Le repêchage 2024 Upper Deck se tiendra les 28 et 29 juin à la Sphère de Las Vegas. La première ronde sera présentée le 28 juin (19 h HE; ESPN, ESPN+, SN, TVAS), tandis que les rondes 2 à 7 se dérouleront le 29 juin (11 h 30 HE; ESPN+, NHLN, SN, SN1). En attendant l’événement, LNH.com vous offre des portraits d’espoirs admissibles à l’encan. Voici celui de Tij Iginla, attaquant du Rocket de Kelowna dans la WHL.
BUFFALO – Tij Iginla savait parfaitement qu’il allait devoir répondre à de nombreuses questions portant sur son père au cours de la séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine), cette semaine.
Il faut dire que les espoirs dont le père est intronisé au Temple de la renommée du hockey, comme c’est le cas pour Jarome Iginla, ne sont pas légion.
« Les équipes veulent savoir comment je me perçois comme joueur, et la comparaison facile à faire est celle avec mon père », a raconté Iginla.
Il s’agit évidemment d’une comparaison qui peut être intimidante pour un jeune homme qui va fêter son 18e anniversaire plus d’un mois après le repêchage 2024, qui aura lieu les 28 et 29 juin à la Sphère de Las Vegas.
Après tout, le paternel a été sélectionné au 11e rang au total du repêchage 1995 par les Stars de Dallas, avant de connaître une carrière qui lui a ouvert les portes du Temple de la renommée en 2020. Son palmarès comporte notamment le trophée Art-Ross à titre de meilleur pointeur de la LNH (2002) et le trophée Maurice-Richard à titre de meilleur buteur (2002, 2004).
Fiston risque de trouver preneur autour du même échelon, lui qui apparaît au neuvième rang du classement final du Bureau central de dépistage de la LNH parmi les patineurs nord-américains.
Comment se distingue-t-il de son paternel? La ressemblance physique est frappante, si on fait abstraction de son abondante chevelure bouclée, qui fait contraste avec le crâne lisse de Jarome. Les deux hommes possèdent aussi le même charisme indéniable.
Sur la glace, il se considère davantage comme un joueur de centre, alors que son père a évolué à l’aile pendant la totalité de sa carrière. Iginla est répertorié comme un centre sur les listes en vue du prochain repêchage, même s’il a évolué essentiellement à l’aile cette saison. Son entraîneur avec les Rockets de Kelowna dans la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL) entend d’ailleurs l’utiliser au centre la saison prochaine.
« C’est évidemment une bonne chose de pouvoir évoluer aux deux positions, mais je me vois me développer comme un joueur de centre, a expliqué Tij. Il y a évidemment plus de responsabilités au centre, mais quand on évolue à cette position, ça nous donne la chance d’avoir un plus grand impact sur le match. Ça me permet d’aller récupérer des rondelles et d’attaquer par le centre de la glace plutôt que de rester coincé le long de la rampe. Je pense avoir la polyvalence pour évoluer aux deux positions. »
Cette perception rejoint l’évaluation de Jean-François Damphousse du Bureau central de dépistage.
« Je l’ai beaucoup aimé à l’aile, a exprimé Damphousse. Ce sera à l’équipe qui va le sélectionner de déterminer où il sera le plus utile. Il comprend assez bien le jeu pour se débrouiller au centre, mais je l’ai bien aimé à l’aile. Il peut battre les défenseurs en les débordant et utiliser son tir. Je le vois plus comme un joueur qui peut finir les jeux que celui qui va les créer, mais il est tellement talentueux qu’il pourrait faire les deux. »
En plus de la vision du jeu qui accompagne le fait de jouer au centre, le coup de patin du fiston est supérieur à celui du paternel au même âge, de l’avis même de Jarome.
« Je vois assurément une différence entre nos coups de patin, a affirmé Jarome. Je viens d’une génération où on nous encourageait à entourer nos chevilles de ruban avant de sauter sur la glace, alors nous n’avions pas la même conscience de l’importance de l’inclinaison de nos chevilles et de la manière d’utiliser l’extérieur de nos lames. Pour Tij et les patineurs de sa génération, c’est quelque chose qu’ils maîtrisent beaucoup mieux. »
Là où les deux Iginla se ressemblent beaucoup, c’est au niveau de la détermination et du niveau de compétition qu’ils affichent sur la glace. Surtout dans les moments importants.
Tij a affiché de belles statistiques cette saison avec une récolte de 84 points (47 buts, 37 passes) en 64 parties. Il a fait encore mieux en séries éliminatoires avec 15 points, dont neuf buts, en 11 rencontres. Il a conclu sa saison avec une performance dominante au Championnat du monde des moins de 18 ans, où il a amassé 12 points (six buts, six passes) en sept matchs pour aider le Canada à remporter la médaille d’or.
« Je veux être perçu comme un joueur qui peut se lever dans les matchs importants, a déclaré Tij. Lorsque ces matchs importants s’amorcent, je tente d’offrir le meilleur de moi-même. Je pense qu’un joueur va être jugé par la manière dont il performe dans ces matchs, dans les moments importants. Alors plus l’enjeu est grand, plus je veux être bon. »
Jarome a toujours mis l’accent sur cet élément, autant avec Tij qu’avec ses autres enfants, Jade et Joe, qui excellent sur la glace eux aussi.
« Avec tous nos enfants, nous avons toujours insisté sur la notion de vouloir compétitionner, a raconté Jarome. Le hockey demeure un jeu, et c’est important d’avoir du plaisir, mais je pense que c’est important de grandir en appréciant la compétition et le fait de se battre pour l’emporter.
« Il y a aussi une certaine énergie dans ce type de matchs où l’intensité est au rendez-vous. C’est tellement plaisant. C’est évidemment plus plaisant encore quand les choses tournent en votre faveur, mais tout ce que ces matchs représentent est amusant, et je pense que Tij le reconnaît et adore ça. »
L’implication sur le plan physique a toujours fait partie de l’identité de Jarome, qui n’a jamais hésité à jeter les gants au cours de sa carrière. Sa bagarre contre Vincent Lecavalier en finale de la Coupe Stanley en 2004 représente l’exemple parfait de la robustesse et de l’intensité qui ont toujours fait partie de son ADN.
Tij ne présente pas nécessairement le même profil sur le plan de la robustesse, mais il a tout de même une bagarre à son palmarès cette saison, contre un très bon ami à lui de surcroît, l’attaquant des Chiefs de Spokane Berkly Catton.
« Il y avait peut-être peu de frustration parce que nous étions en voie de perdre le match, mais il y a eu une escarmouche vers la fin de la rencontre, a raconté Tij. Je l’ai poussé un peu, et il m’a demandé si je voulais jeter les gants, alors c’est ce que nous avons fait. Ce fut un bon duel. »
Lorsque l’auteur de ces lignes lui a soufflé que Catton avait considéré leur affrontement comme un verdict nul, le côté compétitif d'Iginla a une fois de plus repris le dessus.
« Je ne vois absolument pas comment il peut dire ça, a lancé Tij avec un grand sourire. Vous auriez dû voir son œil au beurre noir le lendemain. »