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DETROIT – La peur.

Paul Maurice en a fait mention avant même la défaite des Panthers de la Floride par la marque de 4-1 aux mains des Red Wings de Detroit au Little Caesars Arena mercredi, ce qui constituait un deuxième revers de suite sur la route après avoir amorcé la campagne avec trois victoires consécutives à domicile.

« Je n’ai pas le bon mot, mais la peur aide, avait dit l’entraîneur. Ça fait partie de l’équation. »

Les Panthers sont les doubles champions en titre de la Coupe Stanley. Ils tentent de devenir la première équipe depuis les Islanders de New York entre 1980 et 1983 à soulever le précieux trophée trois ans de suite.

Cependant, leur longue liste de joueurs blessés continue de s’allonger, et ils évoluent dans la très compétitive section Atlantique. Ils ne peuvent se permettre de pêcher par excès de confiance, et penser qu’ils peuvent se mettre sur le pilote automatique jusqu’au début des séries éliminatoires.

Ils vont rendre visite aux Devils du New Jersey jeudi (19 h HE; SCRIPPS, MSGSN), puis aux Sabres de Buffalo samedi et aux Bruins de Boston mardi.

« Je ne ressens aucune arrogance dans notre vestiaire, personne ne pense que ce sera facile cette année parce que nous avons tout raflé l’an dernier, a assuré Maurice. Je ne sais pas si c’est de la peur. Mais il y a une concentration totale, et nous en aurons besoin. »

La liste de ce qui pourrait mal se passer pour la Floride commence à être imposante.

Les Panthers viennent de participer à la finale de la Coupe Stanley trois ans de suite. De tels parcours prolongés génèrent beaucoup de fatigue et d’usure sur le corps des joueurs, mais il devient aussi difficile de se motiver à disputer 82 matchs de saison régulière alors que tout ce qui compte. Comment peut-on garder sa concentration en octobre alors que le hockey disputé en avril, mai et juin semble si loin?

Surtout que, pendant ce temps, leurs adversaires se motivent à affronter les doubles champions en titre.

« Pendant l’été, je me demandais comment j’allais pouvoir faire en sorte de convaincre mes joueurs de se concentrer sur le travail ardu qui nous attendait, a noté Maurice. Des blessures se sont ajoutées. Aujourd’hui, tous les joueurs sont concentrés, parce qu’ils n’ont pas le choix de l’être. ».

Aleksander Barkov, le capitaine et centre numéro un de l’équipe, sera absent pour une période de sept à neuf mois en raison d’une blessure à un genou. L’attaquant Matthew Tkachuk, le leader émotif de l’équipe, sera à l’écart du jeu au moins jusqu’en décembre en raison d’une blessure aux adducteurs. On parle ici de deux des meilleurs joueurs de la LNH.

Le centre Tomas Nosek manque lui aussi à l’appel, lui qui est ennuyé par une blessure à long terme dont la nature n’a pas été divulguée. Maurice a également annoncé que le défenseur Dmitry Kulikov avait subi une opération pour soigner une déchirure du labrum et qu’il allait rater cinq mois d’action. Il s’agit de deux joueurs de soutien importants.

« Nous ne pouvons pas remplacer les joueurs qui ne sont pas dans la formation, a souligné Maurice. La charge de travail n’est pas plus imposante. Nous avons simplement moins de joueurs pour la répartir. »

La bonne nouvelle pour les Panthers, c’est qu’ils misent encore sur plusieurs bons joueurs, et qu’ils savent comment jouer sous les ordres de Maurice, qui amorce sa quatrième saison derrière le banc de l’équipe.

Sur les 19 joueurs qui ont foulé la glace mercredi, 15 ont participé à la finale de la Coupe Stanley la saison dernière. Parmi eux, on retrouve le gardien Sergei Bobrovsky; les défenseurs Aaron Ekblad, Gustav Forsling et Seth Jones; ainsi que les attaquants Sam Bennett, Anton Lundell, Brad Marchand, Sam Reinhart et Carter Verhaeghe. Ce n’est pas si mal.

Parmi les quatre joueurs qui n’ont pas disputé un match de la finale la saison dernière, deux possèdent tout de même beaucoup d’expérience avec les Panthers. Le défenseur Uvis Balinskas a pris part à 76 matchs de saison régulière et cinq autres en séries éliminatoires la saison dernière. L’attaquant Mackie Samoskevich a participé à 72 parties de saison régulière et quatre des séries éliminatoires.

Les seuls nouveaux venus sont l’attaquant Luke Kunin et le défenseur Jeff Petry.

« Nous misons sur beaucoup de profondeur, et tout le monde connaît le système et y adhère, c’est la clé », a affirmé Forsling.

Ekblad a admis que « d’afficher de l’intensité au sein du système chaque soir » représentait un défi.

« C’est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est notre travail d’y parvenir, a-t-il noté. Il y a beaucoup de vétérans qui exercent du leadership dans ce vestiaire, et ces joueurs savent comment soutirer cette intensité et quand le faire. Il y a des moments dans une saison de 82 matchs où il sera difficile de déployer cette intensité, ou des moments où nous serons ralentis par une blessure ou quelque chose du genre, qui nous empêche de donner notre meilleur effort. Il faut quand même tenter de fournir le meilleur effort possible chaque soir. »

Il y a une notion qui est mal comprise, du moins à l’extérieur de l’équipe.

« Nous n’arrivons pas en séries au sommet de notre forme, a déclaré Maurice. Ce n’est pas ce que nous tentons de faire. En fait, c’est même le contraire. Si vous regardez nos deux derniers mois de mars, ce n’était pas inspirant du tout. »

Les Panthers ont connu un passage à vide de 1-5-1 en mars en 2023-24. Ils ont conservé une fiche de 4-8-1 entre le 11 mars et le 6 avril la saison dernière.

« Nous tentons de jouer avec le plus d’intensité possible, ainsi, quand nous arrivons en séries, nous avons investi tellement d’efforts que nous ne voulons pas que ce soit en vain et que la saison nous échappe, a dit Maurice. L’idée de vouloir arriver au sommet de notre forme à un moment précis, ça ne fonctionne pas pour nous. Nous ne serions pas capables de le faire, encore moins en ce moment. Aucun de ces gars ne sera de retour pour au moins cinq mois, alors pourquoi attendre? »

Il n’y a aucun point positif à devoir jouer sans Barkov, Tkachuk et compagnie, à moins que les Panthers apprennent à gagner sans eux.

« Si on veut voir le bon côté, nous pourrions devenir immunisés contre les blessures en séries si nous pouvons comprendre comment leur survivre en ce moment, a avancé Maurice. C’est la seule chose que nous tirons de ça, parce que nous allons devoir nous battre bec et ongles pour participer aux séries, puisque notre section est très relevée. »