dahlin celui qui allait suivre leurs traces.
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« Ces deux-là ont un énorme impact en Suède, a amorcé le défenseur de 24 ans. Quand on voulait me montrer comment me comporter, on les prenait toujours en exemple. Ce sont eux qui ont en quelque sorte créé le joueur que je suis. Je veux être fiable défensivement, mais je veux aussi m’amuser offensivement.
« Même de loin, ils ont joué un très grand rôle dans ma carrière. »
Des années plus tard, Dahlin fait maintenant équipe avec ses idoles à la Confrontation des 4 nations. Après une défaite en prolongation contre le Canada en lever de rideau, la Suède tentera de revenir en force contre la Finlande, samedi, au Centre Bell.
C’est la deuxième fois que les trois défenseurs se retrouvent au sein de la même brigade, après leur participation au Championnat mondial, le printemps dernier.
« La première fois que je me suis retrouvé dans le même vestiaire qu’eux, c’était différent, s’est-il souvenu en rigolant. J’étais assez impressionné de pouvoir côtoyer ceux que j’ai admirés toute ma vie. Ça m’avait pris quelques jours pour m’y habituer. Maintenant, c’est un peu plus normal, mais ça reste cool. »
Plus normal aussi parce que Dahlin est en train, lentement mais sûrement, de s’établir comme le visage de la prochaine vague de défenseurs suédois. Malgré les insuccès collectifs chez les Sabres de Buffalo, il parvient à tirer son épingle du jeu individuellement.
Et ça ne passe pas inaperçu aux yeux des vétérans.
« C’est plaisant d’être témoin de son développement. Il est devenu un élément fort important avec les Sabres en étant nommé capitaine, a commenté Hedman. J’ai pu constater ses habitudes de travail, son leadership et sa détermination au dernier Championnat mondial.
« Ça fait toujours un petit velours d’entendre que des plus jeunes ont grandi en te regardant. Pour moi, c’était Nicklas Lidstrom et nous espérions, Erik (Karlsson), Mattias (Ekholm) et moi, devenir des modèles pour la prochaine génération de défenseurs suédois. Ça signifie beaucoup pour nous. »
Les rôles s’inversent
Le plus cocasse dans tout ça, c’est que les rôles sont en train de changer. Au détour d’une réponse, Hedman raconte sans gêne qu’il est maintenant celui qui sort son carnet de notes en regardant son jeune coéquipier.
« J’en suis à ma 16e saison dans la Ligue, j’aime le sport et je veux encore m’améliorer, a dit le défenseur de 34 ans. Je regarde la façon de jouer de Rasmus, de Quinn Hughes et de tous ces jeunes. Tout semble facile pour eux. Je prends des notes et je regarde des clips de leur jeu. Il ne faut jamais cesser d’apprendre. »
Karlsson, lui, a les yeux sur Dahlin depuis fort longtemps. Le défenseur des Penguins de Pittsburgh était bien au courant du talent de son compatriote avant même qu'il soit sélectionné au premier rang au total en 2018 puisqu’il est, lui aussi, un ancien du programme de Frölunda.
Il est ravi de pouvoir partager la glace avec le jeune loup dans les dernières années de sa carrière.
« Je suis excité de jouer avec lui, a conclu Karlsson. Il est jeune, il apporte de l’énergie et il a de gros objectifs pour la suite de sa carrière. On est chanceux en Suède, nous avons toujours une nouvelle vague qui arrive. Je sais qu’il sera un pilier à la ligne bleue de la Suède pour les années à venir.
« J’espère qu’éventuellement, il deviendra celui sur lequel les jeunes Suédois prendront exemple. »