Matt Tomkins badge Lepage

MONTRÉAL – Plusieurs minutes s’étaient écoulées depuis la cloche finale qui a soldé la victoire de 5-3 du Lightning de Tampa Bay quand de la musique rutilante et de forts cris de célébrations ont retenti depuis l’intérieur du vestiaire des visiteurs au Centre Bell.

Les joueurs de la formation floridienne étaient sans doute heureux des deux points encaissés dans la métropole. Mais ils ne célébraient pas aussi bruyamment pour un simple gain de novembre. Cette grande fête était en l’honneur du gardien Matt Tomkins et de la première victoire de sa carrière dans la LNH.

« Quand je pense à la route qui m’a menée ici, il est assez clair que j’ai pris le chemin de terre, a-t-il déclaré, encore émotif. Ça rend cette victoire encore plus gratifiante. C’est vraiment spécial. »

Gratifiante d’abord parce que Tomkins est âgé de 29 ans. Ensuite parce que, pas plus tard que l’an dernier, le natif d’Edmonton disputait une deuxième campagne dans la Ligue élite de Suède après quatre saisons passées dans la ECHL et dans la Ligue américaine à tenter de faire son chemin jusqu’à la grande ligue.

« Tout ce parcours valait le coût pour en arriver à ce point, a-t-il lancé. Je me suis posé beaucoup de questions à savoir si je faisais la bonne chose. J’ai fait plusieurs arrêts dans ma carrière, et la Suède en était un important. Je suis allé là sur un coup de tête, et je ne pensais jamais que ça me ramènerait ici. »

Tomkins se trompait. Au mois de mai dernier, il a signé un contrat de deux ans à deux volets avec le Lightning en sachant probablement très bien que la situation devant le filet de l’équipe n’était pas susceptible de changer à court terme avec la présence d’un ténor comme Andrei Vasilevskiy.

Mais voilà qu’avec la blessure à ce dernier, la porte s’est finalement ouverte pour lui en début de saison. Et c’est à son troisième départ de la saison qu’il a enfin pu savourer la victoire. Ses coéquipiers lui ont offert un coussin de quatre buts dès la première période, et il n’a jamais véritablement été inquiété par la suite.

« À 4-0, ma tête s’est mise à s’emballer un peu, a-t-il avoué. Je pensais à beaucoup de choses, mais j’ai essayé de rester calme et d’accomplir mon travail. »

Parmi les choses qui lui passaient par la tête, le fait qu’il était en train de réaliser un rêve de jeunesse dans une ville et dans un amphithéâtre fort spéciaux pour lui. Tomkins avait glissé dans une réponse que c’était encore plus spécial de vivre ça à Montréal, et on a vite compris pourquoi.

« C’est tellement unique ce qui s’est passé, a-t-il expliqué. Patrick Roy est celui qui m’a inspiré à devenir gardien à l’âge de 10 ans, puis Carey Price a été mon gardien préféré en grandissant. C’est vraiment spécial d’accomplir ça à Montréal. C’est incroyable, en fait. »

Tomkins wins in Montreal

Le sentiment de fierté de ses coéquipiers et de son entraîneur était tangible autour du vestiaire de l’équipe. Alex Barré-Boulet l’a décrit comme un « travaillant qui mérite tout ce qui lui arrive » et Jon Cooper s’est dit reconnaissant d’avoir été témoin de ce moment important de sa carrière. 

« Il est tellement terre-à-terre, a conclu le pilote. Le fait qu’il ait continué à croire en son rêve pendant toutes ses années devrait être une inspiration pour plusieurs personnes, pour plusieurs jeunes qui ont le même rêve. Je crois sincèrement que c’était le destin pour lui de vivre ça à Montréal.

« Il n’y a pas meilleur endroit que cette ville pour jouer comme équipe visiteuse. Cette victoire lui appartient désormais et personne ne pourra lui enlever. »

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