Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Le Rocket de Laval connaît ses meilleurs moments de la saison. On voyait des signes encourageants sur le plan de la performance collective depuis le début du mois de décembre et ça s’est confirmé au cours des dernières semaines. La troupe de Jean-François Houle vient de coller quatre victoires consécutives et a remporté huit de ses 10 dernières sorties pour se rapprocher à un seul point des Marlies de Toronto et de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires.
Bien des gens avaient déjà capitulé sur les chances du Rocket de se tailler une place pour le tournoi printanier après un lent départ qui l'a plongé au dernier rang de sa section dès le début du calendrier. Si certaines recrues tardaient à se mettre en marche, des vétérans connaissaient aussi un départ cahoteux, alors que les gardiens de but ne permettaient pas à l’équipe d’aspirer à la victoire très souvent.
La date du 8 décembre semble avoir été le tournant de la saison des Lavallois. Ce soir-là, le Rocket recevait la visite de son ancien capitaine Alex Belzile à la Place Bell et s’était incliné 4-3 en tirs de barrage. Devant le filet, Jakub Dobes étrennait ses toutes nouvelles jambières et avait très bien fait avec 36 arrêts. Depuis, le Tchèque fait partie des meilleurs gardiens de la Ligue américaine avec six victoires en huit départs et un excellent pourcentage d’arrêts de ,927.
C’est aussi le 8 décembre que l’entraîneur a décidé de réunir Arber Xhekaj et Logan Mailloux sur la même paire en défensive. Les deux jeunes défenseurs s’entendent à merveille depuis qu'ils font équipe et ont tous les deux 10 points à leur fiche en 11 matchs ensemble.
« Ça nous a pris quelques matchs pour nous sentir vraiment à l’aise », mentionnait Xhekaj la fin de semaine dernière. « Personnellement, j’avoue que la transition n’a pas été si facile et j’étais un peu ébranlé (d’avoir été rétrogradé). Depuis, je me sens beaucoup plus à l’aise sur la glace autant physiquement que mentalement. En plus, on gagne des matchs et c’est plaisant d’aider l’équipe dans plusieurs facettes. »
Chose certaine, le robuste arrière n’a pas tardé à laisser une impression des plus favorables à ses nouveaux coéquipiers. Il a inscrit son nom sur la feuille de pointage à ses six dernières parties.
« Ce qu’il y a de plus impressionnant avec Arber, c’est que ce n’est pas juste un gars robuste, a louangé Philippe Maillet. Il est un bon défenseur avec une excellente première passe. Il est toujours dans la face des ailiers sur leur contre-attaque et il a un très bon tir. Depuis qu’il est descendu, ça a paru beaucoup sur l’ensemble de l’équipe et on en profite pendant qu’il est avec nous. »
Parlant de Maillet, en voilà un autre qui prend du galon après un lent départ. Il traverse une heureuse séquence à l’attaque avec neuf points à ses six derniers matchs. Il pivote un trio efficace entre Xavier Simoneau et Joshua Roy depuis quelques matchs. Il faut croire qu’une certaine période d’ajustements était nécessaire après deux saisons productives dans la Ligue continentale de hockey (KHL).
« Je suis un gars qui est très dur envers moi-même et je n’étais vraiment pas content de mon début de saison », disait-il après avoir participé au gain des siens vendredi soir à Utica. « En plus, l’équipe ne gagnait pas. C’est encore plus difficile mentalement dans ce temps-là. Présentement, c’est certain que j’obtiens des résultats, mais au-delà de tout ça, c’est la victoire qui est la plus importante. C’est tout ce qui compte. »
Au cours des deux dernières victoires de l’équipe par le même pointage de 4-3 en tirs de barrage à Utica, Houle s’est permis d’utiliser la recrue Jared Davidson dans un rôle plus important. L’absence d’Emil Heineman, rappelé par les Canadiens de Montréal, et quelques blessures à Nathan Légaré et à Sean Farrell ont permis à Davidson d’obtenir plus d’occasions offensives. L’Albertain a bien répondu en connaissant un excellent week-end avec deux buts importants.
« Quand tu entres et que tu sors de la formation, l’important est de te créer une identité, a affirmé Davidson. Il faut réussir à gagner la confiance des entraîneurs. J’espère que mes efforts finiront par rapporter afin que j’aide l’équipe à gagner. »
Le vétéran Brandon Gignac continue de trôner au sommet des marqueurs de son équipe avec 30 points en 32 matchs et il est sur le point de pulvériser son sommet en carrière de 33 points établi l’an dernier. Pendant ce temps, les recrues Roy et Riley Kidney continuent d’occuper des rôles importants dans le groupe des neuf premiers attaquants et sur l’avantage numérique.
Le Rocket aura l’occasion de coller une troisième victoire de suite face à Utica mercredi soir à la Place Bell. Le Moose du Manitoba suivra ensuite pour y disputer un programme double vendredi et samedi. Le club-école des Jets de Winnipeg a perdu des plumes cette année et occupe le dernier rang de la section Centrale après quatre défaites d’affilée. L’occasion sera belle pour les Lavallois de se hisser dans le portrait des séries éliminatoires pour la première fois de la saison.
Beaudin prend son mal en patience
Nicolas Beaudin est de retour d’une bonne prestation à la Coupe Spengler, sa deuxième participation en autant de saisons à ce mythique tournoi. Si les Canadiens ont accepté de le prêter à deux occasions afin qu’il représente le Canada, c’est qu’on était incapables de lui trouver du temps de glace régulier. Beaudin n’avait enfilé le chandail du Rocket qu’à 13 occasions sur les 26 premiers matchs de la saison.
À son retour de Davos en Suisse, le natif de Châteauguay s’est de nouveau retrouvé dans le rôle du huitième défenseur de l’équipe. Avec le rendement actuel du club, tout indique qu’il devra s’armer de patience… ou bien espérer un changement d’air.
« C’est certain que j’aimerais jouer plus, a admis Beaudin. Je pense vraiment que je peux, à tout le moins, faire partie d’un top-6 régulier d’une équipe de la Ligue américaine. J’ai confié le dossier à mon agent et on verra ce qui va arriver. D’ici là, je ne veux pas être une distraction pour mes coéquipiers et je vais me tenir prêt si jamais on a besoin de moi. C’est bien de nous voir retrouver le sentier de la victoire. »



















