La saison dernière, il a inscrit 28 points (10 buts, 18 passes) en 34 parties avec le HC Ajoie de la National League suisse. Il a participé au Championnat du monde de la FIHG 12 fois, au tournoi de qualification olympique à six reprises, et il a remporté la médaille d’argent avec Équipe Europe à la Coupe du monde de hockey 2016.
« Il est un leader et un modèle important pour le hockey français, et avoir eu l’occasion de jouer dans la LNH a également aidé à accroître son impact et son influence », a noté l’entraîneur de la France Yorick Treille. « Il est un excellent ambassadeur et représentant de notre pays. Il n’avait que 17 ans quand il a joué ses premiers matchs pour la France, et il a gardé cette humilité et cette éthique de travail. »
Pour Bellemare, participer aux Jeux olympiques sera la réalisation d’un rêve d’enfance qui a commencé quand son frère Geoffroy-Alexis et lui ont regardé les Jeux d’hiver pour la première fois à la télé.
« Je suis né en 1985, a expliqué Bellemare. Il n’y avait pas d’Internet pour regarder les (Nikita) Kucherov, les (Nathan) MacKinnon et les (Connor) McDavid de l’époque. Du hockey, tu pouvais en voir aux quatre ans pendant les Olympiques. C’était la seule fois que je pouvais regarder mon sport préféré à la télé.
« Les Olympiques m’ont fait réaliser à quel point ce sport est cool et que c’est ce que je veux faire. Ce sentiment n’a jamais changé en grandissant. Il est même devenu de plus en plus fort avec la compréhension de tout le travail qu’il faut faire pour atteindre les Jeux olympiques en tant qu’athlète individuel ou comme membre d’une équipe. Il est devenu une plus grande source de motivation. »
Ce qui motive aussi Bellemare, c’est qu’il pourra enfin se vanter dans sa famille. Sa sœur Rose-Éliandre Bellemare a représenté la France aux Jeux d’été de Pékin en 2008 en gymnastique artistique, tandis que sa belle-mère Ylva Persson était une nageuse pour la Suède aux Jeux de Montréal en 1976.
« Je lance souvent à la blague que je suis le seul tocard qui n’y est pas arrivé », a-t-il rigolé.
Bellemare envisage de savourer l’expérience olympique au maximum, à commencer par la cérémonie d’ouverture.
« Parce que c’est spécial, a-t-il expliqué. Je suis fébrile à l’idée de marcher dans le stade et de voir tous les autres athlètes qui sont aussi fous que j’étais quand ils ont décidé de travailler plus fort que tous les autres. Tout le monde portera leur drapeau sur la poitrine ou l’épaule ou le bras, et ils vont le représenter avec beaucoup de fierté. Je trouve ça formidable. »
La cérémonie d’ouverture se tiendra le 6 février, et les Bleus joueront leur premier match le 12 février contre la Suisse.
La France sera confrontée à un défi de taille dans le Groupe A qui inclut le Canada, la Suisse et la Tchéquie. La Finlande, la Suède et la Slovaquie rejoignent le pays hôte, l’Italie, dans le Groupe B, et les États-Unis, l’Allemagne, la Lettonie et le Danemark composent le Groupe C.
La France devra donc se mesurer aux redoutables joueurs que sont McDavid, MacKinnon et Sidney Crosby (Canada), David Pastrnak, Martin Necas et Lukas Dostal (Tchéquie), ainsi que Kevin Fiala, Nico Hischier et Roman Josi (Suisse).
« C’est la chose qui est parfois un peu intimidante, a admis Bellemare. Parce que notre pays ne connaît pas bien ce sport, alors quand les (partisans français) voient une équipe nationale, ils vont la comparer à l’équipe nationale de football. Ils regardent les Olympiques et espèrent nous voir remporter l’or. Il faut leur dire : ‘Mon ami, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne pour nous.’
« L’objectif est de tenter de remporter le plus de matchs possible. Nous savons que nous allons affronter les meilleures équipes au monde, et nous ne pourrons pas nous retrouver dans des festivals offensifs contre ces équipes. Ça devra être un match laid où nous devrons montrer la ténacité de l’équipe nationale de France. Nous l’avons déjà fait dans le passé contre quelques-unes de ces équipes, alors que tout le monde défendait le filet, et quand c’était le temps de contre-attaquer, nous le faisions. »
Bellemare a souligné que l’expérience de Milano Cortina devrait servir comme tremplin pour le hockey français avant que le pays accueille les Jeux d’hiver de 2030 dans les Alpes françaises. Et qui sait ? Peut-être que Bellemare sera de l’action à l’approche de son 44e anniversaire.
« J’ai réussi à prendre soin de mon corps d’une belle façon, et je pourrais probablement y arriver, a-t-il déclaré. Mais je ne sais pas si mon épouse est d’accord avec cette idée! »