Xhekaj Stutzle badge Chaumont

BROSSARD – Arber Xhekaj n’a pas la langue de bois. Il nomme un chat un chat. Quand on lui pose la question sur son degré d’amour des Sénateurs d’Ottawa, les prochains rivaux au Centre Bell, le robuste défenseur parle avec sa franchise habituelle.

« Ce n’est pas juste moi (qui ne les aime pas), il n’y a aucun partisan des Sénateurs à l’intérieur de notre vestiaire, a affirmé Xhekaj après un entraînement vendredi à Brossard. Je m’attends à un match agréable. Si tu ne peux pas te motiver pour un tel match, tu es l’unique responsable. Nous aimons tous les matchs contre des rivaux. Il y a un autre niveau d’intensité. »

« Je crois qu’il s’agit maintenant de nos plus grands rivaux, a poursuivi le numéro 72. Depuis mes débuts à Montréal, j’ai le sentiment que la rivalité contre les Sénateurs est la plus intense. »

Historiquement, les Canadiens ont bâti une grande rivalité avec les Nordiques de Québec et les Bruins de Boston. Avec le départ des Nordiques pour le Colorado en 1995, il y a déjà 30 ans, les Sénateurs ont gagné du terrain. Sur le simple aspect géographique, il n’y a que 220 kilomètres qui séparent le Centre Bell du Centre Canadian Tire.

Mais ça prend plus qu’une proximité entre deux villes pour créer une véritable rivalité. Depuis l’an dernier, le Tricolore et les Sénateurs ont pimenté leurs confrontations avec quelques gestes disgracieux et des rencontres préparatoires qui ressemblaient à un match des années 1980.

« Il n’y a pas une grande distance entre les deux villes, mais nous formons deux équipes jeunes, a rappelé Xhekaj. Les deux équipes cherchent à construire une équipe gagnante, une équipe qui aspirera à la Coupe Stanley. Nous avons amorcé une reconstruction pratiquement au même moment. »

« Oui, les Sénateurs représentent maintenant l’un de nos plus grands rivaux, a renchéri le défenseur Jayden Struble. Nous sommes deux équipes canadiennes. Quand nous jouons à Ottawa, il y a la moitié des partisans qui nous encouragent. C’est pratiquement un match à la maison pour nous. J’aime toujours jouer contre les Sens, il y a toujours une intensité spéciale. »

Le 30 septembre dernier, le CH a triomphé des Sénateurs 5 à 0 lors d’une visite au Centre Vidéotron de Québec. Xhekaj et Struble avaient été deux acteurs clés dans ce match ponctué de quatre combats, sept punitions d’inconduite de match et un total de 152 minutes de punition.

Nick Cousins n’avait rien fait pour augmenter sa cote d’amour dans le camp du CH en assenant un violent coup de bâton sur une main d’Ivan Demidov.

« Tout le monde au sein de notre vestiaire se souvient de son geste, a dit Xhekaj. Nous n’aimons pas les coups salauds. Oui, j’y penserai probablement. »

« J’imagine que nous devons nous en souvenir, a ajouté Struble. Pour le début du match, nous voudrons jouer au hockey et selon notre identité. Si nous avons une chance d’y aller d’une grosse mise en échec contre un des gars des Sens qui aiment déranger, nous le ferons. Mais nous ne chercherons pas uniquement ça. Nous ne pouvons pas tomber dans l’indiscipline. »

Caufield Pinto

Dans la bataille verbale entre les deux équipes, Struble a lancé une petite flèche.

« Je considère que nous avons une meilleure équipe que les Sens, a affirmé l’Américain. Mais je comprends que nous sommes dans des phases semblables. Quand nous jouons contre eux, nous nous attendons à gagner. »

Pas un choix unanime

Depuis l’arrivée des Sénateurs dans la LNH en 1992-93, il y a eu uniquement deux chocs entre Montréal et Ottawa en séries. C’était en 2013 et 2015. Les Sens avaient gagné en cinq matchs en 2013 au premier tour des séries, alors que le Tricolore l’avait emporté en six matchs en 2015, encore une fois au premier tour.

« Les Sénateurs représentent probablement nos plus grands rivaux aujourd’hui, mais la semaine prochaine, ça pourrait devenir les Maple Leafs ou les Bruins, a dit le centre Jake Evans. Ça dépend toujours du rendement des équipes. Nous poussons en même temps que les Sénateurs, nous sortons d’une reconstruction. Il y a eu des matchs très intenses contre eux dernièrement. Mais à mes yeux, tu construis une rivalité en séries. »

Dans un autre coin du vestiaire en cette journée de l’Halloween, Lane Hutson et Struble n’ont pas osé identifier les Sénateurs comme les plus grands rivaux du CH.

« Je ne sais pas, peut-être, a répondu Hutson. Nous avons connu des matchs intenses contre eux. Ils misent sur une équipe jeune, comme nous. J’aime encore beaucoup la rivalité historique entre Boston et Montréal. »

« Pour moi, la meilleure rivalité était les Bruins contre les Canadiens, a ajouté Struble. Je détestais tellement Montréal. C’était la meilleure rivalité au hockey. Comme je viens de la région de Boston, je n’ai pas le choix aussi de parler de la rivalité entre les Red Sox et les Yankees parmi les classiques du sport. »

À Montréal depuis moins d’un an, Alexandre Carrier saisit maintenant mieux les différentes rivalités qui touchent son équipe.

« Ça commence à se développer comme une très belle rivalité contre les Sénateurs, a-t-il souligné. Nous l’avons vu lors des matchs préparatoires, même si nous ne comptions pas sur les deux formations complètes. Je trouve toujours ça intense contre les Sénateurs. L’an dernier à notre retour de la Confrontation des 4 nations, Slaf (Juraj Slafkovsky) s’était battu face aux Sens (contre Ridly Greig). Il y a toujours des trucs intenses qui surviennent. »

Brady Tkachuk, qui se remet toujours d’une opération à un pouce droit, s’absentera pour ce classique contre le CH, samedi soir au Centre Bell. Quand le capitaine des Sénateurs reviendra au jeu, l’intensité grimpera d’un autre niveau.