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Ce texte a été publié le 21 novembre. Au moment de l'annulation du reste de la saison de la LHJMQ en raison du coronavirus, Dawson Mercer totalisait 24 buts et 36 aides pour un total de 60 points en 42 matchs. L'attaquant a été échangé aux Saguenéens de Chicoutimi à la date limite des transactions après avoir remporté l'or avec le Canada au Championnat mondial junior.
Dawson Mercer est débarqué chez les Voltigeurs de Drummondville presque sur la pointe des pieds, il y a trois ans. Timide et réservé, l'attaquant originaire de Bay Roberts, à Terre-Neuve, a pris sa place et a fait ses petites affaires sans trop faire de bruit.
Deux saisons plus tard, le portrait n'est plus du tout le même. Le jeune homme est sorti de sa coquille et il s'impose de plus en plus comme l'un des espoirs les plus prometteurs de la LHJMQ en vue du prochain repêchage de la LNH.

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« C'est un jeune extrêmement brillant, mais qui était aussi très réservé, a déclaré son entraîneur Steve Hartley. À sa première saison, il découvrait la LHJMQ. Il avait été bon, mais sa récolte de points n'était pas extravagante. Il a franchi une étape l'an dernier et il en a franchi une autre cette année.
« Beaucoup de gens disaient qu'il allait être mal entouré cette saison à Drummondville. Je peux vous assurer qu'il a les deux mains sur le volant avec nos autres vétérans et qu'il montre la voie à suivre. Entouré ou pas, il fait la différence chaque soir pour notre équipe. »
Avec les départs des attaquants Maxime Comtois, Joe Veleno et Félix Lauzon - les pierres angulaires de l'attaque drummondvilloise - chez les professionnels, Mercer semble avoir bien compris qu'il devait assurer la relève au point de vue offensif.
En seulement 19 matchs - il a été suspendu six matchs pour assaut - il a amassé 16 buts et 15 aides. Si la tendance se maintient, il éclipsera rapidement sa récolte de 30 buts et 34 passes en 68 rencontres, l'an dernier. La courbe de progression de Mercer est impressionnante, mais d'abord et avant tout constante.
« À ma première année, je voulais bien faire la transition au chapitre de la vitesse et de la robustesse, a-t-il expliqué. L'an dernier, mon objectif était de contribuer autant que possible pour aider l'équipe à aller jusqu'au bout. Cette année, avec les départs des vétérans, je veux être un leader et montrer l'exemple aux jeunes.
« Je ne regarde pas les choses à grande échelle. J'ai une perspective beaucoup plus étroite et je me concentre sur ce que je peux faire chaque jour pour évoluer. Je crois que ça m'aide grandement. »

Quand on discute avec Mercer, on sent qu'il a beaucoup de bagage et on se demande même s'il n'a vraiment que 18 ans. On comprend vite pourquoi il affiche une aussi grande maturité en jetant un coup d'œil à son parcours.
Il a quitté le nid familial à l'âge de 14 ans pour partir à la poursuite de son rêve à Bishop's College, à Sherbrooke. Là-bas, il ne connaissait que son cousin, mais ça ne l'a pas empêché de s'adapter facilement à son nouvel environnement. C'était un sacrifice, certes, mais c'était pour le mieux.
Le jeune homme avait la conviction que le fait d'évoluer ailleurs qu'à Bay Roberts allait lui permettre de se faire voir encore davantage par les recruteurs des différentes ligues auxquelles il aspirait - il étudiait aussi la possibilité de prendre la route des collèges américains. Il faut quand même avoir une grande confiance en son potentiel pour prendre une telle décision à un si jeune âge.
« La confiance est fort importante dans ce sport, a-t-il fait remarquer. Si un joueur n'a pas confiance en ses habiletés, il ne sera jamais à la hauteur. C'est un outil que tous les joueurs ont besoin d'exprimer dans leur jeu, tout en demeurant humbles. Même à un jeune âge, je sentais que j'avais le potentiel et la mentalité pour faire ce que je voulais le plus faire dans la vie et c'est pourquoi j'ai décidé de quitter la maison. »
Vers l'infini et plus loin encore
Il faut croire que Mercer avait raison d'y croire. Il se fait un nom au fur et à mesure que la saison avance et est considéré comme un potentiel choix de première ronde par le Bureau central de dépistage de la LNH. Mais n'allez pas lui dire…
« Ce n'est pas un gars qui s'enfle la tête, a confié son coéquipier Xavier Simoneau. On lui dit souvent dans le vestiaire qu'il sera un choix de première ronde et il n'aime pas ça (rires). […] J'ai vu sa progression constante depuis sa première année. Il s'est dégêné dans la chambre et il est devenu un joueur dangereux qui peut faire la différence sur la glace. »
Le plus impressionnant dans tout ça, c'est qu'il continue de progresser autant même s'il a fait la transition de l'aile droite au centre, cette saison, avec toutes les responsabilités que cela implique. La grande profondeur de l'équipe au cours des deux dernières saisons n'avait pas permis à Hartley de l'utiliser à sa position naturelle.
« Pour moi, c'était important d'ajouter une corde à son arc, un peu comme Dominique (Ducharme) avait fait avec Jonathan Drouin à l'époque à Halifax, a expliqué Hartley. C'est important pour Dawson d'avoir ce bagage-là dans notre ligue. Ça le rend encore plus polyvalent et complet.
« À force de le voir jouer, c'est dur de voir où se situe son plafond. C'est une question qu'on se pose tous les jours. C'est un jeune homme qui se pousse à être meilleur chaque jour dans tous les aspects de sa vie. C'est dur à dire, mais je suis certain qu'il est loin d'avoir atteint le maximum de son potentiel. »