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Sylvain Favreau aurait bien évidemment souhaité un meilleur sort pour ses Voltigeurs de Drummondville au tournoi de la Coupe Memorial. Mais quand la poussière sera retombée sur cette élimination lors du tournoi à la ronde (0-3), il restera les bons souvenirs d’une saison couronnée de succès.

Une saison qui aura notamment permis au pilote franco-ontarien de confirmer son ascension parmi les jeunes têtes de hockey à surveiller pour les rangs professionnels. Nul ne sait quelle sera la prochaine étape pour Favreau, mais on se doute qu’il y en aura une. 

« Les gens sous-estiment souvent l’importance d’un entraîneur, a amorcé le défenseur Mikaël Diotte, un espoir des Devils du New Jersey. Sylvain, c’est le meilleur coach que j’ai eu dans ma vie. C’est tout un motivateur, il s’exprime bien et il est capable de nous garder dans les bonnes émotions dans un match.

« L’organisation n’aurait pas pu choisir une meilleure personne pour ce poste. »

Après avoir mené les Mooseheads d’Halifax à la finale du Trophée Gilles Courteau, l’an dernier, Favreau a surpris un peu tout le monde en quittant son poste pour des motifs personnels lors de la saison morte. Une surprise parce que la formation des Maritimes devait, en principe, poursuivre son ascension, cette saison.

Quelques jours plus tard, le nouveau directeur général des Voltigeurs, Yanick Lemay, lui confiait les rênes des Voltigeurs avec l’espoir qu’il les guide jusqu’à la terre promise. Un objectif qu’il a atteint avec panache.

« Il a été là un an, et on a gagné, a laissé tomber l’espoir du club de l’Utah, Maveric Lamoureux. Tu vois l’impact qu’il a. C’est le meilleur entraîneur que j’ai eu et je me compte chanceux de l’avoir eu. »

Les Voltigeurs ont maintenu un dossier de 48-14-6 pour prendre le deuxième rang du classement général en saison régulière. Ils n’ont fait qu’une bouchée de la compétition en séries (16-3), balayant le Drakkar de Baie-Comeau en finale, pour décrocher un premier championnat depuis 2009.

Lemay a bien sûr réussi à assembler toutes les pièces du casse-tête sur la patinoire en ajoutant des éléments d’envergure au noyau déjà en place. L’apport du défenseur Vsevolod Komarov, le joueur le plus utile des séries, et des vétérans comme Alexis Gendron et Mikaël Huchette n'est pas à négliger.

« Tout le mérite revient aux joueurs, avait dit Favreau, le soir de la conquête. Ils ont travaillé avec tellement d’acharnement tout au long de la saison et ils méritent ce qui leur arrive. »

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Reste que ça prend un meneur pour faire en sorte que la sauce prenne et que chaque joueur se sente à l'aise dans son rôle, surtout dans une équipe qui compte sur autant de talent. Pour une deuxième année de suite, avec une deuxième équipe, Favreau a prouvé qu’il pouvait effectuer le travail.

« Il a joué un gros rôle dans ce championnat, a vanté l’attaquant Ethan Gauthier, un espoir du Lightning de Tampa Bay. C’est certain qu’on n’aurait pas levé la coupe sans un leader comme ça derrière le banc. »

Bonne feuille de route

À 46 ans, Favreau compte désormais trois saisons d’expérience comme entraîneur-chef et quatre comme adjoint dans la LHJMQ. Avant ça, le natif d’Orléans a occupé différents postes pendant ses neuf saisons passées dans la Central Canada Hockey League (CCHL).

Il est aussi en train de gravir les échelons avec Hockey Canada, ce qui ajoute à sa feuille de route déjà bien garnie.

Il a été adjoint, puis entraîneur-chef, au Défi mondial des moins de 17 ans avant d’accepter le rôle d’adjoint à la Coupe Hlinka-Gretzky, l’été dernier. Il fait assurément partie de la courte liste de candidats pour un poste derrière le banc d’Équipe Canada junior, en décembre.

« Pour moi, la recette c’est d’être moi-même et de continuer d’être moi-même à tout moment, a indiqué le principal intéressé. C’est simple. Je travaille fort et j’investis beaucoup d’heures dans mon travail. »

Ça rapporte, et on le remarque. Autant de l’extérieur, en voyant le rendement des équipes qu’il dirige, qu’à l’interne pour ceux qui le côtoient quotidiennement.

« Il n’y a jamais de panique avec lui, a ajouté l’ancien défenseur Denis Gauthier, conseiller spécial pour les Voltigeurs. Il a un plan, une vision claire. Il traite les jeunes comme des humains. Il est l’un des meilleurs communicateurs que j’ai eu la chance de côtoyer.

« C’est une personne absolument extraordinaire à la base, et un entraîneur fabuleux. Il a le respect de ses joueurs, le respect de ses adjoints. C’est honnêtement toute une personne. »