Pour Wright, c’est une renaissance depuis deux semaines. Auteur d’un but et une passe face aux « Blue Shirts », le numéro 51 a maintenant écrit son nom sur la feuille de pointage à neuf reprises (six buts, trois passes) à ses huit derniers matchs.
Avant cette période faste, le quatrième choix au total à l’encan de 2022 n’avait que deux petits points (un but, une passe) après 18 rencontres.
« Oui, je joue personnellement le meilleur hockey de ma carrière dans la LNH en ce moment, a reconnu Wright. J’ai eu besoin de faire quelques ajustements. Je veux m’améliorer tous les jours et jouer avec confiance. Mais je suis heureux de mon jeu lors des derniers jours. »
Dan Bylsma n’a pas trouvé une potion magique pour son jeune attaquant. Il a toutefois utilisé une bonne vieille méthode en le retirant de sa formation pour trois matchs : le 17 novembre contre les Rangers à Seattle, le 20 novembre contre les Predators à Seattle et le 23 novembre contre les Kings à Los Angeles.
Depuis ce séjour dans les gradins, Wright est un jeune homme revigoré.
« Je voulais utiliser ce temps comme une forme de réinitialisation (reset en anglais), a expliqué l’Ontarien. J’ai pris un peu de recul pour libérer mes pensées sur ma façon de jouer. Je désirais revenir en force et regagner ma confiance. J’ai le sentiment que je suis moi-même en ce moment. »
Dans un corridor du mythique amphithéâtre de Manhattan, Bylsma est revenu sur cette décision audacieuse, mais profitable pour son équipe.
« Je lui ai parlé et nous avons eu de bonnes conversations, a expliqué l’entraîneur en chef du Kraken. Shane a gagné en maturité comme joueur depuis un an et demi. Il avait connu un très bon camp cette année. Il jouait probablement son meilleur hockey comme membre du Kraken, mais il avait besoin d’une réinitialisation. Je ne sais pas si tous les joueurs ont besoin d’une réinitialisation. Cette stratégie a porté ses fruits.
« Depuis son retour, il ne joue pas du hockey parfait, mais il joue avec une grande énergie. Il ne pense pas aux mauvais ou aux bons coups. Il fait juste jouer au hockey avec rapidité et il contrôle la rondelle. Il forme un très bon trio pour nous avec Tolvanen et Bjorkstrand. »
Un jeune transformé
Dans le vestiaire du Kraken, Tolvanen et Yanni Gourde ont le sentiment de voir la bonne version de Wright depuis ce petit purgatoire.
« Il est un joueur différent en ce moment à 100 %, comparativement au début de l’année, a noté Tolvanen. Il joue avec confiance. Il patine bien, il décoche de bons tirs et il fabrique des jeux. Nous savions tous qu’il avait du talent. Il le démontre maintenant. Il a fait un pas de géant. »
« Shane joue très bien dernièrement, a renchéri Gourde. Je lui lève mon chapeau, mais ses deux partenaires de trio (Bjorkstrand et Tolvanen) l’aident aussi à jouer de la bonne façon. Ils sont deux ailiers rapides et ils gagnent des batailles. Shane les suit très bien et il lit vraiment bien le jeu. C’est agréable de le voir aller. »
« Il y a des occasions où tu peux profiter d’un passage dans les estrades, a enchaîné Gourde. Il a regardé le jeu d’un autre angle. Depuis son retour, il nous donne du gros hockey. Il a un impact à chacun de nos matchs. Il a aussi marqué de gros buts en supériorité numérique pour nous. Ses présences en avantage numérique lui ont procuré de la confiance. Il touche plus souvent à la rondelle. »
En confiance avec Bylsma
Bylsma savait probablement sur quel bouton peser avec son jeune joueur de centre de 20 ans. Avant Seattle cette saison, il l’a dirigé avec les Firebirds de Coachella Valley dans la Ligue américaine.
« C’est génial de jouer pour lui, a dit Wright. Je le connais bien. J’ai joué pour lui l’an dernier à Coachella Valley et j’avais aussi joué en séries dans la Ligue américaine sous ses ordres lors des deux dernières saisons. Je sais ce qu’il attend de moi et j’ai de l’expérience avec son système de jeu. »
Wright, qui n’a joué que huit matchs avec le Kraken la saison dernière, avait obtenu de bons chiffres avec les Firebirds la saison dernière, récoltant 47 points (22 buts, 25 passes) en 59 matchs et 13 points (quatre buts, neuf passes) en 12 matchs en séries.
Le Kraken a joué la carte de la patience avec l’un de ses gros espoirs. Il y a eu des moments de doutes avec Wright, mais il semble se destiner maintenant sur le bon chemin.
« J’ai encore une longue route à parcourir, a répliqué Wright. Je veux m’améliorer dans plusieurs aspects. J’apprends, j’ai du plaisir et je continue à travailler fort pour obtenir de bons résultats. »
Juraj Slafkovsky, Simon Nemec, Logan Cooley et Wright. C’était l’ordre au sommet du repêchage de 2022. Mais dans cinq ou dix ans, le classement des quatre joueurs pourrait changer. Wright, qui n’avait pas caché sa déception de glisser lors du premier tour, n’a pas dit son dernier mot.