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VANCOUVER – La décision de Rick Tocchet de quitter son poste d’entraîneur des Canucks de Vancouver a pris Jim Rutherford par surprise et ajouté un autre point d’interrogation dans une saison déjà très mouvementée à Vancouver.

Le président des opérations hockey des Canucks a reçu deux appels mardi matin, le premier par l’agent de Tocchet et le deuxième par Tocchet lui-même pour lui expliquer sa décision.

« Il sentait qu’il avait besoin d’un changement, en partie pour des raisons personnelles, a dit Rutherford. Il voulait retourner dans l’est des États-Unis pour être plus près de sa famille, et c’est à peu près là où nous en sommes en ce moment. Mais évidemment, nous sommes déçus. »

On ignore toujours l’identité de son remplaçant. Le processus d’embauche va s’amorcer avec une courte liste que Rutherford ne s’attendait pas à utiliser, car ses discussions avec Tocchet après la saison portaient sur le futur de l’organisation, comme le camp d’entraînement, les embauches d’entraîneurs adjoints et même une visite chez le joueur de centre Elias Pettersson en Suède.

« Nous avons atteint un point, probablement il y a une semaine, où je me disais que nous parlions sans arrêt du futur, mais nous n’obtenions pas un engagement de sa part, a raconté Rutherford. À ce moment-là, j’ai commencé à penser qu’il n’était pas certain. Je n’étais pas certain des raisons, car tout était très positif, mais quand il m’a parlé aujourd’hui – et je ne vais pas entrer dans les détails – il m’a expliqué certaines choses avec lesquelles il doit composer. C’est personnel, mais lui et moi sommes amis depuis longtemps. Il m’a expliqué que “pour des raisons personnelles, j’aurai beaucoup de difficulté à accomplir le travail que je dois faire.” »

Les Canucks ont présenté une fiche de 38-30-14 cette saison, terminant à six points des Blues de St. Louis et du dernier rang donnant accès aux séries dans l’Association de l’Ouest.

Vancouver s’était pourtant emparé du titre de la section Pacifique et avait atteint le deuxième tour des séries éliminatoires l’an dernier, à la première saison complète de Tocchet aux rênes de la formation. L’homme de 61 ans avait d’ailleurs remporté le trophée Jack-Adams, remis à l’entraîneur de l’année dans la LNH.

Les Canucks ont clairement signifié qu’ils souhaitaient conserver les services de Tocchet et il y avait une année d’option sur son contrat, mais Rutherford a indiqué le 21 avril que les Canucks n’allaient pas l’exercer, ajoutant que « nous ne voulons pas obliger qui que ce soit à diriger notre équipe en ayant la tête ailleurs. »

Huit jours plus tard, Tocchet est parti.

« Je choisis de quitter les Canucks, a dit Tocchet. Ma famille est ma priorité, et avec la fin de mon contrat, le moment était opportun, a expliqué Tocchet par voie de communiqué. Bien que je ne sache pas où je m’en vais, ou comment mon avenir à court terme se dessine, je sens que c’est le bon moment pour moi d’explorer d’autres opportunités dans le monde du hockey. »

Tocchet a remercié les propriétaires, Rutherford et le directeur général Patrik Allvin, ainsi que les joueurs, les entraîneurs, le personnel de l’équipe, les partisans et même les médias de Vancouver.

Son départ relance les questions sur l’avenir du capitaine Quinn Hughes, qui a gagné le trophée Norris à titre de meilleur défenseur de la LNH la saison dernière et qui est finaliste de nouveau cette saison. Hughes avait ouvertement qualifié Tocchet d’entraîneur « extraordinaire. »

Rutherford a contacté Hughes après s'être entretenu avec Tocchet.

« J’espère qu’il joue au golf parce qu’il me rappelle habituellement immédiatement et je l’ai appelé une demi-heure après avoir parlé avec Rick, mais il ne m’a pas rappelé encore, a raconté Rutherford. Sachant ce qu’il ressent envers Rick et puisqu’il est une personne sensible, je m’attends à ce qu’il soit aussi déçu que moi. Je sais que Quinn est mature, donc il va faire les ajustements nécessaires, mais ils avaient une relation très solide, et Quinn avait beaucoup de respect pour lui. Et “Toc” avait beaucoup de respect pour Quinn, donc il y aura assurément une période d’adaptation. »

Le vestiaire des Canucks a fait couler de l’encre pour les mauvaises raisons cette saison. Une dispute à l’interne a mené au départ de l’attaquant J.T. Miller, échangé aux Rangers de New York le 31 janvier. Le gardien Thatcher Demko, lui, a subi plusieurs blessures et n’a disputé que 21 matchs.

« Ç’a pesé lourd sur tout le monde : les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants », a admis Rutherford.

Tocchet s’est joint aux Canucks après avoir occupé un emploi d’analyste au réseau Turner Sports pendant deux ans. Il a présenté une fiche de 108-65-27 en deux saisons et demie avec les Canucks, lui qui a remplacé Bruce Boudreau le 22 janvier 2023.

En un total de neuf saisons à la barre des Canucks, des Coyotes de l’Arizona (2017-21) et du Lightning de Tampa Bay (2008-10), Tocchet présente une fiche de 286-265-87. Il a également aidé les Penguins de Pittsburgh à remporter la Coupe Stanley alors qu’il était l’adjoint de Mike Sullivan en 2016 et 2017.

Tocchet est le 10e entraîneur à quitter son équipe depuis l’automne dernier, après Jim Montgomery (Bruins de Boston, 19 nov.), Drew Bannister (Blues de St. Louis, 24 nov.), Luke Richardson (Blackhawks de Chicago, 5 déc.), Derek Lalonde (Red Wings de Detroit, 26 déc.), John Tortorella (Flyers de Philadelphie, 27 mars), Greg Cronin (Ducks d’Anaheim, 19 avril), Peter Laviolette (Rangers de New York, 19 avril), Dan Bylsma (Kraken de Seattle, 21 avril) et Mike Sullivan (Penguins de Pittsburgh, 28 avril). De plus, les Blackhawks (Anders Sorensen), les Bruins (Joe Sacco) et les Flyers (Brad Shaw) ont terminé la saison avec un entraîneur par intérim.

Sullivan a rapidement été lié aux Canucks, car, comme Tocchet, il a travaillé avec Rutherford et Allvin avec les Penguins, quand ils ont remporté la Coupe Stanley deux fois (2016, 2017). Mais Rutherford a immédiatement fait taire les rumeurs, expliquant qu’il s’était déjà entretenu avec Sullivan.

« Je connais mon bon ami Mike Sullivan, et il ne veut pas quitter l’Est (des États-Unis), a révélé Rutherford. Il est un homme de famille. Je lui ai parlé hier, pas à propos d’une éventuelle embauche ici, mais je lui ai parlé quand il a quitté Pittsburgh et je sais qu’il veut rester dans l’Est. »

Rutherford a également remporté la Coupe Stanley avec Laviolette chez les Hurricanes de la Caroline en 2006.

« Nous avons connu du succès ensemble. J’aime la personne et l’entraîneur. Je ne suis pas rendu aussi loin dans le processus, mais c’est certain qu’avoir une personne que tu connais peut aider », a dit Rutherford, ajoutant qu’Allvin n’a pas travaillé avec Laviolette et qu’il est celui qui échange quotidiennement avec l’entraîneur. « Mais je ne le retirerais pas de la liste en ce moment. Il a connu beaucoup de succès dans cette ligue. »

Rutherford a ajouté que Manny Malhotra, qui en est à sa première année à la barre des Canucks d’Abbotsford, dans la Ligue américaine de hockey, et qui a travaillé trois ans comme adjoint avec Vancouver de 2017 à 2020 avant de passer quatre ans chez les Maple Leafs de Toronto, est aussi un candidat.

« Avec le travail qu’il a fait à Abbotsford et son expérience dans la Ligue, il sera certainement sur la courte liste », a dit Rutherford.