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MONTRÉAL – Les Canadiens de Montréal n’ont pas trouvé leur chemin sur la glace du Centre Bell, mardi. Le Lightning de Tampa Bay les a envoyés dans le décor au premier tiers, filant allègrement vers un succès de 5-3.

L’obscur gardien Matt Tomkins a repoussé 22 tirs afin de savourer son premier gain dans la LNH, à son troisième départ au plus haut niveau, à l’âge de 29 ans. Tomkins, choix de septième tour des Blackhawks de Chicago en 2012 (199e au total), a passé les deux dernières saisons dans la Ligue élite de la Suède (SHL).

Nikita Kucherov, son 10e cette saison, Nicholas Paul, Alex Barré-Boulet et Mychael Eyssimont ont tôt fait de mettre fin au suspense en première période dans le camp du Lightning (6-3-4). Paul a inscrit le cinquième filet vers la fin du dernier vingt. Brandon Hagel, Victor Hedman et Steven Stamkos ont glané deux passes chacun.

Jake Allen n’a pas veillé tard devant le filet, après avoir permis les quatre buts en seulement neuf lancers. Samuel Montembeault a été solide en repoussant 23 des 24 lancers auxquels il a fait face.

« Il y a cinq gars devant lui », a relevé le jeune défenseur Kaiden Guhle en se portant à la défense d’Allen. « Nous ne l’avons pas aidé en commettant des erreurs. Jake a été tellement bon pour nous cette saison. Il n’y a rien qu’il aurait pu faire. C’était un de ces mauvais matchs pour l’équipe. »

Nick Suzuki, Michael Pezzetta et Christian Dvorak ont été les marqueurs du Tricolore (5-5-2), qui a encaissé un quatrième revers en succession.

« Nous sommes une équipe fragile présentement. Nous manquons quelque peu de confiance », a commenté l’entraîneur Martin St-Louis.

Le 'coach' a expliqué que cette fragilité se traduit par de l’impatience dès qu’on tombe en arrière au score. Mardi, le Tricolore a permis le premier but à ses rivaux dans un sixième match de suite. Il n’a jamais eu l’avance dans ses quatre plus récentes sorties. C’est dur d’afficher de la confiance quand on court continuellement après le pointage.

« Dès que nous nous faisons marquer en début de match, nous essayons de revenir sur un seul jeu au lieu de rester patients, a expliqué St-Louis. Nous courons plus de risques plutôt que de prendre le temps. C’est parfois imputable à notre jeunesse. Nous sommes impatients quand nous sommes fragiles. Nous faisons des choses que nous ne faisons pas normalement quand nous sommes à notre mieux. » 

Les Canadiens tenteront de renouer avec la victoire au Little Caesars Arena de Detroit, face aux Red Wings, jeudi (19h HE; RDS, TSN2).

Rêve de ‘ti-cul’ réalisé

Les visiteurs avaient encore la rage au coeur de s’être fait remonter au score par les Maple Leafs de Toronto, la veille. Ils n’avaient pas pu conserver l’avance de trois buts, 4-1, qu’ils s’étaient forgée dès le tiers initial, s’avouant vaincus 6-5 en prolongation.

Le duel contre les Canadiens n’était vieux que de 22 secondes que Kucherov trompait la vigilance d’Allen, qui venait tout juste d’être honoré à titre de lauréat du segment d’octobre de la Coupe Molson.

Paul a doublé l’avance des siens à 7:15, en enfonçant le retour de la frappe de Stamkos à la gauche d’Allen.

Barré-Boulet a triplé la mise en supériorité numérique, à 9:09. À défaut de le faire dans l’uniforme du CH, le Magnymontois a réalisé un rêve de ‘ti-cul québécois’, en réussissant un but au Centre Bell. C’était son premier match en carrière face au Tricolore, son 10e but dans la LNH à sa 43e partie.

« J’essayais de ne pas trop y penser avant le match, a indiqué Barré-Boulet. C’était le ‘fun’ de le faire en première parce que je n’ai plus eu besoin d’y penser. C’est toujours plaisant de marquer devant ta famille et tes amis. […] Il y avait une quinzaine de personnes. D’habitude, ils vont à Ottawa parce que ça coûte moins cher. »

Eyssimont a mis fin à la soirée de travail du vétéran Allen, en le déjouant d’un angle restreint à 13:50.

C’en était foutu de la soirée. Le Lightning n’allait cette fois pas saborder sa confortable avance.

« Il n’y a pas de véritables explications. C’est tout de notre faute, s'est confessé Montembeault. Nous avons commis des erreurs, et l’intensité et l’exécution n’étaient pas au rendez-vous », a continué le gardien québécois, qui a évité l’humiliation à ses coéquipiers par son brio.

« Nous avons connu une bonne deuxième moitié de match, mais c’est vraiment dur quand tu es en retard de quatre buts. »

Xhekaj le « récidiviste »

L’intrigue, à compter du troisième tiers, était de voir si Tomkins réaliserait un blanchissage. Suzuki a vite réglé la question en faisant mouche en supériorité, à 6:50.

Même que Pezzetta a rétréci l’écart à deux filets, à 7:24.

La tentative de remontée n’est pas allée plus loin. Paul et Dvorak ont échangé les buts avant la fin.

À 4-2, le défenseur Arber Xhekaj a écopé d’une pénalité qui est venue freiner l’élan des siens. Ce qui a déplu à St-Louis.

« Je n’ai pas aimé la pénalité à Xhekaj, a-t-il admis. Nous avions du rythme, c’était un match de deux buts. On ne sait pas ce qui aurait pu arriver si nous en avions obtenu un autre. Nous ne nous donnons pas de chance en écopant de punitions semblables. »

Xhekaj est un « récidiviste » en matière de pénalités inutiles cette saison et il aurait intérêt à réaliser que la mèche de l’entraîneur est rendue courte.