Bobrovsky Laflamme

RALEIGH, Car. du N. - La bonne nouvelle pour les Panthers de la Floride, c'est que l'interruption de cinq jours entre les deux séries n'a pas déréglé la « machine » Sergei Bobrovsky.

Le vétéran gardien aux 1001 manies a repris là où il avait laissé dans le premier match de la finale de l'Association de l'Est, qui s'est amorcée jeudi pour se finir en milieu de nuit, vendredi.

Auteur d'une performance de 50 arrêts en tomber de rideau de la série de deuxième tour contre les Maple Leafs de Toronto, 'Bob' a enchaîné en souhaitant la bienvenue aux Hurricanes de la Caroline avec une prestation de 63 arrêts. Les deux fois, il a signé la victoire en prolongation.

Pour la petite histoire, il est le troisième gardien depuis 1955-56 à signer deux rencontres d'affilée de 50 arrêts et plus, après Curtis Joseph avec les Blues de St. Louis en 1993 et Juuse Saros des Predators de Nashville en 2021.

Depuis qu'il a été envoyé dans la mêlée dans le quatrième match de la série contre les Bruins de Boston, Bobrovsky n'a subi que deux défaites, tout en engrangeant huit victoires. Sa moyenne de buts alloués par match se chiffre à 2,43 et son taux d'efficacité s'élève à ,927.

Bobrovsky joue comme un athlète en état de grâce, ou qui est dans sa zone. Méticuleux jusqu'au bout des ongles, il a sa propre routine qu'il suit religieusement et tout le monde au sein de l'organisation se tient loin de lui afin de ne pas y interférer. Il n'est pas différent de tous ces gardiens bizarroïdes, superstitieux à l'extrême.

« Je dirais qu'il a beaucoup de routines », corrige l'attaquant Anthony Duclair dans un éclat de rire, quand on lui pose la question.

« On le laisse aller. On ne parle même pas de lui, entre nous les dirigeants », a lancé à la blague dernièrement Roberto Luongo, ancien gardien étoile et adjoint au directeur général Barry Zito, au cours d'une discussion à bâtons rompus.

Aucune inquiétude

On ne répare pas ce qui n'est pas brisé. L'entraîneur Paul Maurice ne pense même pas à accorder un répit à Bobrovsky, à la suite de l'interminable match de presque sept périodes qu'il vient de livrer, contrairement à son homologue Rod Brind'Amour qui soupèse la possibilité de remplacer Frederik Andersen pour le match no 2, samedi (20h HE, TVAS, CBC, SN, TNT).

« Non… Je n'ai aucune inquiétude », a répondu Maurice à la question. « Il est un des joueurs exceptionnels dans notre équipe. Il a sa routine et on sait qu'il la respectera. Ce n'est rien du tout contre Alex Lyon (le gardien réserviste). »

Brind'Amour a été moins affirmatif pour ce qui est d'Andersen. Ce n'est pas qu'on ait le moindre reproche à adresser au Danois âgé de 33 ans, c'est tout le contraire, mais l'entraîneur des Hurricanes a dit craindre une baisse de régime de sa part.

Montour, comme le lapin…

Un chez les Panthers qui ne risque pas d'être à court d'énergie, c'est le défenseur Brandon Montour. Il a été le joueur le plus utilisé des deux équipes dans le sixième plus long match de l'histoire, avec 57:56 de temps de jeu.

« Étonnamment, j'avais encore de l'énergie à la fin, a-t-il indiqué. Mais j'étais très content qu'on gagne le match. »

On a calculé qu'il avait franchi 8,96 milles (14,42 km) sur ses patins au cours de la soirée.

« C'est impressionnant comme distance, mais il y a eu beaucoup de glisse là-dessus», a-t-il minimisé son exploit.

Psychologiquement inébranlables, les Panthers sont rendus à se croire invincibles en prolongation. Jeudi, c'était la huitième victoire d'affilée de l'équipe en temps additionnel depuis 2021 - la cinquième ce printemps.

La marque de 14 victoires en succession est celle des Canadiens de Montréal, entre les années 1993 et 1998.

« En prolongation, nous parvenons à prendre l'initiative et à créer des occasions de marquer. La chance finit par tourner en notre faveur », a commenté Montour.

« Nous avons du plaisir. Nous gardons l'atmosphère détendue en faisant des blagues », a expliqué le défenseur ontarien âgé de 29 ans. « Au retour d'une période de prolongation, je me suis informé si les Lakers (de Los Angeles, dans la NBA) avaient gagné leur match. La réponse qu'on m'a donnée n'a pas été celle que j'aurais souhaitée. »

Les Panthers sont également imbattables à l'étranger, où ils tenteront samedi de coller une huitième victoire.